Le CO fait le grand saut

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Par Thomas Siniecki , modifié à
Castres déménage samedi, en recevant le Munster à Ernest-Wallon à l'occasion de la 2e journée du groupe 1 de H Cup. Défaits la semaine passée sur la pelouse des Scarlets (23-31), les Tarnais n'espèrent plus grand-chose en Coupe d'Europe, tant la composition de leur poule s'apparente à une montagne. Mais ces adversaires de renom peuvent au moins servir la cause médiatique du CO. En espérant que la fête soit réussie.

Castres déménage samedi, en recevant le Munster à Ernest-Wallon à l'occasion de la 2e journée du groupe 1 de H Cup. Défaits la semaine passée sur la pelouse des Scarlets (23-31), les Tarnais n'espèrent plus grand-chose en Coupe d'Europe, tant la composition de leur poule s'apparente à une montagne. Mais ces adversaires de renom peuvent au moins servir la cause médiatique du CO. En espérant que la fête soit réussie. Castres veut devenir grand. Ce n'est pas trop tôt, en même temps, au vu des magnifiques performances du CO depuis trois ans... En délocalisant son match à Ernest-Wallon pour recevoir le Munster, le club tarnais s'émancipe enfin, en quittant son antre franchement vétuste de Pierre-Antoine. Pour recevoir les partenaires de Ronan O'Gara, mieux vaut faire bonne figure, alors qu'une bonne partie de l'Europe du rugby regardera au moins quelques images de ce match, qui aura donc lieu dans l'habituelle enceinte du Stade Toulousain. "Pour les joueurs, c'est un gros challenge d'avoir l'occasion de jouer dans un stade un peu plus grand, indiquait mercredi le président Michel Dhomps en conférence de presse. Et la demande de loges me fait penser qu'on a vraiment besoin de ça pour accueillir nos partenaires." Suite à la défaite concédée aux Scarlets la semaine dernière (23-31), les Castrais ne s'imaginent pas vraiment passer l'hiver en H Cup. "Suite à ce résultat, c'est quasiment impossible de se qualifier, on ne va pas faire de langue de bois", assurait ainsi Laurent Travers, tout en ajoutant pour la forme que "si on veut espérer quelque chose, c'est impératif de passer par une victoire". Dans ce contexte sportif très ardu mais de gala - avec Northampton au tirage, en plus des Scarlets et du Munster - autant profiter de ce match pour en faire une vitrine. "C'est une belle fête qui se prépare", poursuivait Travers, prêt à défendre bec et ongles l'image de son club. "Le but, c'est de créer un événement. On dit qu'on ne parle pas assez du Castres Olympique, et dès qu'on veut bouger, on voit le négatif. Mais le but, c'est de parler du CO." Dhomps: "Ne voyez pas de lien" Si les loges ont trouvé largement preneur, l'interrogation reste entière sur la majeure capacité du stade, à savoir les places pour les supporters habituels. Le club propose aux abonnés un transport en bus de Castres à Toulouse pour quatre euros, et de neuf euros pour les non-abonnés. Les deux villes sont exactement séparées de 72km, et le trajet est d'environ une heure et quart. Pas rédhibitoire a priori, mais le président n'a pas de doute sur l'investissement des abonnés et des amicales de supporters. "Il faut les rassurer, ils ont une place de fait à Ernest-Wallon. On a pris un engagement, on le tient." Dhomps compte surtout sur les "supporters individuels" pour faire le déplacement, et garnir ainsi copieusement le stade. Alors que le CO réfléchit toujours au chantier du stade Pierre-Antoine, qu'il ne pourra plus fréquenter très longtemps s'il veut d'un standing en adéquation avec ses résultats, le boss préfère rester prudent. Ce déménagement temporaire revêt un caractère exceptionnel, par définition. "On a annoncé une deuxième délocalisation, elle n'est absolument pas décidée. On se sent un peu à l'étroit à Pierre-Antoine, mais ne voyez pas de lien entre le fait que CO-Munster ait lieu à Ernest-Wallon, et le fait que le projet de stade soit en cours." Comme toujours, seuls les résultats permettront au club de réaliser de nouvelles avancées sur le dossier. Doubler la grande kermesse d'une performance de choix face au Munster, donnerait déjà un tout autre cachet à cette après-midi toulousaine. Laurent Labit parlait d'un "style de jeu différent des Scarlets". A chacun son rôle, le coach est dans le sien, concentré sur le jeu, rien que le jeu. Et le fin mot de l'histoire, évidemment, reviendra aux joueurs.