Laporte et Afflelou mettent les voiles

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Olivier CHAUVET , modifié à
L'expérience aura tourné court. Nommé fin novembre administrateur de l'Aviron Bayonnais, Bernard Laporte a annoncé vendredi sur RMC qu'il quittait ses fonctions. En cause, de profonds désaccords avec le président du club Francis Salagoïty. L'ancien ministre des Sports n'est pas le seul à faire ses valises puisqu'Alain Afflelou, vice-président et principal actionnaire, va suivre le même chemin.

L'expérience aura tourné court. Nommé fin novembre administrateur de l'Aviron Bayonnais, Bernard Laporte a annoncé vendredi sur RMC qu'il quittait ses fonctions. En cause, de profonds désaccords avec le président du club Francis Salagoïty. L'ancien ministre des Sports n'est pas le seul à faire ses valises puisqu'Alain Afflelou, vice-président et principal actionnaire, va suivre le même chemin. Huitième du Top 14 et toujours dans la course à la qualification pour les phases finales, l'Aviron Bayonnais est dans une situation sportive plutôt positive. Côté coulisses en revanche, le club connaît des soubresauts qui pourraient avoir d'importantes répercussions. Elu administrateur de l'Aviron Bayonnais en novembre dernier par l'assemblée générale du club, suite à une proposition du président Francis Salagoïty, Bernard Laporte a annoncé vendredi qu'il quittait ses fonctions. Pourtant, il y a trois mois, l'ex-ministre des Sports, qui était "en charge de la stratégie de développement des infrastructures sportives, d'accueil du public et des entreprises-partenaires", semblait vouloir s'inscrire dans la durée... "J'ai accepté de rejoindre cette ville pour apporter mon expérience au travers notamment de la réflexion que j'ai menée, quand j'étais secrétaire d'Etat, sur l'avenir des stades, a expliqué l'ancien sélectionneur du XV de France. J'ai pris énormément de plaisir à entraîner, mais j'ai tourné la page, je n'entraînerai plus jamais. Nous devons désormais nous interroger sur ce que seront les clubs dans dix ans. C'est tout le sens de ma venue". Pourquoi alors un tel revirement ? L'ancien sélectionneur du XV de France serait en fait en total désaccord avec Francis Salagoïty. "A la base, je voulais bénévolement donner un coup de main à Alain Afflelou et au club. Mais j'ai vite senti que je dérangeais Francis Salagoïty. Moi, j'ai d'autres choses à faire. Je veux bien consacrer de mon temps, mais je veux que les choses se passent bien. Et à partir du moment où j'ai senti que je dérangeais, j'ai annoncé à Alain (Afflelou) en milieu d'après-midi que je me retirais et que je restais chez moi", a-t-il confié à RMC. L'actuel président de l'Aviron craignait-il que Bernard Laporte lui fasse de l'ombre ? Possible, mais le principal intéressé dément avoir voulu prendre la présidence: "Je me foutais de prendre la présidence. Moi ce que je voulais, c'est amener mon expérience et mon vécu à titre gracieux. Je ne peux pas faire mieux. C'est simple, je ne revendiquais rien. Mais je me retire, il n'y a rien de grave". Laporte: "Salagoïty change d'avis tous les trois jours" Sans briguer la présidence, Bernard Laporte indique toutefois sa frustration de ne pas avoir été plus impliqué dans les affaires du club: "En fait, le problème c'est que Salagoïty change d'avis tous les trois jours. Il était venu me chercher en me disant qu'on allait créer un directoire et un conseil de surveillance pour moi. De mon côté, je n'avais rien demandé. Mais après, je m'aperçois qu'il veut rester président et conserver les commandes. En soi, cela ne me gêne pas mais tout ne peut pas changer tous les quatre matins". De son côté, le club a réagi samedi soir par l'intermédiaire de son président Francis Salagoïty. "Quelque part je crois que l'on n'a pas le droit de s'autoproclamer président de ci ou prédisent de cela, a-t-il confié sur Infosport. Il faut respecter les actionnaires, respecter le conseil d'administration et respecter les règles d'une société commerciale tel qu'un club de rugby aujourd'hui. Notre club a des valeurs, notre club a une identité, et puis au pays basque l'on travail essentiellement sur la confiance, et à partir du moment où la confiance n'est plus là, je crois que c'est difficile de travailler. Ce n'est pas une décision de Francis Salagoïty, c'est la décision d'un certain nombre de personnes qui sont autour de moi". Autre départ pour l'Aviron, et peut-être plus problématique, celui d'Alain Afflelou en fin de saison. Vice-président et principal actionnaire du club, l'homme d'affaires, qui était à l'origine de la venue de Bernard Laporte, a indiqué samedi matin à France 3 Aquitaine son intention de partir: "En clair, c'est un problème d'hommes. Si Francis Salagoïty reste, Bernard ne vient plus et si Bernard vient, Francis part, et comme il n'a pas vraiment manifesté son désir de partir... Aujourd'hui, on est dans cette situation. Bernard Laporte ne travaillera plus au club. Si Bernard ne vient pas au club, je ne suis pas. Je le quitterais à la fin de la saison". Deux départs successifs qui déstabilisent l'organigramme et la situation financière du club à brève échéance et qui pourraient peut-être avoir des répercussions sur le plan sportif, à l'heure où les Bayonnais entament le sprint final du championnat.