Laporte de retour... à Bayonne

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LAURENT DUYCK , modifié à
On le croyait intimement lié au Stade Français où il avait ponctuellement conseillé Max Guazzini la saison dernière. Bernard Laporte revient aux affaires à l'Aviron Bayonnais. Pas comme un entraîneur, une fonction qu'il ne veut plus exercer, mais comme administrateur, en charge notamment du développement des infrastructures du club. Mais sa passion pour le jeu en fera un conseiller précieux du président Salagoïty.

On le croyait intimement lié au Stade Français où il avait ponctuellement conseillé Max Guazzini la saison dernière. Bernard Laporte revient aux affaires à l'Aviron Bayonnais. Pas comme un entraîneur, une fonction qu'il ne veut plus exercer, mais comme administrateur, en charge notamment du développement des infrastructures du club. Mais sa passion pour le jeu en fera un conseiller précieux du président Salagoïty. Le contre-pied a toujours été sa spécialité. Quand il était demi de mêlée à Bègles. Ou quand il a quitté le XV de France pour la politique. Aujourd'hui encore en faisant son retour au rugby non pas au Stade Français, où on le croyait lié à vie, mais à l'Aviron Bayonnais. A 46 ans, Bernard Laporte va devenir administrateur du club basque. "Bernard Laporte aurait en charge la stratégie de développement des infrastructures sportives, d'accueil du public et des entreprises-partenaires", a précisé Francis Salagoïty, le président bayonnais, dans un communiqué publié dimanche soir sur le site du club. Une nomination qui demande encore à être validé par le vote de l'assemblée générale du club samedi prochain, en marge du match entre Bayonne et La Rochelle auquel assistera l'ancien entraîneur parisien. Contacté par le Stade Français, où Max Guazzini l'avait sondé la saison dernière avant de débarquer Ewen McKenzie, ou par la sélection italienne pour se rapprocher du terrain, l'ancien secrétaire d'Etat aux Sports du gouvernement Fillon I n'a jamais eu la tentation de franchir le pas. "J'ai pris énormément de plaisir à entraîner, mais j'ai tourné la page, je n'entraînerai plus jamais", avoue-t-il aujourd'hui. Mais quand Francis Salagoïty a pensé à lui, l'ancien sélectionneur du XV de France n'a pas hésité longtemps. "J'ai accepté de rejoindre cette ville pour apporter mon expérience au travers notamment de la réflexion que j'ai menée, quand j'étais secrétaire d'Etat, sur l'avenir des stades", explique-t-il. "Nous devons désormais nous interroger sur ce que seront les clubs dans dix ans. C'est tout le sens de ma venue." Quel avenir pour Jean-Dauger ? Une réflexion entamée depuis plusieurs semaines par le président de l'Aviron. "Depuis mai dernier et notre match catastrophique à Montauban (match perdu 22-8 qui a plongé l'Aviron en Pro D2 avant d'être sauvé suite à la relégation administrative prononcée contre Montauban, ndlr), nous avons pris conscience de la nécessité de structurer notre club à tous les niveaux", confie Francis Salagoïty dans les colonnes de Sud Ouest. "Lorsque j'ai pris le club en 1999, avec quatre ou cinq copains, nous gérions un budget de 500 000 euros. On travaille différemment avec une enveloppe de 16 millions." Fort de ce budget pérenne, grâce en grande partie au soutien renouvelé d'Alain Afflelou, pas étranger à la venue de l'ancien secrétaire d'Etat aux Sports, l'Aviron Bayonnais ne veut pas se laisser distancer par Toulouse, Clermont ou encore le Racing. Ça passe par une réflexion autour de Jean-Dauger, alors que certains imaginent déjà la construction d'un grand stade en partenariat avec le voisin biarrot. "Le développement économique, sportif, ne s'entend que si nous arrivons à améliorer nos structures d'entraînement pour les joueurs, si nous développons les capacités de notre stade pour le public et nos partenaires. Dans ce domaine-là, Bernard doit nous apporter son expérience", se contente aujourd'hui d'annoncer Francis Salagoïty. Pour qui l'arrivée de Bernard Laporte, dans un rôle finalement de conseiller, doit aussi aider l'Aviron à franchir un palier en termes d'image. "Son parcours de joueur, de sélectionneur, ses fonctions de ministre des sports font de lui une personnalité qui nous permettra d'être entendus", espère-t-il. Son arrivée fait déjà parler. Reste à savoir si son discours ne brouillera pas celui du staff déjà en place autour de Christian Gajan et Thomas Lièvremont.