Landis était dopé depuis 2002

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Benoît CONTA , modifié à
CYCLISME - L'Américain avoue s'être dopé toute sa carrière et implique Armstrong.

CYCLISME - L'Américain avoue s'être dopé toute sa carrière et implique Armstrong.La culpabilité était trop lourde. Quatre ans après été contrôlé positif à la testostérone, lors de sa victoire sur le Tour de France 2006, et après avoir passé son temps à nier et à récuser le résultat de ce contrôle, Floyd Landis a tout avoué. A travers une série de mails envoyés aux instances officielles et à des sponsors, et rendu public par le Wall Street Journal, le coureur américain explique ainsi avoir eu recours au dopage à partir de l'année 2002 et décrie ensuite l'effrayante liste de ses pratiques durant ses années dans le peloton. "Je veux soulager ma conscience", a ainsi expliqué l'ancien coureur de l'US Postal, qui implique notamment Johan Bruyneel, et ses anciens équipiers, dont un certain Lance Armstrong. Tout commence donc en 2002, quand son directeur sportif à l'US Postal, Johan Bruyneel, commence à lui apprendre différentes techniques de dopage, comme l'utilisation des stéroïdes, de l'EPO, de la transfusion sanguine, de la testostérone et des hormones de croissance. Des pratiques qu'il partage avec son coéquipier d'alors, Lance Armstrong, septuple vainqueur du Tour de France, de 1999 à 2005. "Lui et moi avions de longues discussions pendant nos entraînements pendant lesquelles il m'expliquait les évolutions des tests sur l'EPO, et comment les transfusions étaient désormais nécessaires à cause des nouveaux contrôles", explique Landis dans l'un ses mails.Les poches de sang dans le frigo d'ArmstrongAutre anecdote livrée par le cycliste, celle d'une journée passée près de Gérone en 2003, alors qu'il vient de se briser la hanche. Landis débarque alors dans l'appartement d'Armstrong pour extraire deux fois un demi-litre de sang en trois semaines, pour une utilisation future durant le Tour de France. Dans le frigo de son coéquipier et compatriote ? Des poches de sang appartenant à son leader, ainsi qu'à George Hincapie. Blessé, Landis se voit donc confier la mission de contrôler la température des poches et s'assurer que le sang sera bien utilisable. Une implication plus que claire de Lance Armstrong, dont la participation au Tour 2010 pourrait recevoir du plomb dans l'aile.Alors qu'il quitte l'US Postal pour la Phonak en 2005, le coureur américain explique que les pratiques n'en ont pas changé pour autant, puisque le boss de l'équipe suisse, Andy Rhis, était tout à fait disposé à payer les mêmes pratiques pour ses coureurs. Enfin, Floyd Landis explique avoir enseigné comment utiliser de l'EPO à ses anciens équipiers Levi Leipheimer et Dave Zabriskie, avant un Tour de Californie. Inutile de préciser que les personnes impliquées par ces témoignages n'ont pas pu être jointes par les journalistes américains, ou nient tout en bloc, comme George Hincapie.