Lakafia, rien d'un bizut

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Europe1 Sport , modifié à
Jour après jour jusqu'au coup d'envoi de la Coupe du monde (9 sept.-23 oct.), notre site dresse un à un les portraits des joueurs de l'équipe de France. Invité surprise de la sélection de Marc Lièvremont, préféré à Sébastien Chabal, Raphaël Lakafia aura été l'attraction de la préparation des Bleus. Du haut de ses 22 ans, son potentiel le prédestine à de plus hautes ambitions encore.

jour après jour jusqu'au coup d'envoi de la Coupe du monde (9 sept.-23 oct.), notre site dresse un à un les portraits des joueurs de l'équipe de France. Invité surprise de la sélection de Marc Lièvremont, préféré à Sébastien Chabal, Raphaël Lakafia aura été l'attraction de la préparation des Bleus. Du haut de ses 22 ans, son potentiel le prédestine à de plus hautes ambitions encore. "Ces moments-là je m'en souviendrai toute ma vie". Une sélection en poche, la première face à l'Irlande, et Raphaël Lakafia l'avoue dans un sourire timide, mais ô combien sincère : le Biarrot est déjà "addict". Mordu à cette équipe de France, où Marc Lièvremont l'a invité à la surprise générale en mai dernier, à l'annonce de la liste des sélectionnés pour la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande. Une sensation pressentie dans le milieu pour ce phénomène de 22 ans, déjà appelé avec France A en juin 2009, mais totalement néophyte au plus haut niveau international. Une image indiscutable de petit dernier parmi les Bleus, mais que l'intéressé va battre en brèche dès les premières semaines de la préparation. Le bizut, non, pas du tout (rires). Je l'ai lu plusieurs fois dans la presse, mais les seuls qui m'appellent le bizut, ce sont les journalistes. C'est pourtant un joueur, dont l'expérience se limite à 19 titularisations en Top 14 et 5 en Coupe d'Europe, que les sélectionneurs ont élu ! Fils de Laurence, ancienne discobole de niveau national, et de Jean-Paul Lakafia, recordman de France du javelot (86,60 mètres), deux fois champion de France et douzième aux Jeux olympiques de Los Angeles en 1984 ce beau bébé (1,91m, 114kg), comme à Biarritz, a la sagesse de celui qui sait écouter ses aînés. Il a réussi à Biarritz grâce à la communication et à l'apport des joueurs d'expérience qu'il a su écouter, confirme Dimitri Yachvili, l'un de ses tuteurs bienveillants chez les Bleus. Il y a deux ans pourtant, l'ancien pensionnaire du Pôle France (promotion 2006-2007), lorsqu'il débarque sur la côte basque, crédité d'une réputation d'espoir prometteur construite trois saisons durant à Grenoble, peine à confirmer. Encore un peu tendre -"C'est un garçon très émotif", confirme Imanol Harinordoquy- le Tourangeau d'origine, si fier de ses racines wallisiennes, peine à ses débuts biarrots. A tel point que lorsqu'un Wenceslas Lauret, autre jeune minot du BO, découvre le XV de France en tournée, lui reste invisible chez les pros. La faute à onze kilos de trop et des pépins physiques à répétition. Yachvili: "Ce n'est que le début..." Une remise en question est nécessaire. Aiguillonné par son président, Serge Blanco, qui lui fait découvrir les coulisses d'un match européen à Anoeta, Lakafia réagit, conscient des exigences du haut niveau. cIl est peut-être arrivé un peu trop sûr de lui peut-être, mais dès la deuxième année, il s'est mis au travail et il a accompli une fabuleuse saison", témoigne Damien Traille, l'un des autres tontons biarrots. Quelle saison en effet qui le voit se rendre à ce point indispensable au BO qu'il a "réussi l'exploit", dixit Lièvremont, de contraindre ses entraîneurs à décaler Harinordoquy, son capitaine, à l'aile de la troisième ligne pour le laisser s'exprimer au poste de n°8 ! "C'est quelqu'un qui a su faire de gros sacrifices sur lui-même pour réussir, mais ce n'est que le début..., souligne Yachvili. Combinaison impressionnante, bien qu'encore perfectible, de puissance, de rapidité et de maîtrise technique malgré son jeune âge, Lakafia est cet avant moderne, dont raffole le rugby actuel. malgré son jeune âge "Et je crois qu'il a encore beaucoup de potentiel et d'avenir. Je crois que ça peut être un des joueurs phare de la Coupe du monde", n'hésite d'ailleurs pas à prophétiser Traille, qui il y a quatre ans assistait aux premières loges à l'éclosion d'un certain Thierry Dusautoir. Une belle filiation. A suivre samedi: Damien TRAILLE