La liesse noire

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S.L., envoyé spécial , modifié à
Formidable libération pour tout un pays, la reconquête de la Coupe Webb-Ellis par McCaw et ses hommes, 24 ans après un premier trophée déjà décroché face à une équipe de France, a déclenché depuis dimanche soir un engouement exceptionnel parmi quatre millions de Néo-Zélandais tous sous le charme de leurs héros. Ils étaient entre un quart et un demi-million dans les rues d'Auckland pour les acclamer ce lundi. Et ce n'est qu'un début !

Formidable libération pour tout un pays, la reconquête de la Coupe Webb-Ellis par McCaw et ses hommes, 24 ans après un premier trophée déjà décroché face à une équipe de France, a déclenché depuis dimanche soir un engouement exceptionnel parmi quatre millions de Néo-Zélandais tous sous le charme de leurs héros. Ils étaient entre un quart et un demi-million dans les rues d'Auckland pour les acclamer ce lundi. Et ce n'est qu'un début ! Au lendemain de la victoire, attendue depuis 24 ans, en finale de la Coupe du monde face à la France (8-7), la ville d'Auckland, la plus peuplée de Nouvelle-Zélande (1,3 M d'habitants), a pu fêter Richie McCaw, Graham Henry et ses héros dans les rues de la ville à l'occasion d'une parade programmée depuis déjà plusieurs jours. Un lundi férié qui plus est en ce "Labour Day", qui marque le début de deux semaines de vacances scolaires, qui n'ont sans doute jamais aussi bien débutées... Dans le coeur de la "Cité des Voiles", baignée par un doux soleil printanier, ils étaient de tous les âges et surtout des milliers -plus d'un quart de million de personnes, selon le Premier Ministre John Key- venus acclamer les nouveaux champions du monde dès 14h30, tous juchés par deux, joueurs et membres du staff mélangés sur des pick-ups pour mieux saluer la foule agglutinée qui sur les trottoirs, qui aux vitrines des magasins, qui aux fenêtres des immeubles, sur les toits voire même dans les arbres, partout le noir brandi comme étendard. "Je ne crois pas que la Nouvelle-Zélande a connu d'événement similaire depuis qu'on a remporté l'America's Cup en 1995. C'est une manifestation de soutien extraordinaire", peut s'enthousiasmer le chef du gouvernement, qui sait la portée de cette victoire: "Ça signifie tout, à vrai dire. Ces 12 derniers mois ont été durs pour les Néo-Zélandais avec les tremblements de terre et la catastrophe survenue dans la mine de Pike River. Donc c'est un événement qui a galvanisé le pays et rassemblé les gens. On est fous de rugby la plupart du temps et le fait que le tournoi ait été organisé en Nouvelle-Zélande était un peu comme un rêve devenu réalité." Les vertus de la Coupe La Nouvelle-Zélande a accueilli à bras ouverts le monde et ses All Blacks lui ont offert la Coupe tant attendue en retour. Le rêve d'une nation s'est accompli, en même temps que celui d'un capitaine comblé: "Ce n'est qu'au réveil, ce matin, que j'ai réalisé ce qu'on avait accompli. La nuit dernière on était soulagés en quelque sorte, j'imagine", avoue la légende Richie McCaw, qui en compagnie du vétéran Brad Thorn, qui a conclu dimanche sa carrière internationale de la plus belle des manières, et de son coach Graham Henry, ferme la marche de cette parade en folie, où les héros alternent avec fanfares et majorettes sous les « All Blacks ! All Blacks ! », enamourés d'une foule en délire. "Ça montre à quel point les gens nous soutiennent et la passion qui existe pour les All Blacks et le rugby en Nouvelle-Zélande. On n'a jamais vraiment sous-estimé ces aspects-là, on l'a toujours su, mais de voir des gens sortir dans les rues et témoigner leur soutien, c'était carrément super car parfois les Kiwis ne montrent pas trop leurs émotions, mais de ce côté-là, on a été servis aujourd'hui (dimanche)." Une heure de défilé qui devrait se répéter jusqu'à mercredi, où les Blacks seront attendus dans la capitale, à Wellington, mais avant cela dès mardi, à Christchurch, la deuxième ville du pays, si sévèrement touchée par les séismes. "Tout le monde dans cette ville a vécu des choses vraiment difficiles, donc ça va être bien d'y aller et de redonner le sourire à certaines personnes." En Nouvelle-Zélande, la Coupe a des vertus insoupçonnées...