La frustration de Milous

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MICHAEL BALCAEN , modifié à
La leçon est rude. Sofiane Milous a réalisé de gros sacrifices pour arriver au top lors des championnats du monde. Dans une catégorie des -60kg très relevée, il avait une belle carte à jouer. Mais à la place d'une médaille, ce sont les regrets qui ont accompagné sa sortie. A force de vouloir faire du beau judo, il a négligé la hargne et le combat ce qui lui a valu une élimination dès les huitièmes de finale.

La leçon est rude. Sofiane Milous a réalisé de gros sacrifices pour arriver au top lors des championnats du monde. Dans une catégorie des -60kg très relevée, il avait une belle carte à jouer. Mais à la place d'une médaille, ce sont les regrets qui ont accompagné sa sortie. A force de vouloir faire du beau judo, il a négligé la hargne et le combat ce qui lui a valu une élimination dès les huitièmes de finale. Le visage fermé, signe fort d'une déception très présente, Sofiane Milous ne s'est pas défilé. Il n'a pas non plus cherché de faux semblants à l'heure d'analyser un championnat du monde qui s'est terminé bien trop tôt à son goût. "Il y a beaucoup de frustration, j'ai voulu trop bien faire. J'avais envie de faire de belles choses, d'épater la famille et les copains et ça m'a porté du tort. Je voulais gagner avec classe et j'ai trop réfléchi", lâche-t-il d'emblée, conscient de s'être en partie trompé dans sa manière d'aborder son championnat. Une journée qui avait pourtant commencé comme il faut avec un premier combat bien mené face à l'Australien Matthew Daquino remporté par ippon. La suite a été un petit peu moins bien négociée. S'il est venu à bout de par ippon de l'Indien Navjot Chana, il a senti dans ce deuxième combat qu'il n'était pas assez sur l'offensive, que son engagement avait peut-être un petit peu fait défaut. La suite lui a malheureusement donné raison. "J'étais moins bien dans ce combat, il aurait fallu davantage se battre, être sur l'offensive. Je voulais trop faire tomber et ça m'a déconcentré", confirme-t-il. Une addition salée L'addition, il l'a payée au tour suivant, soit dans un huitièmes de finale qui aurait pu le propulser vers la course aux médailles puisque c'est à partir des quarts de finale qu'il y a des repêchages... Mais l'Azeri Mushkiyev est passé par là. Une première erreur lui a coûté waza ari, la seconde est plus brutale encore puisqu'il se fait contrer en se jetant dans la gueule du loup et prend un ippon qui ne souffre aucune contestation. "C'est décevant car il avait battu cet athlète il y a deux mois. Dans le judo, il y a du combat, il faut être dans la dureté, on ne peut absolument pas se relâcher. C'est une petite déception, surtout pour lui", confie René Rambier, DTN du haut niveau. Une leçon qui lui coûte très cher surtout devant le public français. "Il y avait plus de stress et au final c'est vraiment frustrant", ajoute un Sofiane Milous qui retiendra sans doute la leçon. Le beau judo ne vaut que s'il y a la victoire au bout. Sans la base, c'est-à-dire le combat, le talent ne suffit pas. Il s'en souviendra...