La dernière chance de Jacquemod

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AXEL CAPRON , modifié à
JO 2010 - Ingrid Jacquemod devra se racheter samedi lors du Super-G.

JO 2010 - Ingrid Jacquemod devra se racheter samedi lors du Super-G. Et si Ingrid Jacquemod n'était tout simplement pas taillée pour les grands événements ? Une fois de plus, une fois de trop, diront certains, la skieuse de Val d'Isère est passée mercredi à côté de l'un de ses grands rendez-vous de la saison, la descente olympique de Vancouver. Une échéance qu'elle abordait pourtant avec confiance, forte d'un début d'exercice 2009-2010 qui lui a permis d'oublier les tourments de la précédente avec sept places dans le Top 10, dont trois podiums, deux en descente (troisième à Haus Im Ennstal, deuxième à Saint-Moritz), un en Super-G (troisième à Lake Louise). Mais très vite, on a compris que cette difficile piste de Whitsler Creekside ne serait pas pour elle, puisque d'entrée, la Française se met à la faute pour finalement subir les événements pendant 1'48"85 de souffrance. Loin, trop loin, de l'ultra-favorite, Lindsey Vonn, qui a su de son côté tenir son rang et saisir à pleines spatules sa chance olympique pour un premier sacre qui en fait définitivement la meilleure skieuse du monde. Forcément de quoi rendre envieuse une Ingrid Jacquemod qui, au terme de cette descente ratée, n'a pas fui ses responsabilités, reconnaissant être passé à côté, sans se chercher d'excuse extérieure: "La piste, on ne la découvre pas, elle est technique et difficile. Elle est bosselée tout du long. Aujourd'hui, c'était une autre histoire, je suis partie à l'envers. J'ai fait des fautes de précipitation." Jacquemod: "J'ai envie de me remettre en piste pour prendre ma revanche" Beaucoup trop en tout cas pour prétendre à un podium olympique qui, pour cette skieuse très émotive, aurait pourtant constitué une belle récompense après plus de 13 saisons passées sur le cirque blanc. Seulement pour cela, il aurait fallu mieux gérer une pression qui, hormis Marie Marchand-Arvier, septième, a semblé tétaniser les Tricolores mercredi. "Je ne peux pas parler pour l'équipe parce que je dois déjà voir ce qui s'est passé pour moi. La déception est générale mais les Jeux, c'est ça: plus de pression, plus d'émotion, plus de difficultés, plus d'envie, plus de tout", analysera après-coup l'intéressée. Plus vindicatif, Fabien Saguez, le directeur technique national d'une équipe de ski pour l'instant bredouille, estimera de son côté que les Françaises ont perdu la course dans la tête: "Oui, elles ont eu la trouille. Franchement, ce n'est pas sérieux et nous l'avons fait savoir." Autant dire que les mots ont dû être durs au moment du débriefing de cette descente jeudi, y compris pour une Ingrid Jacquemod qui sait qu'à 31 ans, le temps olympique lui est compté. Cela suffira-t-elle à la relancer en vue du Super-G de samedi, sans doute sa dernière chance de viser une médaille (elle dispute ensuite le géant, mais sans grosses prétentions) ? Elle veut en tout cas s'en persuader: "J'ai envie de me remettre tout de suite en piste pour prendre ma revanche. J'ai les moyens de rebondir", a-t-elle indiqué au sortir de la descente. A elle de prendre ses responsabilités pour tenter de terminer, enfin, sur un podium d'un grand Championnat elle qui, en trois Jeux et cinq Championnats du monde, n'est entrée que deux fois dans le Top 10, 8e et 5e en descente lors des Mondiaux 2007 et 2005.