La Pologne en dessert

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AXEL CAPRON , modifié à
L'équipe de France achève ce jeudi sa tournée de l'est par une ultime rencontre amicale face à la Pologne, 71e nation mondiale. Un match que Laurent Blanc souhaite voir inscrit dans la continuité du précédent, remporté en Ukraine (4-1), et qui donnera l'occasion à Carrasso de faire ses débuts internationaux, au trio Valbuena-Hoarau-N'Zogbia de se montrer, et peut-être à Martin de confirmer sa prestation de Donetsk.

L'équipe de France achève ce jeudi sa tournée de l'est par une ultime rencontre amicale face à la Pologne, 71e nation mondiale. Un match que Laurent Blanc souhaite voir inscrit dans la continuité du précédent, remporté en Ukraine (4-1), et qui donnera l'occasion à Carrasso de faire ses débuts internationaux, au trio Valbuena-Hoarau-N'Zogbia de se montrer, et peut-être à Martin de confirmer sa prestation de Donetsk. Les vacances ne sont plus qu'à 90 minutes des Bleus. Au terme d'une saison éreintante, l'équipe de France dispute ce soir son 12e et dernier match de la saison dans un stade du Legia Varsovie qui ne devrait pas sonner aussi creux que la Donbass Arena de Donetsk, les 31000 places ayant quasiment toutes trouvé preneurs. Pour les Bleus, il s'agit de clore en beauté une année de la reconstruction qui, quel que soit le score de ce 16e France-Pologne de l'histoire (7 victoires françaises pour 5 nuls et 3 défaites, la dernière, 0-4, en août 1982 au Parc des Princes), aura été plutôt aboutie, les troupes de Laurent Blanc, invaincues depuis neuf matches, partant de très loin après le fiasco sud-africain. En moins d'un an, le "Président" a réussi l'exploit de redorer le blason largement terni de l'équipe nationale, première de son groupe éliminatoire de l'Euro 2012 mais pas encore tirée d'affaire, puisque tout se jouera à l'automne avec deux déplacements décisifs en Albanie et Roumanie en septembre puis les réceptions de l'Albanie et de la Bosnie un mois plus tard, il est également parvenu à ressouder autour d'un même objectif un groupe sorti en lambeaux de l'Afrique du Sud, lui insufflant un vent nouveau via les arrivées de néophytes qui, pour la plupart, ont su se fondre rapidement dans leur statut d'international et, comme le réclame, le sélectionneur, "bousculer les choses". Carrasso première, Martin deuxième ? La seconde partie de cette tournée de juin, après le nul décevant en Biélorussie (1-1), aura surtout servi à ça et le match remporté lundi soir en Ukraine aura été la parfaite illustration de ce qu'attend Laurent Blanc de ce type de rencontre, en général sans enjeu, ni passion, avec les révélations de Kevin Gameiro, Younès Kaboul et surtout Marvin Martin, auteur d'un doublé et d'une passe décisive en un quart d'heure pour sa première cape. "Je souhaite que tout le monde rentre dans cette philosophie, il a osé, il a pris des risques, c'est ce que je veux que les joueurs fassent, surtout quand ils sont inexpérimentés au niveau international, c'est un bon chemin à suivre", a insisté mercredi un Laurent Blanc détendu, avant de confirmer que, une fois de plus, l'équipe alignée contre la Pologne serait bien différente de celle de Donetsk. Désireux de voir ses 26 joueurs à l'oeuvre lors de la tournée, le sélectionneur a ainsi assuré que les quatre n'ayant pas encore joué débuteraient, ce qui signifie que le gardien bordelais Cédric Carrasso honorera sa première sélection, tandis Mathieu Valbuena à droite, Charles N'Zogbia à gauche et Guillaume Hoarau dans l'axe constitueront a priori le trio offensif, même si, lors de l'ultime séance que les Bleus ont tenté de faire à huis-clos mercredi (non sans difficulté, car la salle de presse du stade du Legia Varsovie donnait sur la pelouse, d'où l'intervention de cerbères locaux, priés de faire évacuer les lieux...), Laurent Blanc a instillé le doute dans les têtes des suiveurs en faisant jouer Benzema à côté de Hoarau. En défense, moins de doutes a priori: Sagna débutera à droite, Evra à gauche, tandis que dans la perspective du match en Albanie, que manqueront Mexès, blessé au genou, et Rami, suspendu, Laurent Blanc devrait tester une nouvelle charnière Kaboul-Abidal, quitte à se déjuger à propos de ce dernier qu'il considère avant tout comme un latéral gauche. "Mais je sais qu'il peut nous rendre service en cas d'aléas et de pépins, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis", a justifié l'intéressé mercredi. Enfin au milieu, si le capitaine Alou Diarra honorera sa 34e sélection, l'identité de ses acolytes reste à trouver, avec une tendance allant à Cabaye et Martin, même si les hypothèses Diaby et Matuidi ne sont pas à écarter. Quelle que soit la formation alignée, la feuille de route est toute tracée par Laurent Blanc: face à une équipe polonaise emmenée par le Lillois Ludovic Obraniak, seulement 71e au classement Fifa et dont le sélectionneur, Franciszek Smuda, arrivé il y a deux ans, pourrait ne pas "survivre" à une défaite, son équipe doit continuer sur sa dynamique actuelle, à charge pour elle d'être "plus active que réactive". Et de mériter ses vacances...