La Liga en grève ?

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Rémy DE SOUZA , modifié à
Le syndicat des footballeurs espagnols a décidé jeudi d'appeler à la grève pour les deux premières journées de première et deuxième division. Sa revendication: une nouvelle convention collective pour lutter contre une crise économique qui n'épargne pas les acteurs du ballon rond de l'autre côté des Pyrénées. Une décision que la Ligue espagnole ne comprend pas.

Le syndicat des footballeurs espagnols a décidé jeudi d'appeler à la grève pour les deux premières journées de première et deuxième division. Sa revendication: une nouvelle convention collective pour lutter contre une crise économique qui n'épargne pas les acteurs du ballon rond de l'autre côté des Pyrénées. Une décision que la Ligue espagnole ne comprend pas. L'impressionnant parterre de footballeurs réunis, parmi lesquels Carles Puyol, Xabi Alonso ou Fernando Llorente, en dit long sur la solidarité qui règne en Espagne alors que l'Association des footballeurs espagnols (AFE) a lancé, jeudi lors d'une conférence de presse, un appel à la grève pour les deux premières journées de première et deuxième division. Le syndicat des joueurs réclame depuis juin la création d'un fonds de garantie pour les salaires, pour les protéger en cas de faillite d'un club alors que la crise fait rage en Espagne et que les exemples d'impayés sont légion. "Nous, les footballeurs, nous sommes unis pour dire stop. Tous les footballeurs de première et deuxième division ont pris la décision responsable, ferme et unanime de convoquer une grève pour la première et deuxième journée de la Liga BBVA et Liga Adelante (équivalent de la L2, ndlr). Il n'y aura pas de Liga jusqu'à ce qu'une nouvelle convention collective soit signée, a indiqué le président de l'AFE, Luis Manuel Rubiales. Un expert en la matière, lui qui n'avait pas été payé durant plusieurs mois en 2008 alors qu'il évoluait à Levante. Nous vivons une situation lamentable. On ne peut pas demander plus aux footballeurs. Nous ne voulons pas plus d'argent, nous souhaitons que les contrats soient respectés, que les footballeurs soient traités équitablement quel que soit leur équipe." Casillas: "On ne jouera pas" Un souci d'équité qui anime également Iker Casillas, capitaine du Real Madrid et de l'équipe d'Espagne en plus d'être vice-président de l'AFE. "Il faut être solidaire avec ceux qui sont dans une situation compliquée, les faits sont là", a assuré le célèbre gardien de but, s'appuyant sur les chiffres de l'AFE indiquant que 300 professionnels avaient été sujets à des problèmes de rémunération la saison dernière. Je peux vous assurer qu'on ne jouera pas." Déterminés, les footballeurs espagnols restent ouverts à la négociation avec la Ligue de football professionnel (LFP). Une Ligue espagnole qui "ne comprend pas la convocation de grève de l'AFE", comme elle l'a fait savoir dans un communiqué diffusé sur son site Internet. "Après plus de deux mois de négociations pour obtenir la signature d'une nouvelle convention, la LFP a toujours été ouverte au dialogue en adoptant deux mesures historiques pour le football espagnol et qui répondent aux aspirations des joueurs", dit la LFP, en référence à l'instauration de l'autorégulation financière, présentée comme "un pas important à l'heure d'assurer le respect des engagements économiques des clubs", le 12 juillet, et à la mise en place, le 3 août, d'un fonds de garantie en cas de faillite, qui permet de garantir "une partie importante des salaires des joueurs" en cas de problèmes financiers. Deux mesures visiblement insuffisantes pour les joueurs espagnols. Reste désormais à savoir si la situation se décantera d'ici au coup d'envoi de la saison, programmé le 20 août prochain en Liga.