La France engrange

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Par Axel Capron , modifié à
Même s'ils se sont contentés du minimum face aux Etats-Unis en amical (1-0), grâce à un but de Remy à la 73e minute, les hommes de Laurent Blanc accumulent un peu plus de confiance avec ce 16e match consécutif sans défaite qui a vu les premières de Gonalons, Koscielny Giroud et Mathieu. Mardi prochain, place à la Belgique, toujours au Stade de France, pour conclure cette trêve internationale.

Même s'ils se sont contentés du minimum face aux Etats-Unis en amical (1-0), grâce à un but de Remy à la 73e minute, les hommes de Laurent Blanc accumulent un peu plus de confiance avec ce 16e match consécutif sans défaite qui a vu les premières de Gonalons, Koscielny Giroud et Mathieu. Mardi prochain, place à la Belgique, toujours au Stade de France, pour conclure cette trêve internationale. La victoire et puis c'est tout ? Si la France, en dominant une décevante équipe américaine, a porté ce vendredi sa série d'invincibilité à seize rencontres - Laurent Blanc n'est plus qu'à une unité du "record" de son prédécesseur, Raymond Domenech (le vrai record étant de 30 matches sous l'ère Jacquet) - difficile de tirer énormément d'enseignements de ce troisième France-Etats-Unis de l'histoire, le premier depuis plus de 32 ans. Comme il l'avait annoncé la veille, Laurent Blanc a offert leur première sélection à ses "bizuths", Mathieu, Koscielny, Giroud et même le dernier arrivé, Gonalons, et comme on avait pu le comprendre au vu de l'entraînement de la veille, le sélectionneur a poussé l'innovation jusqu'à aligner d'entrée un 4-4-2 avec une pointe Benzema-Gameiro. Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'essai n'a pas vraiment été transformé, puisque le Madrilène et le Parisien ont eu énormément de mal à jouer ensemble, évoluant sans doute dans un registre trop proche, et c'est au moment où ils sont sortis tous les deux, après l'heure de jeu, et que Laurent Blanc est repassé à un dispositif plus classique en 4-3-3, que les Bleus ont fini par trouver l'ouverture grâce à Rémy, servi par Martin, deux hommes qui deviennent de plus en plus indispensables à cette équipe de France. Si enseignements positifs il y a, ils sont essentiellement là, car pour le reste, Ribéry, dans son couloir gauche de prédilection, a une fois de plus déçu, loin de son rendement au Bayern, M'Vila a confirmé une certaine usure physique, déjà palpable avec le Stade Rennais, les nouveaux latéraux Mathieu et Debuchy ont effectué une première mi-temps prometteuse, qu'ils ont eu du mal à confirmer après le repos, tandis que la charnière Rami-Koscielny n'a pas été suffisamment mise en danger par les attaquants adverses pour être réellement jugée. A l'arrivée, Laurent Blanc aura quand même matière à satisfaction, avec la dynamique positive entretenue par ses joueurs, dont on attendra cependant un peu mieux mardi au même endroit face à la Belgique d'Eden Hazard. Giroud laisse passer sa chance "On ne veut s'occuper que de notre jeu", avait annoncé Laurent Blanc à la veille de la rencontre, le sélectionneur a donc tenu parole avec un inhabituel 4-4-2 avec une paire Gameiro-Benzema en pointe, entourée de Ribéry à gauche et Ménez à droite, et deux novices étrennant leurs galons bleus, Mathieu et Koscielny. Un dispositif tourné vers l'offensive qui ne convainc pas au cours d'un début de match particulièrement soporifique. Avec les quatre de devant trop souvent sur la même ligne, peu de recherches d'intervalles et de mouvements autour du porteur du ballon, les Bleus éprouvent toutes les peines du monde à s'approcher du but adverse. Tout juste note-t-on la bonne relation technique à gauche entre Ribéry et Mathieu, ce dernier n'hésitant pas à prendre sa chance dans son couloir. Son vis-à-vis à droite, Debuchy, est à l'origine du premier semblant d'occasion tricolore, son centre au premier poteau trouvant Ribéry qui tente un geste difficile (26e). Il faut attendre la toute fin de mi-temps pour assister à de vraies occasions, mais Ménez, servi par Ribéry, tire en pivot au-dessus (37e), et Benzema, lancé dans le dos de la défense par Rami, bute sur Howard (45e). Trop peu pour un public du Stade de France engourdi par le froid et qui accompagne les Bleus aux vestiaires par une bordée de sifflets. Contrairement à ce qu'on aurait pu penser, Laurent Blanc ne procède à aucun changement à la pause, mais Martin, Giroud, Gonalons, Sakho et Rémy débutent leur échauffement, preuve de leur entrée prochaine. Avant cela, les Français frôlent l'ouverture du score, à chaque fois par Benzema, mais la barre renvoie sa tête sur un corner de Ribéry dévié au premier poteau par Rami (55e), avant que Howard ne sorte un arrêt décisif sur son coup franc aux 25 mètres (56e). Vient l'heure des premières capes de Giroud et Gonalons, qui rentrent aux places d'un Gameiro décevant et d'un M'Vila à peine meilleurs (60e). C'est ensuite au tour de Rémy et Martin de suppléer Benzema et Ribéry, avec un changement de système en 4-3-3, Rémy passant à droite et Ménez à gauche (65e). Changement qui porte ses fruits puisque si, sur la même occasion, Rémy puis Giroud manquent de peu d'ouvrir le score (69e), le Marseillais, déjà buteur un mois plus tôt face à l'Albanie, débloque le compteur bleu en croisant parfaitement sa frappe après une astucieuse passe par-dessus la défense de Martin (1-0, 73e). Un but qui libère le Stade de France et qui aurait pu être suivi d'un autre dans le temps additionnel si Giroud, idéalement servi par Ménez, n'avait laissé passer sa chance en frappant à côté. Le Montpelliérain ressassera sans doute longtemps cette occasion ratée, qui, si elle avait été transformée, aurait donné à cette froide soirée dionysienne davantage de relief...