La FIA change les règles

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Yannick SAGORIN , modifié à
Le retour de la règle des 107%, un couvre-feu imposé aux mécaniciens avant les essais libres 1 et 3 ou encore le renforcement de l'autorité des commissaires de course, telles sont les grandes lignes de la réglementation sportive et technique qui entrera en vigueur en F1 l'année prochaine. Focus sur ces nouveaux préceptes, sécuritaires pour la plupart, édictés cette semaine par la FIA.

Le retour de la règle des 107%, un couvre-feu imposé aux mécaniciens avant les essais libres 1 et 3 ou encore le renforcement de l'autorité des commissaires de course, telles sont les grandes lignes de la réglementation sportive et technique qui entrera en vigueur en F1 l'année prochaine. Focus sur ces nouveaux préceptes, sécuritaires pour la plupart, édictés cette semaine par la FIA. La levée de l'interdiction des consignes d'équipe annoncée vendredi à Monaco à l'issue d'une réunion du Conseil mondial de l'automobile n'était qu'un début. Comme à son habitude ces dernières années, la Fédération internationale de l'automobile (FIA) ne s'est pas contentée de retoucher la réglementation de la F1, levant le voile cette semaine sur de nouvelles mesures techniques et sportives appelées à modifier considérablement le paysage de la discipline phare des sports mécaniques. Une fois n'est pas coutume, ce n'est pas en piste mais en coulisse que la révolution se trame, la FIA ayant décidé d'instaurer un couvre-feu de six heures pour le personnel des écuries à la veille des deux premiers rendez-vous du week-end. "Aucun employé d'équipe associé de quelque manière que ce soit à la préparation des voitures ne sera autorisé dans l'enceinte du circuit durant deux périodes de six heures, débutant dix heures avant le départ programmé des essais libres 1 et 3." Autrement dit, aucun mécanicien ne sera autorisé à intervenir sur une monoplace entre minuit et 6h le vendredi matin et entre 1h et 7h le lendemain. Sauf "autorisations exceptionnelles", au nombre de quatre sur l'intégralité de la saison. Fini donc les nuits blanches en période de Grand Prix et, peut-être, les étourderies qui s'ensuivent. Des négligences toujours potentiellement dramatiques une fois le bolide lancé à plus de 300 km/h. C'est également dans un souci de sécurité que la FIA a choisi de revoir ses textes en matière de "faits de course". La défense agressive de Michael Schumacher à l'encontre de Rubens Barrichello sur le Hungaroring a ainsi inspiré l'article 20.2 du nouveau règlement: "Les manoeuvres ayant pour but d'entraver la route d'autres pilotes, comme des changements multiples de trajectoire pour défendre sa position ou le fait de pousser délibérément un pilote au-delà des limites du circuit, seront proscrites." Une grille de départ épurée ? A ce titre, les commissaires de course, davantage sollicités, verront leurs attributions renforcées. Pour toute infraction à la nouvelle réglementation constatée, ces derniers pourront user d'un arsenal de sanctions allant du drive through classique à l'exclusion du Grand Prix. Une immobilisation de 10 secondes, une pénalité de temps plus conséquente, un recul sur la grille de départ de l'épreuve suivante et même une suspension seront par ailleurs susceptibles d'être prononcés. Y compris à l'endroit des retardataires peu coopératifs, les voitures lâchées reprises par les pilotes de tête étant désormais tenues de s'écarter "à la première occasion", selon l'article 20.4, qui précise: "Si le pilote rattrapé ne cède pas le passage au pilote plus rapide, des drapeaux bleus seront agités pour lui indiquer qu'il doit céder le passage. Tout pilote ayant ignoré les drapeaux bleus sera jugé par les commissaires de course." Qu'on se le dise, les écuries nouvelles apparues en 2010 ne seront donc pas épargnées l'année prochaine. D'autant que la règle des 107% s'apprête à faire son grand retour. Chaque concurrent dont le temps sera supérieur de 107% au meilleur tour réalisé en Q1 sera alors écarté de la grille de départ. Une pression supplémentaire pour les teams Lotus, Virgin ou Hispania. Des écuries qui devront par ailleurs travailler leur fiabilité - les boîtes de vitesse, notamment, devant dorénavant tenir cinq Grands Prix, et non plus quatre. Si ces règles techniques seront à suivre à la lettre, d'autres nouveautés évoquées ci-dessus, soumises à l'interprétation des commissaires de course en particulier, seront certainement plus difficiles à appliquer, et surtout à justifier. La FIA et ses représentants n'ont sans doute pas fini de s'attirer les foudres des premiers acteurs de la F1.