La CAN 2015 vaut-elle le coup ?

© Stéphane DE SAKUTIN/AFP
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LA POLÉMIQUE - La Coupe d'Afrique des nations débute samedi en Guinée équatoriale avec le pays hôte face au Congo.

Longtemps en sursis en raison de l'épidémie d'Ebola, la 30e édition de la Coupe d'Afrique des nations va finalement débuter, samedi, non pas au Maroc, qui a préféré se retirer, mais en Guinée équatoriale. Le Maroc a été sanctionné et ne sera pas représenté, tout comme le tenant du titre, le Nigeria, non qualifié. La plus grande épreuve africaine s'ouvrira samedi par le match entre le pays hôte, la Guinée équatoriale, et le Congo du sélectionneur français Claude Le Roy. Doit-on suivre et s'enthousiasmer pour cette compétition ? Il y a débat au sein de la rédaction d'Europe1.fr.

Par Nicolas ROUYER

Brahimi avec l'Algérie (960x640)

© F.Belaïd/AFP

"Une organisation parfois approximative, des terrains souvent en mauvais état, un niveau technique discutable : les griefs lancés contre la CAN sont connus. Certains sont justifiés. Et la 30e édition en Guinée ne devrait pas faire exception. Et pourtant, nous sommes excités avant le début de cette compétition. Excités d'abord par le plateau. Certes, deux nations majeures du continent - Egypte et Nigeria - ne sont pas qualifiées, mais le premier tour va proposer d'entrée des affiches alléchantes avec Algérie-Ghana ou Cameroun-Côte d'Ivoire. Impossible de faire la fine bouche.

Certes, les immenses stars du foot africain - Drogba et Eto'o - ne sont plus sur les terrains, mais la jeune génération arrive : on suivra ainsi particulièrement l'Algérien Yacine Brahimi (photo), le Camerounais Clinton N'Jie ou l'Ivoirien Serge Aurier, autant de joueurs qui ont fréquenté ou qui fréquentent encore les pelouses de Ligue 1 et qu'on connaît bien. Et puis, il y a tous ceux qui vont profiter de cette compétition et de son exposition pour se révéler au plus grand nombre. Enfin, la CAN, ce n'est pas seulement qu'une affaire de sport, c'est avant tout une ribambelle d'histoires. Il y a en eu des tragiques, bien sûr, comme l'attentat commis contre l'équipe du Togo en 2010. Il y en a eu des magnifiques aussi, comme le sacre inattendu de la Zambie d'Hervé Renard en 2012. Cette année encore, aucune équipe ne se détache du lot. Et la compétition devrait offrir un suspense intense jusqu'à la finale. Oui, on attend la CAN."

Par Julien RICOTTA

Yaya Touré avec la Côte d'Ivoire (960x640)

© K.Sahib/AFP

"La Coupe d’Afrique des nations est une lointaine cousine de l’Euro et de la Copa America en Amérique du Sud. Car, cette année, le niveau s’annonce à des années-lumière des affrontements entre les meilleures équipes mondiales que proposent les deux autres épreuves. Sévère ? Non. Lors de la dernière Coupe du monde, l’Algérie et le Nigeria ont franchi le premier tour du Mondial et n’ont pas démérité en huitièmes de finale, certes. Mais seuls les Fennecs ont laissé une belle impression dans le jeu (élimination par l'Allemagne 2-1 après prolongation). Le Nigeria, lui, tenant du titre, ne sera pas là. Il n'a pas réussi à se qualifier, ce qui est une belle incongruité. Quant à la sélection la plus titrée de l’histoire de la CAN avec 7 trophées, l'Egypte, elle a également échoué en phases éliminatoires. Un peu comme si l’Euro 2016 se tenait sans l’Allemagne et l’Espagne.

La CAN se disputera donc cette année sans son tenant du titre, sans son recordman de victoires mais aussi sans stars mondiales, hormis Yaya Touré (photo), le milieu de terrain ivoirien de Manchester City. Avec les retraites internationales de Didier Drogba ou de Samuel Eto’o, le foot continental a perdu deux de ses principales têtes d’affiche. Et on ne compte plus les joueurs qui refusent d’aller disputer la CAN : Dja Djédjé et Lemina, de l’OM, Bangoura, du FC Nantes, ou encore Sarr, du FC Metz.

Enfin, dernier marqueur d’une compétition réussie : l’engouement populaire. Oui, la Guinée équatoriale n’a eu que quelques semaines pour se préparer, après le forfait du Maroc. Mais lors de la CAN, c’est malheureusement souvent le même constat : des stades vides, hormis pour les matches du pays hôte. Bien loin de la ferveur et des ambiances surchauffées des enceintes de l’Euro ou de la Copa America, cousines, si lointaines cousines..."

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