La 9e journée au banc d'essai

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Par Laurent Duyck , modifié à
La Coupe du monde est (enfin) terminée, à la plus grande joie des clubs du Top 14, pour qui une deuxième saison va démarrer. A peine débarqué de Nouvelle-Zélande, Cédric Heymans était ainsi titulaire avec sa nouvelle équipe de Bayonne, victorieuse de Perpignan (18-16). Victoire aussi pour Toulon sous les yeux de Bernard Laporte. En revanche, l'ouvreur du Stade Français Felipe Contepomi et Biarritz n'y étaient pas...

La Coupe du monde est (enfin) terminée, à la plus grande joie des clubs du Top 14, pour qui une deuxième saison va démarrer. A peine débarqué de Nouvelle-Zélande, Cédric Heymans était ainsi titulaire avec sa nouvelle équipe de Bayonne, victorieuse de Perpignan (18-16). Victoire aussi pour Toulon sous les yeux de Bernard Laporte. En revanche, l'ouvreur du Stade Français Felipe Contepomi et Biarritz n'y étaient pas... DANS LE VESTIAIRE DE... : Toulon "Je me suis pris un bon pastis devant la télévision..." S'il regrette d'être encore installé à l'hôtel, Bernard Laporte commence à savourer d'être à plein temps à Toulon. Alors que jusqu'ici, il faisait la navette entre le Var et Paris où il était mobilisé tous les week-ends par ses obligations de consultant pendant la Coupe du monde, le manager de Toulon a assisté samedi à son premier match à Mayol dans son nouveau costume. "Il me tardait...", a-t-il avoué. De suivre son équipe de visu. De toucher cette passion pour le RCT si présente dès la descente du bus quand joueurs et membres du staff fendent la foule. "C'est toujours émouvant cette descente du bus, a confirmé l'ancien secrétaire d'Etat aux Sports. Je l'avais connue dans le bus adverse mais il vaut mieux être dans le bus de Toulon, je vous le confirme. J'ai entraîné deux clubs mais je n'ai jamais vécu ça, c'est un privilège de jouer avec un public qui vous porte comme ça, qui vous attend à la descente du bus, qui vous encourage..." Une passion dans laquelle l'ancien sélectionneur du XV de France (1999-2007) se reconnaît. Et qu'il accepte dans ses bons comme dans ses mauvais côtés. "On se doit de faire rêver ces gens, on ne doit pas les décevoir, on doit leur apporter du bonheur. Ils ont le droit d'être excessifs", a-t-il rappelé à ses joueurs. Les supporteurs du RCT ont donc le droit d'être peu enthousiastes devant la victoire sans essai de Jonny Wilkinson, auteur de tous les points de son équipe, et de ses coéquipiers contre Brive (18-3). Mais Bernard Laporte a aussi le droit de se défendre. "Bien sûr qu'on aurait tous aimé marquer un ou deux essais en première période sur les trois occasions franches que nous avons mais on a manqué un peu de réussite", a-t-il avancé, soulignant l'état d'esprit de ses hommes : "L'équipe ne s'est pas affolée, l'équipe est restée dans le match, l'équipe est restée disciplinée, elle s'est bien reprise en conquête en deuxième mi-temps." Suffisant pour décrocher une troisième victoire de rang, ce qui "n'est jamais facile dans ce championnat" notait Laporte. "Ce que je retiens, c'est qu'il fallait confirmer, c'est que j'avais dit aux joueurs. C'est fait. Il n'y aura jamais de match facile de toute façon. Il ne faut pas croire que, parce qu'on a mis 35 points au Stade Français (34, ndlr) et 38 à Perpignan, que ce sera tous les samedis comme ça. Ce n'est pas vrai." Une chose est sûre, jamais la passion autour du RCT ne faiblira. Et ça, Bernard Laporte l'a déjà compris... LE JOUEUR : Cédric Heymans (Bayonne) Comme ses petits camarades de l'équipe de France, Cédric Heymans a été chaudement salué par son public samedi. Mais à la différence de tous les autres, le Toulousain Romain Millo-Chluski étant finalement resté en civil, lui était sur la pelouse dès le coup d'envoi ! Trois jours après avoir posé le pied sur le sol français, l'ancien Toulousain, qui n'a certes pas joué la finale de la Coupe du monde, était déjà sur le pont avec l'Aviron. Et s'il est resté plutôt discret, ne touchant que huit ballons, Heymans a apprécié cette première sous le maillot bayonnais. "Bien sur que j'ai senti une certaine fatigue, en deuxième mi-temps notamment, a réagi l'arrière international sur le site du club basque. Mais j'étais tellement impatient à l'idée de jouer sous mes nouvelles couleurs. Cette impatience a pris le dessus sur tout. Je suis arrivé à Bayonne vendredi midi, j'ai été très bien accueilli par l'ensemble du club, je me suis immédiatement senti intégré. C'est une nouvelle aventure qui commence pour moi." Et ne comptez par sur lui pour endosser le costume de héros : "Maintenant cette rencontre, on la gagne grâce à nos avants. Et comme je ne pousse pas en mêlée, je n'y suis pas pour grand chose..." LA PHRASE : "Même moi en surpoids, j'aurais pu jouer", de Serge Blanco, président du BO Lui aussi est de retour de Nouvelle-Zélande. Mais Serge Blanco, le président du Biarritz Olympique, n'a que moyennement apprécié la performance de son équipe samedi à Clermont (41-0) lors de la neuvième journée. "Il n'y avait pas de combativité. Les Biarrots ont démissionné, n'étaient pas présents sur le terrain. Même moi en surpoids, j'aurais pu jouer !", regrette le patron du BO, rapporte Sud Ouest. "C'est le résultat d'une équipe en plein doute, qui ne joue pas et qui n'est pas bonne face à une équipe qui est en confiance. Il n'y a pas de secret." L'occasion d'une franche explication de texte à l'issue de cette défaite : "Au BO, on est une grande famille. Et le linge sale, on le lave entre nous, pas dans les médias. Je leur ai dit ce que j'avais à leur dire. On a eu une bonne explication avec les joueurs, ça au moins c'est intéressant. Ça faisait un grand moment que je ne les avais pas vus. Ils savent aussi que je les aime et tant que la compétition n'est pas finie je garde espoir." Et Blanco d'insister : "On va se remettre en question. J'ai des objectifs, dont celui d'être dans les 6 premiers. Aujourd'hui, même si on a pris 41 points, on continuera à avoir cet objectif-là. On va continuer à croire en nos chances. Sur la phase retour, on accueillera beaucoup de « gros » et on s'expliquera avec eux !" LA STAT : 3 C'est toujours ce que rapporte un drop. Personne n'en doutait sauf peut-être Felipe Contepomi, l'ouvreur du Stade Français. Alors que son équipe, en bonne position dans les 22 mètres du Stade Toulousain, avait besoin d'un essai transformé pour ramener une victoire méritoire d'Ernest-Wallon, l'Argentin, servi par Jérôme Fillol, a eu la folle inspiration de tenter à la dernière minute du match un drop, réussi mais inutile... Sur le banc parisien, c'est l'incompréhension. "Les Argentins sont spéciaux, trouvait la force de sourire Julien Dupuy à chaud devant la caméra de Canal+. On est dans leurs 22 mètres, qui plus est dans l'axe, on a l'occasion de marquer un essai, c'est comme ça..." Pour sa défense, Contepomi, sonné en début de match et contraint de se faire recoudre, était persuadé que les trois points suffisaient. Il y a des jours comme ça...