La 29e journée de L1 au crible

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Yannick SAGORIN , modifié à
Outre le Losc d'un Gervinho percutant ce week-end encore contre Caen, l'OM est sans conteste l'autre grand gagnant de la 29e levée de L1. Vainqueur à Lens dans la douleur, le champion de France a pris ainsi ses distances avec un OL et un PSG qui plus tôt avaient piétiné devant Nice et Lorient. Avec son lot naturel de colère et de frustration. La série noire continue en revanche pour les Sang et Or.

Outre le Losc d'un Gervinho percutant ce week-end encore contre Caen, l'OM est sans conteste l'autre grand gagnant de la 29e levée de L1. Vainqueur à Lens dans la douleur, le champion de France a pris ainsi ses distances avec un OL et un PSG qui plus tôt avaient piétiné devant Nice et Lorient. Avec son lot naturel de colère et de frustration. La série noire continue en revanche pour les Sang et Or. LE TOP : L'OM Bien sûr, l'on pourra toujours trouver à redire sur le niveau de jeu guère enthousiasmant des champions de France. Pourtant c'est un fait, l'OM est d'une efficacité redoutable ces dernières semaines. En 2011, les Marseillais ont remporté huit de leurs dix matches de championnat, concédant simplement le nul à Monaco (0-0) et s'inclinant sur le fil à domicile devant le Losc (1-2). Un revers unique qui fait aujourd'hui toute la différence au sommet de la L1. Ce week-end, c'est dans un Stade Bollaert qu'ils n'avaient plus conquis depuis près de huit ans que les Phocéens ont signé leur quatrième succès consécutif à l'extérieur (0-1). Un coup d'éclat de Cheyrou, combiné à la baraka de Mandanda dans les buts, a tiré d'affaire des Olympiens toujours vulnérables quand il s'agit d'évoluer sans leur roc Diawara. Et l'OM de rester seul chasseur de Dogues pointés à quatre longueurs. Avec désormais une petite marge vis-à-vis des Rennais et des Lyonnais. Le PSG étant de son côté nettement distancé. LE FLOP : Le PSG Paris a sans doute lâché prise pour de bon samedi soir. Après deux revers concédés à Auxerre (1-0) et Marseille (2-1) entrecoupés d'un nul devant Montpellier au Parc des Princes (2-2), les hommes d'Antoine Kombouaré n'ont pas su se relancer devant leur public, ce week-end, contre Lorient (0-0). Face à une équipe bretonne venue obtenir son cinquième partage des points successif, les Nenê et consorts sont apparus timides et gauches, presque résignés. "On est déçu du résultat. Ce soir, on ne pouvait pas espérer mieux. On n'a pas su garder le ballon, on a laissé Lorient avoir le monopole du jeu. C'est un point regrettable", admettait Sakho à l'issue de la partie. Sevré de victoire depuis six matches toutes compétitions confondues (3 nuls et 3 défaites), le PSG n'a du reste plus son destin européen entre les crampons. Relégués à quatre longueurs de l'OL et du quatrième rang, les Parisiens comptent surtout huit points de retard désormais sur le second sésame garantissant une place en Ligue des champions. LE JOUEUR : Gervinho Auteur de douze buts en championnat cette saison sous le maillot lillois, Gervinho est resté muet ce week-end contre Caen. Pour autant, le feu follet ivoirien a grandement contribué au quatrième succès consécutif des siens (3-1). Si le penalty qu'il a su obtenir n'a pu être transformé par Cabaye, ses dribbles chaloupés, dont neuf ont fait mouche samedi soir - un record cette saison en L1 nous révèle statisticien Opta - ont mis au supplice une défense normande qui au final aura plié devant Chedjou, Hazard et Sow. Le premier buteur de la soirée n'a ainsi pas manqué de rendre hommage à l'ancien Manceau après coup en conférence de presse, l'associant au phénomène belge de l'effectif nordiste: "Gervais est là depuis deux ans et Eden a été formé ici. On ne doute plus de leur talent. Plus rien ne nous étonne chez eux. On sait qu'ils peuvent dribbler toute une équipe dans une cabine téléphonique. On préfère les avoir dans notre équipe qu'en face." Et l'intéressé d'annoncer la couleur, conscient de ce qu'il peut apporter au Losc: "Je me sens bien. Ça profite à toute l'équipe. Je suis le premier à la tirer vers l'avant et ce n'est plus le moment de lâcher car on a tous envie d'aller au bout !" LA STAT : 7 Véritable bête noire de l'OM ces dernières années, le RC Lens a sans doute craqué au pire moment en s'inclinant dimanche soir dans son antre de Bollaert (0-1). Surpris par des Marseillais au froid réalisme malgré leur bonne volonté manifeste, les Sang et Or ont enregistré à cette occasion leur troisième revers de rang à la maison, après avoir baissé pavillon devant Sochaux et Toulouse, pour un total cette saison de sept défaites domestiques. Un bilan effroyable dont le public artésien n'avait plus été témoin depuis l'exercice 1996-1997, et qui pourrait bien s'alourdir d'ici à la fin du championnat. Surtout, un bilan indigne qui plombe une formation accusant dorénavant cinq longueurs de retard sur le premier non-relégable. Pas question pour autant de céder à la panique dans les rangs lensois. "Sur le papier, Lens était donné perdant mais je trouve qu'il y a eu des choses positives. Il faut continuer avec cet état d'esprit. Ca va se jouer surtout lors de matchs face à des adverses directs", dixit le président Martel. "Le chemin que l'on prend est bon, on doit continuer de se battre pour chaque point", confirme Laszlo Bölöni. LA PHRASE : "Ras le cul !" Si Claude Puel s'est efforcé d'assurer à qui veut l'entendre que "ce n'est pas cuit" pour l'OL dans la course au titre, son président s'est voulu plus réaliste après le match nul des Gones à Nice dimanche (2-2). "Il faut ajuster les objectifs et se concentrer désormais sur la qualification en champions League, dixit un Jean-Michel Aulas pour le moins irrité. Ce sont deux points de perdus dans la course aux premières places. En comptant le match contre Rennes, on vient de perdre quatre points déterminants. Avec l'expérience que l'on a dans cette équipe, on ne doit jamais se mettre en difficulté de la sorte." Ce sabordage, marqué par deux buts azuréens dans le temps additionnel, c'est également ce qui a provoqué l'ire rare de Lloris, le discret portier international des Lyonnais, dès le coup de sifflet final: "Vous ne respectez pas le maillot, on se chie dessus, j'en ai ras le cul", aura-t-on pu entendre devant le vestiaire rhodanien à l'issue du match. Une colère justifiée. A neuf journées de la fin du championnat, l'OL pointe à huit unités du leader lillois, quatre de son nouvel objectif avoué: la qualification directe pour la Ligue des champions promise au premier dauphin. LE SONDAGE : L'affirmation des Lillois, véritables champions potentiels, voilà ce qui marqué plus d'un tiers d'entre vous en ce lendemain de 29e levée de L1 (35%). L'OM candidat à sa propre succession malgré ses prestations en demi-teinte, c'est également ce que vous retenez en nombre (26%). L'égalisation litigieuse des Niçois contre l'OL (16%) et la perte de vitesse du trio Rennes-Lyon-Paris (14%) vous ont également interpellés. La descente aux enfers de Lens recueille par ailleurs 9% de vos suffrages.