L'énigme Bernard

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François TESSON , modifié à
NATATION - Alain Bernard doit retrouver ses repères dans les courses à venir.

NATATION - Alain Bernard doit retrouver ses repères dans les courses à venir. Il va finir par se croire maudit. Lundi soir, en finale du relais 4x100 nage libre, Alain Bernard a été battu par un nageur supposé moins fort que lui, privant ainsi l'équipe de France d'une médaille d'or qui lui tendait les bras. Comme à Pékin en 2008... Mais si se faire devancer de huit petits centièmes par un Lezak survolté dans une course de légende n'avait rien d'infamant, prendre plus de huit dixièmes par le Russe Izotov – auteur il est vrai d'un chrono canon- s'apparente bien plus à un sérieux revers. Une sévère claque qui a laissé un Bernard groggy dans le bassin, après la course. Sonné, l'Antibois peinait à véritablement expliquer cette contre-performance, partagé entre la déception et l'incompréhension. "Bien sûr que je me sens responsable. J'ai vraiment très mal nagé, fait un mauvais chrono. J'ai l'impression de pénaliser le reste de l'équipe", expliquera-t-il à nos confrères de la Voix des sports. "C'est quand même très loin de ce que je peux faire, ce n'est pas en cohérence avec ce que je fais à l'entraînement. Je n'ai pas voulu m'emballer au début, du coup, je ne pars pas du tout dans un bon rythme et je n'arrive pas à m'en sortir." Une mise en action délicate, avec de terribles conséquences. Pourtant, il est serein Pourtant, à l'aube des ces championnats d'Europe, Bernard affichait une sérénité et une confiance qui n'apparaissaient absolument pas comme uniquement de façade. "Je suis impatient de m'exprimer, confiait-il lors du stage de préparation à Mulhouse il y a une semaine. Je me sens bien mieux qu'aux championnats de France. Le travail effectué depuis a été bon." Pour rappel, à Saint-Raphaël, Bernard avait alors été établi la meilleure performance mondiale de l'année en 48"32, effacée depuis par le Russe Lagunov, auteur d'un premier relais en 48"23 lundi. Faut-il y voir un mauvais signe, pour un nageur de 27 ans ? Difficile à dire. S'il n'est pas venu à Budapest en touriste, l'objectif suprême de Bernard reste avant tout la conquête d'un premier titre mondial à Shanghai en 2011, avant la défense de son titre olympique à Londres un an plus tard. Mais attention, les championnats d'Europe sont loin d'être terminés pour Alain Bernard, engagé individuellement sur le 50 et 100 mètres nage libre. Sur le 100 notamment, lui et William Meynard peuvent légitimement rêver d'entendre retentir la Marseillaise jeudi soir. Et c'est peu dire qu'elle serait plutôt la bienvenue, à mi-olympiade.