L'Inter était trop puissant

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Thomas SINIECKI , modifié à
Pour la quatrième année de suite, la Coupe du monde des clubs reste en Europe, après la victoire nette et sans bavure de l'Inter Milan devant le Tout Puissant Mazembe en finale, sur le même score qu'en demi-finales face à Seongnam (3-0). Rapidement mis sur orbite par deux buts de Milito et Eto'o, les champions d'Europe n'ont laissé aucune chance à des Africains émoussés.

Pour la quatrième année de suite, la Coupe du monde des clubs reste en Europe, après la victoire nette et sans bavure de l'Inter Milan devant le Tout Puissant Mazembe en finale, sur le même score qu'en demi-finales face à Seongnam (3-0). Rapidement mis sur orbite par deux buts de Milito et Eto'o, les champions d'Europe n'ont laissé aucune chance à des Africains émoussés. C'en était trop pour le Tout Puissant. Déjà auteurs d'un double exploit authentique en éliminant successivement Pachuca (1-0) en quarts de finale, puis l'Internacional Porto Alegre (2-0) en demies, les doubles champions d'Afrique en titre ont pris l'eau face à l'Inter, qui l'a emporté sans l'ombre d'un doute en finale à Abou Dhabi et conclut sa magnifique semaine comme il l'avait commencé mercredi face à Seongnam, c'est-à-dire par une victoire 3-0. Rafael Benitez avait besoin de ce titre suprême pour continuer à exercer ses fonctions à la tête des Nerazzurri, l'Espagnol se l'était fait notifier assez clairement par son président Massimo Moratti, qui avait déclaré dans la presse qu'il ferait un bilan à l'issue de ce Mondial des clubs. Et ce bilan est incontestablement bon, même si l'opposition était bien trop émoussée à tous les niveaux pour se montrer à la hauteur d'une telle échéance. Malgré une première frappe largement au-dessus de Nkulukuta (10e), Milito douche rapidement les espoirs congolais en ouvrant la marque de près face à Kidiaba, profitant d'une belle ouverture d'Eto'o et d'une intervention manquée de Mihayo au marquage (1-0, 13e). De quoi décrisper un peu le visage de Massimo Moratti en tribune, et le président intériste ne va pas devoir attendre beaucoup plus pour se relâcher complètement. Réalistes à défaut d'être magnifiques dans le jeu, les champions d'Europe doublent la mise quasiment dans la foulée, grâce à Eto'o qui reprend de demi-volée à l'entrée de la surface après un centre en retrait de Zanetti (2-0, 17e). Comme un symbole, le buteur camerounais de l'Inter crucifie ses camarades africains et s'en va soulever des sacs apportés par Materazzi sur le bord du terrain. Sans que l'on sache ce qu'ils contiennent... Biabiany succède à Anelka Milito manque le doublé par deux fois, seul devant Kidiaba (24e, 42e), et permet au Tout Puissant de rester à peu près dans le match. Mais la différence de niveau et de concentration est telle que l'Inter ne tremblera jamais. Kimwaki et Kasusula, sur les deux occasions de l'Argentin, sont très mal alignés et ne doivent qu'à leur gardien de ne pas porter le chapeau d'un score encore plus lourd. Manquant de concentration derrière et de punch devant, les hommes du Sénégalais Lamine N'Diaye ne démontrent pas le même sérieux tactique que lors de leurs deux matches précédents. Malgré les prières sur leur ligne de but au retour des vestiaires, les joueurs du premier club africain à atteindre la finale du Mondial des clubs ne parviendront pas à refaire leur retard. L'Inter se contente de gérer et ne se procure qu'une mini-occasion avant le dernier quart d'heure, par l'intermédiaire de Maicon - de retour à l'occasion de cette finale - qui cherche un centre-tir compliqué au lieu de servir Stankovic seul au centre (60e). Singuluma aurait pu se procurer la première occasion du Tout Puissant, mais manque son contrôle au moment de reprendre après une sortie manquée de Julio César (64e). Kaluyituka, par deux fois, ne fait pas mieux en poussant trop son dribble et en tombant beaucoup trop tard devant Julio César pour jouer le penalty (75e), avant de voir sa reprise contrariée par le portier intériste (80e). Alors qu'Eto'o bute sur Kidiaba (78e), le seul Français de ce Mondial va mettre fin au très léger doute qui pouvait encore subsister. Sur une magnifique ouverture par-dessus la défense de Stankovic, Biabiany s'en va dribbler le portier congolais avant de pousser au fond (3-0, 85e). L'ancien Parmesan devient ainsi le premier joueur tricolore à marquer lors de la Coupe du monde des clubs depuis Nicolas Anelka, auteur de trois buts en 2000 avec le Real Madrid, lors de la première édition (la seule à avoir comporté une phase de poules). Et l'Inter poursuit sereinement la série européenne, succédant à Milan en 2007, à Manchester en 2008 et à Barcelone en 2009. Rafael Benitez n'en sera pas le moins ravi.