L'Espagne, "difficile" mais "beau"

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avec AFP , modifié à
COUPE DU MONDE - Après le tirage, les Français étaient partagés entre crainte et enthousiasme.

Ronaldo a déplié le petit papier. Mais il n'y avait déjà plus de suspense. L'Espagne était la seule tête de série à ne pas avoir été tirée et elle a logiquement échoué dans le groupe 1, celui de la France. France-Espagne, une affiche de rêve qui fait remonter à la surface de doux souvenirs, comme la finale de l'Euro 1984 (2-0) ou le huitième de finale de la Coupe du monde 2006 (3-1). Mais le dernier souvenir en date, c'est le match amical du 3 mars 2010. Et il avait tout dit du fossé qui séparait à l'époque les Bleus de la Roja, souveraine et victorieuse (2-0) au Stade de France.

Le temps a passé, la France s'est reconstruite, mais la qualification directe, promise seulement au premier du groupe, reste un défi immense face à la nation qui domine actuellement le football mondial, avec un doublé Euro 2008-Coupe du monde 2010 dans la besace. Mais alors que cette phase de qualifications ne débutera qu'en septembre 2012, Laurent Blanc veut croire que le temps qui passe modifiera légèrement la donne, des deux côtés. "Ce sera difficile, mais ce sera un beau match parce que se confronter aux meilleurs c'est toujours quelque chose d'enrichissant", a-t-il confié samedi soir. "J'espère que l'on pourra mesurer le chemin que l'on aura parcouru et que l'écart aura diminué par rapport à une équipe comme l'Espagne."

Blanc : "on peut jouer notre chance, non ?"

Le président de la Fédération française de football, Noël Le Graët, est sur la même longueur d'ondes que son sélectionneur : un difficile mais beau défi. "On a un adversaire qui offre un spectacle fantastique depuis cinq-six ans. Mais cela montre aussi que la France doit se rapprocher de ce niveau pour espérer jouer un rôle. Il y a des cycles, l'Espagne est actuellement intouchable au niveau de son jeu. Mais la France progresse beaucoup." Noël Le Graët, lui, a progressé samedi dans sa connaissance des règlements. L'Equipe rapporte cette scène étonnante lorsque le président de la FFF a expliqué à chaud sur Eurosport que le tirage était "extrêmement difficile" parce qu'il n'y avait qu'un seul qualifié dans le groupe des cinq. Or, pour une raison évidente d'équité, le deuxième de ce groupe de cinq peut lui aussi prétendre finir parmi les huit meilleurs deuxièmes (sur les neuf), les résultats obtenus contre le dernier des groupes de six n'étant pas comptabilisés pour les équipes finissant deuxièmes.

Et c'est là où ça devient intéressant. Car, en dehors de l'Espagne, le groupe paraît très jouable. "Avec tout le respect que j'ai pour le Belarus, que l'on connaît bien et qui nous a pris quatre points (en qualifications de l'Euro 2012), la Finlande ou la Géorgie, on peut jouer notre chance non ?", interroge le sélectionneur. Et puis, rien n'interdit non plus aux Bleus de battre l'Espagne, qui, elle non plus, n'a pas dû être ravie de retrouver l'équipe de France. "J'espère que, progressivement, on va de nouveau nous craindre et nous, progressivement, on ne devra plus craindre l'Espagne et ne plus avoir peur de notre ombre", conclut le consultant Europe 1, Guy Roux.