L'Elysée en bouquet final

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GUILLAUME BARDOU , modifié à
ATHLE - Les médaillés de l'équipe de France ont connu leur jour de gloire.

ATHLE - Les médaillés de l'équipe de France ont connu leur jour de gloire. "J'ai fait les Champs-Elysées, je suis partie voir Sarkozy ! Il est temps de savourer, demain sera un autre jour." Avec sa fraicheur et son enthousiasme désormais caractéristiques, Myriam Soumaré, reine du 200 mètres, a résumé le programme des héros bleus de Barcelone ce mardi. Réception à l'Elysée, halte au magasin de leur équipementier pour une session dédicaces puis descente des Champs-Elysées, la journée de ces athlètes a tourné... au marathon. Un exercice que Yohann Diniz, champion d'Europe du 50km marche, était loin de bouder: "J'étais là pour parler de mon sport, des valeurs qu'il véhicule. Le président a cherché à connaitre chacune de nos personnalités. Il nous a fait faire le tour du parc, nous a expliqué un peu ses habitudes. C'était vraiment très détendu." Une ambiance louée par tous, que le Directeur Technique National Ghani Yalouz semblait aussi apprécier: "C'est une fierté. J'ai eu le privilège de l'avoir déjà fait plusieurs fois en tant qu'athlète. Donc je suis vraiment content pour eux parce qu'ils étaient ravis, ils avaient les yeux qui pétillaient. On avait un président heureux au milieu des athlètes car je sais qu'il est fan d'athlétisme. Il y a une vraie image forte qui est passée, l'amour du maillot, de cette équipe de France." Mis au courant tardivement de cette halte élyséenne ("la veille au soir" pour Mahiedine Mekhissi), les Bleus avaient une pensée pour ceux qui les accompagnaient à Barcelone: "Il ne faut pas oublier le reste de l'équipe, ceux qui ne sont pas médaillés. On était en Espagne, on ne suivait pas ce qui se passait en France, concentré sur notre championnat, sans voir ce qui se passait à l'extérieur. C'est là, en rentrant en France qu'on réalise qu'on a fait quelque chose de grand", résumait le champion d'Europe du 3000m steeple, visiblement ému et un peu intimidé par tous ces honneurs. Un coup de pouce de l'Elysée ? "Être accueilli à l'Elysée, c'est quelque chose. Jamais l'équipe de France n'avait été accueilli par le président. On est resté au moins deux heures, deux heures et demie, et on fait une promenade dans les jardins de l'Elysée", dévoilait ensuite celui qui aura fait de nouveau vibrer le demi-fond français, deux ans après son éclosion à Pékin. Entre sollicitations médiatiques, officielles et celles des fans, ces médaillés auront vécu un joli tourbillon. Avec en toile de fond l'idée de poursuivre l'embellie. L'éternelle promesse de moyens plus importants pourrait alors agir comme un encouragement à prolonger l'aventure: "Le président nous a dit que c'était un sport qu'il voulait aider", détaillait ainsi Diniz. "Notamment parce que pour d'autres exploits sportifs en tennis ou en football, cela serait différent. Il y aurait eu beaucoup plus d'argent véhiculé autour de tout ça. Il nous a dit qu'il rencontrerait ses ministres pour nous aider, nous donner les moyens pour continuer sur le même élan". Un coup de pouce que les Bleus des pistes attendront de voir concrétiser, une fois l'engouement quelque peu retombé. A mi-olympiade, deux ans après l'échec de Pékin (une seule médaille), ces champions là, héros de juillet, mériteraient qu'on puisse au moins croire de nouveau en eux...