L'Afrique du Sud a trop gâché

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A.S , modifié à
Si la victoire de l'Australie, 11-9, dimanche à Wellington, a un goût très amer pour l'Afrique du Sud, les Springboks doivent également s'en vouloir de ne pas avoir concrétisé leur nette domination dans ce troisième quart de finale de la Coupe du monde de rugby. Quasi miraculés, les Wallabies défieront vraisemblablement les All-Blacks, opposés ce jour aux Argentins.

Si la victoire de l'Australie, 11-9, dimanche à Wellington, a un goût très amer pour l'Afrique du Sud, les Springboks doivent également s'en vouloir de ne pas avoir concrétisé leur nette domination dans ce troisième quart de finale de la Coupe du monde de rugby. Quasi miraculés, les Wallabies défieront vraisemblablement les All-Blacks, opposés ce jour aux Argentins. Evidemment que la défaite sud-africaine est insupportable à vivre pour les champions du monde. Evidemment que lorsqu'on domine comme les hommes de De Villiers l'ont fait dimanche à Wellington contre les Australiens (75% de possession), ressentir un sentiment d'injustice est un minimum. Mais il est également certain que les Springboks peuvent s'en vouloir de ne pas avoir transformé justement leur supériorité en points. 20 au final pour une rencontre entre deux des trois meilleures équipes de la planète, c'est un peu léger. En termes d'intensité, en revanche, le jeu et spectacle furent à la hauteur. Le rugby du Sud a décidément toujours plus qu'une longueur d'avance sur son homologue de l'hémisphère nord quand on parle notamment de vitesse de courses et de transmissions et de puissance dans l'impact. Des ingrédients que les champions du monde en titre ont appliqué tout au long de la partie. On ne pourra pas leur reprocher de ne pas avoir tout donné jusqu'au bout. L'essai australien de James Horwill, le seul du match et son premier de la compétition, est en tout cas inscrit contre le cours du jeu. Les Wallabies récupèrent le ballon dans un ruck à quelques mètres de l'en-but et enchaînent rapidement pour transmettre au capitaine wallabie (0-5, 11e). Habana et Smit par la petite porte Cet essai donne un coup de fouet aux hommes de Robbie Deans à l'image de la percée foudroyante de Beal. L'arrière australien trouve Moore, repris ensuite par Burger (14e). O'Connor profite de la bonne vague pour passer trois nouveaux points sur pénalité (0-8, 17e). Les Boks, punis assez sévèrement, s'en remettent au pied de Steyn pas encore affuté dans ce premier acte, en témoignent ses deux loupés (28e, 40e), certes à des distances handicapantes. Le 10 sud-africain ouvre tout de même le compteur pour son camp à la... 39e minute (3-8). Son alter ego d'en face, Quade Cooper, n'est pas mieux. Le joueur du Queensland est même passé à côté de l'événement. Il aura la chance en tout cas de se refaire en demi-finales. De la chance, il en fallu aussi à l'Australie, toute heureuse de cet en-avant de passe sifflé pour l'adversaire alors que Lambie allait aplatir. On joue depuis six minutes en ce début de seconde période et les vagues vertes continuent de s'abattre sur les lignes australiennes. Comme ils savent très bien le faire, les Boks multiplient les temps de jeu mais par maladresse, trop de ballons rendus, ou par efficacité et courage de la défense australienne, le tableau d'affichage ne s'affole pas. Les tenants du titre doivent se contenter de deux coups de pieds de Steyn (55e, 60e) mais passent en fin devant (9-8). Le plus dur est fait ? C'est ce que l'on croit car l'Australie est toujours cantonnée dans son camp. Le KO est tout proche sur une balle perdue à la sortie d'une mêlée, à quelques mètres de l'en-but, dont ne profitent pas les Sud-Africains. Le capitaine bok, John Smit voit cela du banc, remplacé à la 50e comme Habana. Sa frustration est loin d'être à son maximum. Pour une faute loin d'être évidente de Matfield en touche, signalée par le Français Romain Poite à l'arbitre néo-zélandais Bryce Lawrence, l'Australie bénéficie d'une pénalité que ne manque pas de bonifier O'Connor (9-11). Comme en première période, les Wallabies scorent sur leur quasi première incursion chez l'adversaire. Réalisme ou hold-up. L'Afrique du Sud en était une victime peut-être malheureuse mais aussi un peu maladroite, à l'image d'un en-avant commis sur son dernier temps de jeu. Le champion en titre est sorti en quart de finale pour la deuxième fois de l'histoire de la compétition, après...l'Australie en 1995 par l'Angleterre. Les vainqueurs du Tri-Nations 2011, eux, ne devront pas miser sur la réussite face aux Blacks en demi-finale.