Kubica, une carrière en danger ?

  • Copié
Yannick SAGORIN , modifié à
Après sept heures d'une difficile et minutieuse opération, les médecins de l'hôpital Santa Corona de Pietra Ligure sont parvenus à sauver la main droite de Robert Kubica, victime dimanche d'un grave accident sur le rallye Ronde di Andora. Le pronostic reste néanmoins réservé quant à la récupération du pilote polonais. Alors que sa convalescence pourrait durer plus d'un an, Eric Boullier, le manager du team Lotus Renault, se refuse à évoquer d'ores et déjà une alternative.

Après sept heures d'une difficile et minutieuse opération, les médecins de l'hôpital Santa Corona de Pietra Ligure sont parvenus à sauver la main droite de Robert Kubica, victime dimanche d'un grave accident sur le rallye Ronde di Andora. Le pronostic reste néanmoins réservé quant à la récupération du pilote polonais. Alors que sa convalescence pourrait durer plus d'un an, Eric Boullier, le manager du team Lotus Renault, se refuse à évoquer d'ores et déjà une alternative. Sa vie n'est plus en danger, c'est une certitude, mais pour ce qui est de sa carrière, c'est une autre affaire. Victime d'un impressionnant crash dimanche sur un rallye Ronde di Andora qui l'an passé déjà avait coûté la vie à l'ancien cycliste Franco Ballerini, Robert Kubica a subi hier soir une longue et délicate intervention chirurgicale, sept heures durant, à l'hôpital Santa Corona de Pietra Ligure, non loin de Gênes. Une opération "importante et très difficile qui s'est raisonnablement bien passée", selon le professeur Mario Igor Rossello, spécialiste de la chirurgie de la main de l'hôpital de Savone. "L'avant-bras de Robert Kubica était coupé à deux endroits, avec des lésions au niveau des os et des tendons, détaille ce dernier dans un communiqué. Nous avons fait de notre mieux pour reconstruire les fonctions de son avant-bras. A la fin de l'opération, la main de Robert était bien vascularisée et chaude, ce qui est encourageant." Alors que sept médecins se sont penchés sur son cas, s'attelant tant à arrêter l'hémorragie interne qui menaçait de le tuer qu'à réduire ses multiples fractures, du fémur droit notamment, Robert Kubica, plongé dans un coma artificiel à l'heure qu'il est, reste "stable mais dans un état sérieux" selon ses anges-gardiens italiens. Autant dire que le pilote polonais n'est pas près de se glisser à nouveau dans un baquet de F1. Selon les spécialistes, Robert Kubica pourrait mettre plus d'un an à retrouver l'usage complet de sa main droite, si toutefois aucune séquelle n'était à déplorer. "Robert a un fort tempérament, il s'en sortira", affirmait hier son manager Daniele Morelli, témoin de son combat en 2003 pour recouvrer tous ses moyens de pilote après un accident de la route qui à l'époque avait entraîné une paralysie temporaire de cette même main droite. Le cran dont il fit preuve pour reprendre la compétition après son mémorable crash sur le Grand Prix du Canada en 2007 faisant foi. Boullier temporise "La nouvelle de l'accident de Robert a causé un vrai choc à toute l'équipe, réagissait dans la soirée de dimanche Eric Boullier, son patron, dans un communiqué estampillé Lotus Renault. Nous avons été impressionnés par la façon dont les médecins l'ont pris en charge. Nous voulons remercier toute l'équipe de l'hôpital Santa Corona pour leur professionnalisme et leur dévouement." Et le responsable de l'écurie au losange de préciser: "Je serai en Italie lundi, avec Vitaly Petrov, pour voir Robert et lui dire que nous sommes impatients de le voir revenir." Pas question pour l'heure de s'attarder sur le successeur du Polonais au volant de la première R31. "C'est un peu indécent et trop tôt pour y réfléchir. On attend de savoir combien de temps cela prendra parce que si nous n'avons besoin que d'un remplacement de courte durée, nous ferons appel à l'un de nos troisièmes pilotes. S'il doit être absent plus longtemps, il nous faudra considérer plusieurs options", confie Eric Boullier. Un simple intérim semblant très optimiste pour la saison à venir, Bruno Senna et Romain Grosjean, les réservistes de l'équipe, pourraient bien voir débarquer un concurrent. Sur les ondes de radio-paddock, les noms de Nick Heidfeld et de Nico Hülkenberg - lequel s'est engagé dernièrement avec Force India en tant que troisième pilote - reviennent avec insistance. A quelques jours des essais de Jerez et à cinq semaines désormais du Grand Prix d'ouverture à Bahreïn, Lotus Renault va devoir songer à se retourner. La Skoda de Robert Kubica après son accident sur le Ronde di Andora: