Kobayashi est prêt

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GUILLAUME BARDOU , modifié à
Révélation de la fin de saison 2009, Kamui Kobayashi a confirmé de nombreuses aptitudes lors de sa première saison complète. Le pilote japonais aspire désormais à s'installer un peu plus en ajoutant à son caractère offensif la régularité qui lui fait encore défaut. L'ancien pilote Toyota semble parfaitement incarner le développement d'une équipe Sauber ambitieuse.

Révélation de la fin de saison 2009, Kamui Kobayashi a confirmé de nombreuses aptitudes lors de sa première saison complète. Le pilote japonais aspire désormais à s'installer un peu plus en ajoutant à son caractère offensif la régularité qui lui fait encore défaut. L'ancien pilote Toyota semble parfaitement incarner le développement d'une équipe Sauber ambitieuse. Son tempérament d'attaquant et ses dépassements osés ont eu tôt fait de le surnommer kamikaze. Une appellation trop facilement donnée aux pilotes japonais apparaissant en F1 et dont l'agressivité en piste n'est, il est vrai, pas qu'une légende. Sa pige pour remplacer Timo Glock lors de la fin de saison 2009 avait ainsi convaincu paddock et public, ravis d'y voir un motif de spectacle quand la F1 peine à retrouver dépassements osés et manoeuvres spectaculaires. Las, Toyota annonçait quelques semaines plus tard son retrait de la F1. Sauber, habitué à lancer les jeunes pépites, l'a rapidement récupéré. Et n'a pas eu à le regretter. D'autant plus avec une F1 extrêmement délicate à régler et terriblement inconstante en fonction des tracés rencontrés. "Nous avons eu des hauts et des bas, mais l'ensemble de la saison a été bon", juge ainsi le poleman 2006 du prestigieux Grand Prix F3 de Macao. "Nous nous sommes beaucoup battus au début. C'était une mauvaise période. C'était d'autant plus difficile de remonter que nous n'avions pas d'essais". Un doux euphémisme pour désigner un début de saison où le Japonais a enchaîné quatre abandons sur les quatre premiers rendez-vous. La Turquie lui offrait alors ses premiers points, une libération qui allait lancer la saison du champion de Formule Renault Euroseries 2005. Pourra t-il profiter des ressources financières de Sauber ? Et ce, malgré, une grosse erreur au Grand Prix suivant, sur le circuit Gilles Villeneuve de Montréal, où il abandonne dès le premier tour sur sortie de piste. Sa "pire expérience de la saison", avoue t-il aujourd'hui. Le meilleur, lui, reste sans surprise le week-end japonais à Suzuka où devant son public, il accroche la 7e place après s'être élancé de la 14e position. Une performance à l'image de sa saison où, confronté à une monoplace en difficulté en qualifications, il a dû tout tenter en course. D'où des objectifs mesurés mais réalistes en 2011 : "ne faire aucune erreur", tout en espérant "disposer d'une voiture compétitive" pour "régulièrement disputer les points pour améliorer notre position au Championnat". Au volant d'une monoplace Sauber au budget en hausse (lié à l'arrivée du sponsor mexicain Telmex, propriété de l'homme le plus riche du monde), Kobayashi vise à un peu plus s'installer en F1. L'équipe devrait d'ailleurs annoncer prochainement sa nouvelle appellation. Et dévoiler ses ambitions sur le long terme. Un projet au sein duquel le Japonais semble totalement impliqué. Kamui pourrait y ajouter une place historique, celle jusque-là détenue par Takuma Sato, 8e du championnat 2004, le meilleur classement d'un Japonais en F1 et héros au pays. Un bon moyen de ne plus du tout être perçu comme le kamikaze qui amuse la galerie.