"Je ne voulais pas en arriver là"

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François TESSON , modifié à
Laurent Blanc a confirmé son désaccord avec les sanctions infligées aux grévistes de Knysna.

Laurent Blanc a confirmé son désaccord avec les sanctions infligées aux grévistes de Knysna. On ne pourra pas reprocher à Laurent Blanc de tenir des discours différents à chacune de ses sorties médiatiques... Plus amène avec la presse de son prédécesseur, le sélectionneur de l'équipe de France use de surcroît assez rarement de la langue de bois pour esquiver les quelques sujets sensibles qui touchent les Bleus depuis de trop nombreuses semaines. Ainsi n'a-t-il manqué d'exprimer à nouveau, sur le plateau de Stade 2, sa désapprobation quant aux matches de suspensions dont ont écopés les Anelka, Ribéry, Evra et Toulalan. "Ce n'est pas que je ne voulais pas de sanctions, a rappelé Blanc ce dimanche après-midi. Il y a déjà eu des sanctions. Là, c'est une sanction disciplinaire, et je ne voulais pas en arriver là. Dans mon esprit, c'était de pouvoir compter sur les meilleurs joueurs pour les deux matches importants du mois de septembre. Ces qualifications pour le championnat d'Europe, c'est l'objectif. N'oublions pas que l'on va effacer ce qu'il s'est passé en Afrique du Sud avec des résultats. S'il y a des résultats, on oubliera, même si la cicatrice est profonde." Un discours déjà entendu lors des premières conférences du nouveau sélectionneur... Pourtant, l'avis de Blanc n'a pas du tout été pris en compte au moment de "juger" les grévistes de Knysna. "C'est très surprenant, a-t-il expliqué. Cette commission d'information a été dictée par l'ancien président de la FFF le jour il est parti (Jean-Pierre Escalettes, ndlr). C'est aux nouveaux dirigeants et au nouveau sélectionneur d'en subir les conséquences. C'est paradoxal." Là où Blanc s'est dit le plus "dubitatif", c'est "sur la nature des peines, qui sont différentes". L'ancien entraîneur des Girondins dit ne pas avoir saisi les "griefs" qui justifient que certains aient reçu 5 ou 18 matches de suspension, alors que d'autres 1, 3 et, pour la plupart, aucun. Ben Arfa pré-convoqué Evidemment, Blanc a aussi parlé de jeu, et des rencontres contre la Biélorussie le 3 septembre et en Bosnie le 7. Le sélectionneur a évidemment regretté l'absence de meneur de jeu pour cette rencontre, Nasri étant blessé, et Gourcuff et Ribéry suspendus. Coïncidence ou non, il a rappelé que, contrairement à la rumeur qui avait circulé, le Marseillais Hatem Ben Arfa, unique buteur de l'ère Blanc en Norvège (1-2), avait bien reçu une pré-convocation. Par ailleurs, Blanc a également rappelé, qu'actuellement, "il n'y a pas de cadres incontournables en équipe de France. C'est clair, net et précis. A la Coupe du monde, je n'ai pas vu de cadres. On pense qu'il y a des cadres incontournables par rapport à ce qu'ils font avec leurs clubs. Mais il y a aussi la performance en équipe de France qui compte. Et dans ce contexte, à mon avis, il n'y a pas de cadres incontournables." Ce qu'il avait déjà précisé lors de sa prise de fonction, en faisant de Lloris le seul titulaire indiscutable, pour les premiers matches tout du moins. Clairement, Blanc a plus que jamais redistribué les cartes. La décision d'écarter les Mondialistes pour le match en Norvège allait aussi quelque part un peu dans ce sens. Prochain verdict, jeudi, avec l'annonce de la liste pour affronter la Biélorussie et la Bosnie...