JO 2024 : Anne Hidalgo veut garder la main

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CONTRE-ATTAQUE - Anne Hidalgo, maire de Paris, a répondu directement au chef de l'Etat, vendredi, lors d'une conférence de presse et campe sur son calendrier.

La réaction n'a pas tardé. Au lendemain du souhait émis par le président de la République, François Hollande, d'accueillir les Jeux olympiques à Paris en 2024, la maire de la capitale Anne Hidalgo a réagi avec fermeté, vendredi, lors d'un point presse organisé pour l'occasion. "Je voudrais vous dire que rien ni personne ne me fera changer de calendrier et de méthode, en ce qui concerne notamment la candidature de Paris aux Jeux olympiques, d'ailleurs 2024 ou 2028", a-t-elle insisté. Le Comité national olympique du sport français (CNOSF) a présenté mardi les conclusions de l'étude d'opportunité sur une candidature pour 2024. Une étude de faisabilité sera rendue aux responsables politiques locaux en janvier 2015 et la décision sera prise à ce moment-là, a rappelé la maire de Paris.

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"Pas une candidature de témoignage." "Il faut de la méthode et se poser les bonnes questions avant de s'engager", a insisté Anne Hidalgo. La maire de la capitale s'est adressée de façon à peine voilée au président de la République : "avoir des rêves c’est magnifique, les réaliser c’est encore mieux. Si rêve il y a, je souhaite que nous puissions le concrétiser." Après avoir énuméré les nombreux événements que la capitale va accueillir dans les années à venir (Euro 2016 de football, Mondial 2017 de handball, Ryder Cup 2018 mais aussi les Gay Games), Anne Hidalgo a rappelé les échecs sur lesquels restait Paris : en 1992 (victoire de Barcelone), 2008 (victoire de Pékin), 2012 (battue par Londres en finale).

"Il est hors de question de présenter une candidature de témoignage", a martelé le premier édile de Paris. Sans nier son attachement au sport et au mouvement olympique - "l'idéal olympique, c'est quelque chose que nous portons tous" -, Anne Hidalgo a dressé les trois points cardinaux d'une candidature réussie : "l'éthique et la transparence", "un modèle économique nouveau" ("Les JO sont un événement engageant mais particulièrement coûteux", a-t-elle relevé) et "le caractère environnemental". "Il ne faut pas prendre de décision sous le coup de l'émotion, mais de la raison", a-t-elle insisté.

Valls au soutien de Hollande. Interrogé jeudi soir sur TF1 sur l'opportunité pour la ville de Paris d'organiser les Jeux olympiques de 2024, le président de la République a estimé que la tenue d'un tel évènement apporterait "un moment de ferveur" et permettrait la création de "plein d'emplois". Son Premier ministre, Manuel Valls, lui a apporté son soutien en début d'après-midi, vendredi, en insistant sur le fait que les JO "peuvent représenter un beau moment" et qu'il "faut être capable d'organiser de très grands événements sportifs en France".

Outre Paris, plusieurs villes ont émis le souhait d'accueillir la compétition, dont Hambourg et Berlin en Allemagne (un choix sera fait entre les deux villes requérantes), et Istanbul, en Turquie. Les Etats-Unis, avec Boston, Washington, Los Angeles et San Francisco comme candidates, sont également sur les rangs. Reste à savoir si la fraîcheur du discours d'Anne Hidalgo n'a pas déjà refroidi les pontes du Comité international olympique (CIO). La date limite de soumission des candidatures est fixée à septembre 2015. L'élection de la ville hôte aura lieu à l'été 2017.