Istres, le droit à l'Europe

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Benoît CONTA , modifié à
Alors que Montpellier et Chambéry se disputent âprement le titre de champion de France, et que pas moins de six équipes sont à la lutte pour le maintien, Istres mène tranquillement sa barque et pointe à la quatrième place de Division 1, à sept journées de la fin. A l'heure d'affronter Montpellier, jeudi, le onzième budget de l'élite n'a plus peur de clamer ses ambitions, et vise clairement une place européenne en fin de saison.

Alors que Montpellier et Chambéry se disputent âprement le titre de champion de France, et que pas moins de six équipes sont à la lutte pour le maintien, Istres mène tranquillement sa barque et pointe à la quatrième place de Division 1, à sept journées de la fin. A l'heure d'affronter Montpellier, jeudi, le onzième budget de l'élite n'a plus peur de clamer ses ambitions, et vise clairement une place européenne en fin de saison. Un intrus, vraiment ? Alors que le championnat est désormais bien avancé, la présence d'Istres à la quatrième place peut intriguer. Avec le onzième budget de Division 1, le club provençal devance actuellement des équipes qui n'étaient pas censées jouer dans la même cour que lui en début de saison, tel Nantes, Saint-Raphaël ou Tremblay. De là à parler de surprise, il n'y a qu'un pas. "Je suis partagé. Parler de suite logique serait un peu présomptueux, mais une surprise pas tant que ça", confie Christophe Mazel, l'entraîneur du club. "On a un effectif assez léger en quantité, on sait bien que sur une saison, avec deux-trois blessés, on aurait pu rapidement se retrouver dans le ventre mou du classement", explique de son côté le capitaine, Bastien Cismondo. Un ventre mou que le club occupe depuis désormais douze ans, bien installé dans l'élite du handball français, avec en point d'orgue cette Coupe de la Ligue remportée en 2009 face à Montpellier, à Miami. "Depuis Miami, on se retrouve toujours dans la première moitié de tableau, ça doit interpeller quelques personnes", ajoute le coach. Toutefois, tout n'est pas encore rose sur les bords de l'étang de Berre. "C'est un peu compliqué à Istres. Faute de moyens, on sait très bien que l'on ne peut pas non plus se projeter trop loin", soupire Cismondo. Même son de cloche chez son entraîneur. "Quand on grandit, il faut grandir des deux côtés. Aujourd'hui, le sportif est très bien, mais les ressources économiques n'évoluent pas au même rythme", abonde Mazel, "C'est difficile, je ne vise personne, ce n'est pas une critique. Tout doit se faire pas étapes, mais si on n'arrive pas à augmenter les ressources du club, on sait qu'on ne pourra pas continuer à faire des miracles bien pendant des années." Mazel: "La vitrine est belle" Et cette "optimisation des forces" passe forcément par la formation. "On ne peut pas se permettre d'avoir une quantité énorme de recrues chaque année. Il faut donc que les jeunes sortent du centre de formation et soient directement opérationnels", éclaire l'enfant du pays, désormais capitaine de route. Un apport qui ne sera cependant pas suffisant sur le long terme, si les ressources économiques ne suivent pas. Une quatrième place - voire cinquième si Dunkerque ou Chambéry remportent la Coupe de France - et la qualification européenne qui va avec serait donc le bienvenu. "Ce serait un tremplin. Si on n'arrive pas à être soutenu en étant européen, on n'y arrivera pas", expose Christophe Mazel, qui veut croire en un avenir meilleur, n'hésitant pas à citer en exemple les projets de Nantes ou Saint-Raphaël. "On peut augmenter notre budget en intéressant les partenaires. Il faut avoir quelque chose à leur vendre, et aujourd'hui, ce que l'on a c'est pas mal. La vitrine est belle", assène le coach, qui vient d'ailleurs de prolonger son contrat de deux années. Preuve qu'il croit bel et bien au projet istréen.