Huget: "Je n'étais pas serein"

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Propos recueillis par Morgan BESA , modifié à
Il a donc survécu à la fessée reçue de la part des Wallabies. Satisfaction des tests de novembre pour Marc Lièvremont, malgré la lourde défaite enregistrée face à l'Australie (16-59), Yoann Huget découvrira samedi face à l'Ecosse l'ambiance du Tournoi des VI Nations. Sans complexe, l'ailier bayonnais, préféré à Vincent Clerc, compte bien profiter de cette nouvelle chance.

Il a donc survécu à la fessée reçue de la part des Wallabies. Satisfaction des tests de novembre pour Marc Lièvremont, malgré la lourde défaite enregistrée face à l'Australie (16-59), Yoann Huget découvrira samedi face à l'Ecosse l'ambiance du Tournoi des VI Nations. Sans complexe, l'ailier bayonnais, préféré à Vincent Clerc, compte bien profiter de cette nouvelle chance. Comment accueillez-vous cette sélection ? Il y avait deux options : moi ou Vincent (Clerc). C'est vrai que je suis un peu surpris parce que depuis samedi, on a beaucoup tourné à l'entraînement avec Vincent. On n'était pas confiant, ni l'un, ni l'autre. Ça nous a permis de rester concentrés à 100% à l'entraînement parce que, inconsciemment, on se relâche dès qu'on sait qu'on n'est pas pris. Je suis heureux de cette sélection. On travaille dans la continuité de novembre avec Aurélien (Rougerie). Je commence à avoir des repères avec lui. On est peut-être passés à côté sur une ou deux actions contre les Wallabies... Mais j'espère répondre à la confiance du staff. Avez-vous eu peur de ne pas revenir suite à la défaite contre l'Australie ? Tout pouvait se passer après novembre... Je m'attendais à tout. Mais peut-être pas à ce que ma carrière internationale soit terminée pour autant parce que je suis encore jeune. On va dire que je n'étais pas très serein. Mais à Bayonne, j'ai essayé de mettre l'équipe de France de côté depuis novembre, de ne pas trop y penser, de m'investir le plus possible sur les matches de Top 14 pour continuer à progresser. J'ai eu la chance de replonger rapidement dans le Top 14. Et je savais qu'un retour en équipe de France passait par des bonnes performances en club. Vous allez découvrir le Tournoi des Six Nations. Qu'est-ce que ça représente pour vous ? Des gros matches, qui resteront dans les annales. J'avais toujours rêvé de faire partie d'un de ces matches. On a toujours un match en particulier en tête. Pour moi, c'est le premier match de 1997 quand la France est menée 20-6 par l'Angleterre avant de gagner à la fin. Il n'y a que dans le Tournoi que l'on peut voir des matches mythiques comme ceux-là. "C'est difficile pour nous d'avoir des réponses à toutes nos incertitudes" Comprenez-vous que l'on puisse s'interroger sur votre ascension éclair au sein de cette équipe ? On est des compétiteurs, donc on repousse à chaque fois un peu plus loin ses limites. Plus on en prend, mieux c'est. Donc je vais essayer d'avancer le plus loin possible sans regarder derrière comme je le fais depuis le début de l'année. Avez-vous l'impression d'être encore loin du haut niveau international depuis votre rencontre avec les Wallabies ? Si je dis non, on va me prendre pour un fou. On a pris 60 points... Maintenant, on a pris conscience à la vidéo que, si on respecte les consignes, on pourra rivaliser un jour avec les Australiens. Avez-vous trouvé les réponses à vos difficultés rencontrées à l'arrière en novembre ? Les réponses, on se les donne tous les jours à l'entraînement. Ça ne vient pas comme ça. Un jeu de trois-quarts, c'est compliqué à mettre en place. C'est un jeu qui prend du temps. Donc c'est difficile pour nous d'avoir des réponses à toutes nos incertitudes. Maintenant, il va peut-être falloir proposer un jeu un peu moins ambitieux et se recentrer sur ce que l'on sait faire. Quels sont les ambitions de la France dans ce Tournoi ? La réponse ne va pas être très différente de celle de mes coéquipiers... On se déplace trois fois, donc il va falloir essayer de gagner à l'extérieur. Je pense que c'est un Tournoi très ouvert, du fait que l'on reparte de loin suite à cette déroute contre les Australiens, que les Ecossais aient battu les Sud-Africains... Il y a beaucoup de paramètres qui font que l'on part tous sur un même pied d'égalité, à part les Anglais qui sont peut-être au-dessus. Mais avec de la confiance et de la sérénité, si on gagne au début, tout peut se passer. Qu'est-ce qui vous fait dire que l'Angleterre est devant ? C'est à force de lire les journaux peut-être (rires). C'est vrai qu'on ne les a pas joués depuis l'année dernière mais, quand on les voit jouer, on sent une équipe sûre de son jeu, une équipe confiante. Quand on parle d'équipe collectivement en place, on pense à l'Angleterre.