Guazzini: "L'ERC vit dans une autre époque"

  • Copié
Administrator User , modifié à
Ulcéré par la décision en appel de l'ERC dans le dossier Dupuy, Max Guazzini ne décolère pas à l'égard des dirigeants celtes de l'organisateur des Coupes d'Europe. A l'heure où son équipe joue samedi, à Jean-Bouin, face à Bath, sa qualification en H-Cup, le président du Stade Français crie au scandale, mais se refuse à enterrer son club.

Ulcéré par la décision en appel de l'ERC dans le dossier Dupuy, Max Guazzini ne décolère pas à l'égard des dirigeants celtes de l'organisateur des Coupes d'Europe. A l'heure où son équipe joue samedi, à Jean-Bouin, face à Bath, sa qualification en H-Cup, le président du Stade Français crie au scandale, mais se refuse à enterrer son club. Max, que jugez-vous le plus scandaleux : la sanction au départ ou la réduction d'une semaine en appel dans le dossier de Julien Dupuy ?Franchement, no comment... En reconnaissant que le premier juge s'était trompé, tout le monde a espéré que la peine pourrait être réduite de moitié. Et bien non, une semaine ! On se moque du monde. Mais ces gens sont en décalage complet avec la réalité, ils vivent dans un autre monde, dans une autre époque que ce soit dans la procédure, les moyens employés.On vous sent extrêmement remonté contre l'ERC...On a quand même beaucoup donné pour cette Coupe d'Europe. On a fait les plus grands matches, on les a faits jouer au Stade de France, on a popularisé cette compétition. On a été les premiers à jouer au Parc des Princes face à Newcastle en 2005. Je crois qu'on n'est pas payé en retour. A Bruxelles, où le terrain était gelé et où on ne pouvait rien faire, le discours tenu, c'était: « Vous jouez demain. Choisissez : c'est Toulouse ou Perpignan, c'est comme ça. Il n'y avait rien, pas d'avions... On est vraiment entre leurs mains. (il détache les syllabes) On est leurs invités ! Je crois qu'il faut vraiment que tout le rugby français ait envie de se mobiliser pour changer les choses."Nous épuiserons toutes les possibilités de recours"Quelle suite comptez-vous donner à cette affaire ?Nous épuiserons toutes les possibilités de recours – il y a la commission d'extension - parce qu'il est tout de même absurde que des gens issus d'une société de droit privé irlandaise vous disent que votre salarié n'a pas le droit de travailler dans votre entreprise. Et vous devez continuer à le payer. Qu'ils prennent en charge le salaire s'ils le suspendent. Il faut savoir adapter les choses. Je remarque quand même que pour une vraie fourchette de Monsieur Burger (le Springbok, jugé pour une fourchette face aux Lions par l'IRB l'été dernier, ndlr), c'est huit semaines et que pour ce qui n'en est pas une, c'est six mois, vingt-quatre semaines. Une peine rapportée à vingt-trois semaines après quatre heures de délibéré en déclarant que le premier juge s'était trompé et en appliquant des barèmes (Lire aussi: Dupuy, quelle blague !): tout ça pour une semaine ! C'est un exemple qu'on a voulu faire et comme par hasard, ça touche un Français. Je ne dis pas qu'il ne faut pas de sanctions, mais des sanctions adaptées.La saison de Dupuy terminée, envisagez-vous de faire appel à un joker médical ?Théoriquement, on compte trois demis de mêlée parce qu'il est prévu que l'on récupère Oelschig et David au mois de février puisqu'on ne joue pas. D'ailleurs, l'expérience nous a prouvé qu'un joker ne nous a jamais servi à rien. Sans compter qu'un joker n'aurait pas pu disputer la Coupe d'Europe. Il y a bien le match de Castres (19e journée du Top 14), mais mettre dans le bain un joueur de cette façon, c'est difficile. Benjamin Tardy, non inscrit sur les listes de l'ERC en début de saison, ne peut être aligné en phase de poules. Vous vous heurtez encore une fois au règlement de l'ERC...L'ERC adore réglementer. C'est tout de même absurde. Je pense que tous les joueurs présents au club en début de saison devraient pouvoir participer à la Coupe d'Europe. Qu'est-ce que ça veut dire de choisir trente joueurs (38 en fait) dès juillet ? Je comprends tout à fait que cette règle est faite pour éviter qu'un club se renforce de manière opportune dans la mesure où il avancerait dans la compétition. Mais je ne vois pas pourquoi il n'y aurait qu'un changement possible (*). C'est « peanuts ». Sur trois de nos demis de mêlée, deux sont blessés (Davies, Oelschig) et l'autre (Dupuy) est suspendu. On en a un quatrième (Tardy) qu'on ne peut pas faire jouer sous prétexte qu'il n'est pas sur la liste. Cette règle doit disparaître, c'est ridicule. "Avant de commander des fleurs..."Etant donnés vos problèmes d'effectif, en cas de bon parcours dans l'une ou l'autre des compétitions, pourriez-vous envisager de faire l'impasse sur le Top 14 ou la H-Cup ?Vous savez, les questions d'effectif sont importantes, mais certaines compétitions subliment les joueurs. J'en veux pour preuve en 2007 notre finale de championnat contre Clermont, où nos deux piliers titulaires sont blessés (le Stade est sacré champion de France). Quel regard portez-vous sur votre équipe après cinq mois sous les ordres de Delmas et Faugeron ?Je trouve qu'on est sévère avec le Stade Français. On n'a jamais vraiment pris de dérouillée, excepté peut-être la journée portes ouvertes à Anoeta en début de saison (défaite 38-24 face à Bayonne) en prenant quatre essais, mais ils n'étaient pas encore en poste. Pour le reste, on a toujours été « border line ». Avec toutes nos insuffisances en termes d'effectif, quand vous disputez deux matches sans dix-neuf de vos joueurs (durant la tournée d'automne) et que vous parvenez à inscrire quatre essais à domicile contre Toulon, dont deux refusée et que le président toulonnais déclare: « C'est un hold-up. » A Clermont, on gagne à la sirène et puis il y a cette pénalité (match nul 19-19). L'arbitre nous appelle pour nous dire : « Je me suis trompé ». On n'est pas champions du monde, mais il est très fort celui qui pourra dire qui sera champion cette année. Avant de commander des fleurs, il faut attendre un peu... (*) Déjà confronté à une pénurie de piliers, le Stade Français avait choisi de remplacer Sergio Parisse, indisponible de 4 à 6 mois, par Rabah Slimani.