Gillot: "Il faut être ambitieux"

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Propos recueillis par Thomas PISSELET , modifié à
Arrivé à Bordeaux cet été en provenance de Sochaux, Francis Gillot réclame de la patience pour "reconstruire sur de nouvelles bases" dans un club qui a mal digéré son titre de champion remporté il y a deux ans. Mais l'entraîneur girondin a de l'ambition. "L'objectif, c'est d'être dans les cinq ou six premiers. Pour moi, c'est une évidence", assure-t-il.

Arrivé à Bordeaux cet été en provenance de Sochaux, Francis Gillot réclame de la patience pour "reconstruire sur de nouvelles bases" dans un club qui a mal digéré son titre de champion remporté il y a deux ans. Mais l'entraîneur girondin a de l'ambition. "L'objectif, c'est d'être dans les cinq ou six premiers. Pour moi, c'est une évidence", assure-t-il. Francis, le visage prometteur que votre équipe a montré en préparation vous a-t-il séduit ? Oui, ce qu'on a fait n'est pas mal du tout. On a fait de bons matches de préparation. Bien sûr, il y a eu du bon et du moins bon mais jusque-là, on a gagné quatre matches sur six, pour un nul et une défaite. Donc dans l'ensemble, nos prestations ont été convaincantes. Maintenant, on a encore du travail devant, au milieu et derrière aussi. On n'a pas assez de la journée pour travailler ce qu'il y a à améliorer parce qu'on est impatient de rectifier les choses. Il y a quand même une base solide. J'espère qu'on va pouvoir s'appuyer là-dessus pour affiner certaines choses et être de plus en plus performant au fil du temps. Offensivement, vos joueurs ont été plutôt efficaces. Est-ce déjà l'une des certitudes sur lesquelles vous pouvez vous appuyer ? On a marqué treize buts en six matches, donc à peu près deux par match. On peut faire mieux. Mais on peut aussi faire bien pire... On a pris quelques buts casquette sur des erreurs individuelles. Derrière, il y a encore du travail à faire dans la relation entre les joueurs. Il faut que je trouve la bonne formule pour bien défendre parce que pour attaquer, il faut d'abord être solide. Pour l'instant, il y a quelques joueurs qui se détachent et sont presque indiscutables. Certains ont plus de mal à digérer cette préparation que d'autres mais je pense que ça va rentrer dans l'ordre dans les quinze prochains jours. Le championnat débute dans une semaine. Que peuvent viser les Girondins cette saison ? L'objectif quand on est entraîneur et qu'on arrive à Bordeaux, c'est d'être dans les cinq ou six premiers. Pour moi, c'est une évidence même si ça n'a pas forcément bien marché pour Bordeaux ces deux dernières saisons. Quand on signe aux Girondins, il faut être ambitieux et viser le haut du tableau. Aujourd'hui, il y a quatre clubs qui sont plus costauds sur le papier: Lille, Marseille, Lyon et Paris. Leur potentiel est a priori supérieur au nôtre mais si ces quatre-là réussissent leur championnat, il faut qu'on soit juste derrière. J'espère que mes joueurs ont les mêmes ambitions que moi. Vous évoquiez les difficultés du club depuis son titre de champion en 2009. Cela ne vous a pas refroidi au moment de faire le choix de rejoindre le Haillan ? Non. Quand je suis arrivé à Sochaux en décembre 2008, le club avait 14 points et était dernier. J'aurais très bien pu ne pas y aller mais le challenge ne m'a pas fait peur. Avec de la patience et du travail, on arrive toujours à améliorer les choses. J'espère qu'à Bordeaux, aujourd'hui, les supporters et les dirigeants seront patients... Les gens sont conscients qu'il faut reconstruire sur de nouvelles bases. Il y a quand même eu pas mal de départs de joueurs cadres depuis deux ans. On ne peut pas rebâtir tout ça en deux mois. "Construire à Sochaux, Bordeaux ou Chelsea, c'est pareil" Avec les départs de Diarra ou encore de Fernando, les arrivées de N'Guémo, Maurice-Belay et la vôtre, Bordeaux entame-t-il un nouveau cycle ? Je pense, oui. Il y a de l'attente. Le club sort d'une mauvaise passe mais c'est cyclique. On a un groupe de vingt-six joueurs qui ont des bonnes bases, qui ont envie de travailler, qui sont réceptifs. Il n'y a pas de raison qu'on ne réussisse pas. Il faut enclencher une bonne dynamique pour ensuite faire un bon championnat. Un mot sur les deux recrues majeures de l'intersaison, Maurice-Belay et N'Guémo. Pourquoi les avez-vous choisis ? Maurice, je le connais très bien évidemment (il arrive de Sochaux, ndlr). Il donne de la vitesse au jeu. C'est un garçon qui est capable de créer des décalages au milieu. Et Landry, ça faisait un petit moment que je suivais. C'est un joueur très intelligent dans le jeu, c'est un catalyseur. Il est un peu plus âgé, il a une bonne expérience puisqu'il a joué au Celtic. Il ne fait pas de bruit mais c'est déjà un joueur très important dans l'équipe. Ce recrutement est pour l'instant astucieux mais assez prudent. Attendez-vous d'autres renforts d'ici la fin du mois d'août ? On en a parlé avec le président (Jean-Louis Triaud, ndlr) et l'actionnaire. On n'a pas forcément les moyens de recruter cher donc on a pris des joueurs libres. Pour l'instant, j'ai vingt-six joueurs à disposition, j'ai de quoi faire. Il y en a quinze qui ne seront pas contents... Après, on verra s'il faut rectifier un peu l'équipe et prendre quelqu'un d'autre. On va attendre les premiers matches de championnat pour se décider. On a jusqu'au 31 août. Il faut toujours faire attention à ne pas trop empiler les joueurs. En arrivant à Bordeaux, avez-vous adapté votre méthode de travail au standing du club, supérieur à celui de Sochaux ? Quand j'ai démarré, j'ai connu Lens et c'était du standing de Bordeaux aujourd'hui. On jouait les premières places, la Coupe d'Europe. Les structures étaient sensiblement les mêmes. A Sochaux, c'est vrai, il y a moins de gens qui travaillent pour le club. Mais après, les joueurs ont juste besoin d'un discours cohérent et d'un projet de jeu. Construire à Sochaux, Bordeaux ou Chelsea, c'est pareil. Tant qu'on travaille et qu'on est respectueux les uns des autres, on y arrive. Moi, j'essaie de faire passer mes idées, elles n'ont pas changé. Et j'espère que les joueurs appliqueront ce que je ressens.