Garcia: "Accrocher la troisième place"

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Propos recueillis par Martin ROY , modifié à
LIGUE 2 - L'entraîneur du SCO d'Angers, Jean-Louis Garcia, espère gravir un nouvel échelon.

LIGUE 2 - L'entraîneur du SCO d'Angers, Jean-Louis Garcia, espère gravir un nouvel échelon. Jean-Louis, 10e en 2008, 7e en 2009, 5e en 2010. Depuis votre arrivée aux commandes du SCO d'Angers, vous allez crescendo. Cette année la montée est inévitable ? Vous auriez pu rajouter qu'il y a quatre ans, nous étions en National. C'est encore une progression de plus. C'est vrai qu'on a fait accession, dixième, septième et cinquième. On s'inscrit dans une logique de progression. Avec le président, Olivier Pickeu, on est ambitieux. On va essayer de se fixer comme objectif cette saison de faire mieux que la cinquième place. Ça devrait j'espère nous mêler à la lutte pour cette troisième place synonyme de Ligue 1. En tout cas on a essayé de recruter des gens à la mentalité exceptionnelle au-delà d'être des bons joueurs. Et cela doit nous permettre de tenir un tel objectif, en toute humilité bien sûr parce qu'on a conscience de la difficulté de la tâche. Après une année plus que convaincante, comment appréhendez-vous cet exercice 2010-2011 ? Quelles sont les qualités et les faiblesses de votre formation cette année ? C'est un peu tôt pour le dire, on a changé pas mal de joueurs. Sur les matches de préparation, on a montré des choses intéressantes. On s'est frotté à des équipes de Ligue 1 et on a battu Nantes. On a montré un potentiel offensif intéressant. On a été solide contre les équipes de l'élite. Néanmoins, on a concédé trois buts face à Nantes dans un match où on a montré un peu de fragilité défensive. Je crois qu'on pourra tirer des enseignements dans deux mois mais je pense que cette équipe a du potentiel. Maintenant il faut qu'il y ait un amalgame entre les nouveaux et les anciens, par rapport à la philosophie du jeu et mes principes de jeu. Il faut créer des automatismes, des repères entre nous pour que très vite, on se comprenne sur le terrain et qu'on ait un temps d'avance sur nos adversaires. A priori on peut penser qu'on est une équipe qui a de l'expérience avec les joueurs qu'on a pris, qu'on aura plus de maturité que les années passées, mais il ne faut pas que cela nous empêche d'avoir le brin de spontanéité et de créativité qu'on a pu avoir par le passé. On verra bien dans quelques semaines. Un match nul face à Nancy (1-1) et Lille (1-1), écuries de Ligue 1, une victoire en amical face à Nantes (4-3), c'est effectivement de bon augure avant le début des hostilités ? Oui, d'autant qu'il y a eu une certaine manière, notamment face à cette équipe de Lille pour qui j'ai le plus grand respect, et qui était la plus belle attaque de France l'année dernière. On a montré de très belles choses sur le plan de l'organisation et même sur la qualité de jeu. C'est de bon augure c'est vrai mais ça ne nous garantit rien. Je suis toujours très prudent avec les matches amicaux. Quand les résultats sont négatifs, je cherche à les banaliser car ça reste de la préparation, qui permet d'ajuster les réglages et par ailleurs, quand ces matches de préparation donnent des résultats positifs, j'essaie de ne pas me montrer trop euphorique. Il semblerait qu'on soit dans une certaine continuité avec un brin de qualité en plus. "J'aime autant avoir plusieurs joueurs capables de marquer plutôt qu'un seul" Qu'est ce qui vous a plu et/ou déçu lors de ces trois rencontres ? On a progressé régulièrement, ça a été intéressant. On a été meilleur dans le jeu contre Nancy et Lille. Ensuite, après avoir été mené 3-1 par Nantes, on a réussi à faire basculer le match pour au final l'emporter 4-3. C'est vraiment positif d'un point de vue technique, tactique et mental. Par contre, les trois buts concédés sur coups de pied arrêtés face à Nantes ont aussi été un signal d'alarme sur cette efficacité défensive qu'il nous faudra démontrer tout au long de l'année. C'est vrai que notre défense est un petit peu remaniée avec trois nouveaux joueurs sur les quatre éléments puisque Deroff, Gillet, Henin mais aussi notre gardien de but, Grégory Malicki, viennent d'arriver. Il nous faudra peut-être quelques semaines pour régler notre efficacité défensive. Quatre buts passés à Nantes, vous avez apparemment bien vécu le départ de votre artificier vedette, Anthony Modeste, à l'intersaison ? Oui, c'est vrai, on a déjà pu récupérer Claudiu Keserü qui est très affuté en ce début de saison. On a aussi enrôlé Nicolas Florentin qui a faim de ballons après son année difficile et sa blessure à Caen. Il y a aussi David De Freitas au milieu qui nous amène toute sa science du jeu, toute sa qualité de passe. On a des jeunes joueurs comme Fodé Doré ou Gaëtan Charbonnier qui ont également du talent tout comme Charles Diers, qui est avec nous depuis trois ans maintenant et qui fait un bon début de saison. On a montré qu'on était capable de marquer des buts sans Anthony Modeste. Tout est une histoire d'animation collective. La star chez nous, c'est l'équipe, c'est le collectif. J'aime autant avoir plusieurs joueurs capables de marquer plutôt qu'un seul. Vous n'avez pas cherché à remplacer Modeste poste pour poste ? C'est vrai que Claudiu (Keserü) n'a pas du tout le même profil qu'Anthony (Modeste). Pour l'instant, on a aucun joueur qui peut faire du Anthony Modeste, c'est pour ça qu'on propose autre chose. On n'a pas ce joueur qui va vite dans la profondeur. Là on est plus dans l'idée de déstabiliser, de préparer, de décaler afin de se mettre en bonne position dans les vingt derniers mètres. Mais le recrutement n'est pas encore terminé, on peut à tout moment être à l'affut d'une belle possibilité au poste d'attaquant d'ici la fin du marché, le 31 août. On n'est pas pressé. Notre jeu a évolué. La différence, c'est qu'il est peut-être plus basé sur le collectif après le départ d'Anthony Modeste. "Depuis cinq ans, le SCO progresse dans tous les domaines" En ce qui concerne le recrutement, Nicolas Gillet, Claudiu Keserü, Yves Deroff et David De Freitas sont venus garnir les rangs angevins. Quatre anciens Nantais. C'est la nostalgie de la maison jaune qui refait surface ? Non, ce n'est pas de la nostalgie, ce sont simplement des gens qui ont le profil pour adhérer à ma philosophie de jeu et qui ont des spécificités qui correspondaient aux joueurs que je voulais dans mon équipe. Ces nouvelles recrues se sont-elles bien intégrées dans le groupe ? Oui, l'intégration a été très bonne. Ce sont des gens qui ont été choisis prioritairement sur la qualité de leur état d'esprit, sur leur mentalité. Des garçons comme Yves Deroff ou Nicolas Gillet, je les ai effectivement connus à Nantes, lorsqu'ils étaient jeunes. Jérémy Henin, David De Freitas, Nicolas Florentin ou Grégory Malicki sont également de très grands professionnels avec un vrai vécu, un vrai palmarès de joueur, des matches en Ligue 1, des accessions, des coupes gagnées... L'intégration a été formidablement rapide avec l'ensemble des joueurs qui avaient déjà un esprit très sain. Au bout d'une semaine, j'avais l'impression que ces garçons partageaient leur quotidien depuis plusieurs semaines. C'est de très bon augure pour la suite car j'ai le sentiment que l'esprit est vital pour tenir nos objectifs. Concrètement, quel est l'objectif du SCO cette saison ? Ça fait deux ans qu'on lutte pour cette troisième place. Ce serait beau qu'on puisse enfin l'accrocher. Ce serait un immense bonheur et une jolie récompense après cinq années de progression constante. Depuis cinq ans, le SCO progresse dans tous les domaines, autant au niveau sportif qu'administratif. On a un stade qui évolue tous les ans. On aura une nouvelle tribune cette année derrière le but, avec 5000 places assises, qui va se terminer pour le début du championnat. Petit à petit, le club évolue, et la conclusion de cette évolution serait fantastique à travers une troisième place synonyme de Ligue 1.