Gaillard: "Le couteau entre les dents"

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Propos recueillis par MICHAEL BALCAEN , modifié à
Un bon Tour de ski, un podium à Rybinsk et de vraies ambitions pour le grand objectif de sa saison. Jean-Marc Gaillard aborde les championnats du monde à Oslo avec une énorme envie. En forme et en confiance, le Haut-Savoyard ne veut pas se focaliser sur une course en particulier durant ces Mondiaux mais partira chaque jour avec l'intention de tout donner pour réaliser de grosses performances.

Un bon Tour de ski, un podium à Rybinsk et de vraies ambitions pour le grand objectif de sa saison. Jean-Marc Gaillard aborde les championnats du monde à Oslo avec une énorme envie. En forme et en confiance, le Haut-Savoyard ne veut pas se focaliser sur une course en particulier durant ces Mondiaux mais partira chaque jour avec l'intention de tout donner pour réaliser de grosses performances. Quel regard portez-vous sur la première partie de saison et notamment le Tour de ski ? Ça a été compliqué pendant les 15 premiers jours, je suis passé à côté sans vraiment savoir pourquoi. C'était beaucoup mieux quand on est arrivé dans nos Alpes. En ce qui concerne le Tour de Ski, c'est partagé. Au niveau de l'impression d'ensemble, c'est une belle semaine avec la 6e place mais à l'amorce du dernier jour je visais encore le podium... Mais c'est digéré, je n'y pense plus et il y a eu Rybinsk depuis où je me suis bien fait plaisir (il a terminé 2e du 20 km). Cela montre que le stage aux Saisies a été bénéfique. Cela n'a pas apporté un surcroît de fatigue, ça nous a fait plus de bien qu'autre chose. Il va falloir conserver cet état de forme. Et maintenant ce sont les Mondiaux à Oslo, la Mecque du nordique ! Oui, j'arrive en confiance car ça s'est bien passé ces dernières semaines. Ce n'est pas un gage de sécurité car j'étais arrivé en confiance aux Jeux mais j'ai tout de même l'impression d'avoir fait la préparation qu'il fallait. J'espère que ça va marcher, de toute manière je n'aurais rien à regretter car j'ai fait ce qu'il fallait et j'arrive excité à l'idée d'attaquer les Mondiaux. Ça nous a fait du bien d'arriver à Oslo car ici c'est l'hiver alors que chez nous, c'est presque le printemps. Avez-vous un gros objectif durant ces Mondiaux ? Je n'ai pas ciblé une course plus qu'une autre, j'espère être en bonne forme durant la semaine. On a des chances de médaille notamment en team sprint et en relais, il faudra se concentrer là-dessus. Mais j'aurai les crocs à chaque départ, il n'y aura pas un jour plus qu'un autre. D'autant que je ne sais pas vraiment quand j'ai de bonnes jambes, même à l'échauffement, il faut attendre la course. J'espère avoir les bonnes jambes pour au moins une ou deux courses. "Les Mondiaux à Oslo: un événement unique" Comment gérer autant de courses et d'ambitions potentielles ? Dans l'approche, ça ressemble un peu au Tour de Ski car c'est bien plus condensé que sur des JO puisque tout le programme est sur 8 jours. Je ne fais pas le sprint au départ mais ensuite, il reste 5 courses en 8 jours, c'est rapproché, surtout avec le 30 km ou le 50 km. La clé, ça va être la fraîcheur et la récupération. Il y aura beaucoup de monde dans ce cas car les leaders auront du mal à faire des impasses. Comment abordez-vous la compétition ? Sur les Mondiaux, tout le monde aura le couteau entre les dents, surtout à Oslo car on sait qu'on va vivre un événement qui sera sans doute unique dans notre vie, ça va décupler la motivation de tout le monde. Je suis prêt pour ça, il va falloir se mêler à la bagarre. A Vancouver, les techniciens (farteurs) du nordique avaient travaillé ensemble, est-ce un gros atout ? C'était important et toutes les médailles avaient été obtenues en partie grâce à ce travail commun aux trois disciplines du nordique. C'est bénéfique, on va de nouveau travailler avec les combinés, on aura la structure à disposition. On se sert de cette expérience, on va reprendre les bonnes habitudes. On sait que c'est très important, on ne peut plus se permettre d'être amateur à ce niveau surtout face à des équipes comme la Norvège ou la Suède qui sont au top. Etes-vous satisfait de la gestion de vos courses cette saison ? C'est toujours pareil, quand on a de bonnes jambes on a souvent la bonne tactique ! On dit souvent que Northug a la bonne tactique mais donnez-moi ses jambes et je la trouve la bonne tactique. Après, il faut aussi avoir un peu de réussite car on n'est jamais à l'abri d'une chute mais ça reste un sport où il n'y a pas de surprise. Le meilleur est devant à l'arrivée. Est-ce rassurant ? Oui car c'est moins aléatoire, tu sais que quand tu es dans une bonne période, tu as toutes tes chances. En biathlon, tu peux avoir de super sensations mais si tu passes à côté en tir, c'est fini. Là quand tu es bien, tu as toutes les chances pour que ça rigole.