Furiani : l'OM n'a pas oublié

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FOOT - Dirigeants et joueurs de l'époque gardent en mémoire le drame du 5 mai 1992.

Finaliste sortant de la Coupe d'Europe des clubs champions et en passe de décrocher un quatrième titre de champion de France, l'Olympique de Marseille était en 1992 l'une des plus grandes équipes d'Europe. Son court déplacement, en demi-finales de la Coupe de France, au stade Armand-Cesari de Furiani, dépassait le cadre du sport. "Ce soir-là. C'était chaud. Je n'avais jamais vécu ça", raconte dans les colonnes de L'Equipe Pascal Olmeta, gardien corse de l'OM. Le Sporting Club de Bastia était coincé en Ligue 2 depuis six ans. L'attente des supporters du Sporting était immense. Et le drame n'en a été que plus douloureux...

"Des cris, du sang, des larmes"

A huit minutes du coup d'envoi de la rencontre, alors que les Marseillais sont encore dans les vestiaires, la partie haute de la tribune Nord, installée à la haute en à peine dix jours, s'écroule comme un vulgaire château de cartes. "C'est un tremblement de terre, des cris, du sang, des larmes, on ne peut vivre pire événement", souligne au micro d'Europe 1 Bernard Tapie, qui était président de l'OM à l'époque mais aussi ministre de la Ville du gouvernement Bérégovoy. "Il a fallu organiser les secours depuis Paris grâce à l'intervention de Pierre Joxe, ministre de l'Intérieur. On a bloqué les aéroports de Marseille, de Nice, de Toulon, les hélicos, tout ce qui était susceptible de transporter les victimes au-delà de la Corse, et notamment jusqu'à Marseille."

"Des scènes qu'on oubli jamais", explique Bernard Tapie :

 

Les joueurs, eux, apportent les premiers secours aux victimes. "On a arraché les portes des vestiaires pour en faire des brancards", se souvient Pascal Olmeta. "Les années passent et il y a toujours des choses qui nous rappellent ce drame." Vingt ans après, Didier Deschamps, qui était joueur de l'OM à l'époque, s'est dit favorable samedi à ce que le football français institutionnalise l'hommage aux victimes de Furiani en ne disputant plus aucun match le 5 mai. "La preuve, on la fait cette année, malgré les élections, je pense que ce serait une bonne chose", a-t-il déclaré en conférence de presse.

Le président de la Fédération française de football, Noël Le Graët, qui assistait samedi au stade de Furiani à la commémoration du vingtième anniversaire du drame, a expliqué qu'un comité de suivi avait été mis en place et qu'il rendrait ses conclusions probablement en septembre sur une possible "sacralisation" de cette date du 5 mai.