Federer règne en maître

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Par François Quivoron , modifié à
Pour la sixième fois de sa carrière, nouveau record en la matière, Roger Federer a remporté le Masters. Le Suisse a dominé ce dimanche en finale Jo-Wilfried Tsonga en trois manches (6-3, 6-7, 6-3). Peut-être moins explosif, le Français est tombé sur l'expérience des grands rendez-vous de son adversaire qui achève la saison à la troisième place mondial. Federer a survolé la fin d'année 2011.

Pour la sixième fois de sa carrière, nouveau record en la matière, Roger Federer a remporté le Masters. Le Suisse a dominé ce dimanche en finale Jo-Wilfried Tsonga en trois manches (6-3, 6-7, 6-3). Peut-être moins explosif, le Français est tombé sur l'expérience des grands rendez-vous de son adversaire qui achève la saison à la troisième place mondial. Federer a survolé la fin d'année 2011. C'est un nouveau record pour Roger Federer. En disposant dimanche de Jo-Wilfried Tsonga en finale (6-3, 6-7, 6-3), le Suisse a remporté le sixième Masters de sa carrière, soit désormais un de plus qu'Ivan Lendl et Pete Sampras avec qui il partageait la référence jusqu'alors. Il continue donc d'écrire sa légende la raquette en main en accrochant un 70e titre à son palmarès pour sa centième finale sur le circuit. Ces chiffres ronds, l'année de ses trente ans, ont une portée significative pour le Bâlois, très friand des statistiques. Tsonga, lui, s'en moque sûrement, trop déçu d'avoir raté l'occasion de soulever le plus grand trophée de sa carrière. Un nouvel échec plus de trois ans après sa finale perdue à l'Open d'Australie qui n'altère en rien son bilan de la saison. Le Français est tout simplement tombé sur un joueur plus fort que lui. Pourtant, Tsonga avait de sérieuses raisons d'espérer bousculer Federer. Il y a une semaine, lors du premier match de poules au Masters, le Manceau n'avait lâché qu'au troisième set, après avoir longtemps fait jeu égal. Cette saison, les deux hommes s'étaient affrontés à sept reprises avant la finale et Tsonga avait gagné deux fois, en quart à Wimbledon et à Montréal. Il connaissait donc le petit manuel illustré pour s'imposer. Et la confiance accumulée avec ses victoires contre Mardy Fish, Rafael Nadal et Tomas Berdych à Londres devait trouver sa meilleure expression pour cette finale, le genre de rendez-vous qu'il adore. Mais il l'a peut-être jouée avant d'entrer sur le court. Pas Federer, qui sait gagner plus que tout autre joueur sur le circuit. Federer finit la saison à la troisième place mondiale Le Suisse aurait pu perdre les pédales en lâchant contre toutes attentes le deuxième set alors qu'il ne lui manquait qu'un point pour conclure la partie dans le jeu décisif. Tsonga, qui avait déjà sauvé sa peau quelques minutes auparavant en prenant la mise en jeu de son adversaire qui servait pour le gain du match, se trouvait alors regonflé et bondissant. Revenait alors en écho dans l'O2 Arena le scénario de leur quart de finale à Wimbledon, quand le Français avait comblé un handicap de deux manches avant de s'imposer. En recollant à un set partout ce dimanche, il venait de se débarrasser de la pression qui pesait sur ses épaules depuis le début de la partie. Enfin à hauteur de l'événement, Tsonga devenait le joueur imprévisible tant redouté par Federer, le joueur capable de volées impossibles comme de coups droits dans les barrières. Le Bâlois, lui, restait à son niveau, tout en haut. Parfois inquiété sur sa mise en jeu dans la troisième manche, Federer trouvait la brèche sur l'engagement de Tsonga pour mener 5-3 et servir une deuxième fois pour le gain de la rencontre. Sans se rater une deuxième fois, pour finalement exulter après la balle de match, à l'image de son cri de victoire à Wimbledon en 2009. Un signe sans doute de la frayeur que lui a provoquée le Français. Invaincu depuis sa demi-finale perdue à l'US Open contre Novak Djokovic, Federer totalise désormais 17 victoires consécutives, avec la Coupe Davis et ses succès à Bâle, Paris-Bercy et au Masters. La dernière série d'une telle ampleur remontait à l'été 2009, avec un enchaînement de 21 victoires d'affilée entre Madrid, Roland-Garros et Wimbledon avant d'être stoppé à Montréal par Tsonga. Federer finit donc l'année en trombe et sera lundi n°3 mondial, devant Andy Murray. Le Français, lui, ne fait donc pas mieux que Sébastien Grosjean, battu en finale du Masters en 2001 par Lleyton Hewitt. Mais avec son niveau de jeu, il peut prétendre à encore grimper dans la hiérarchie mondiale. David Ferrer, le cinquième joueur mondial, n'est pas si loin. S'immiscer parmi les quatre premiers, c'est une autre affaire. Mais voilà un challenge à sa mesure en 2012.