Federer a du pain sur la planche

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Régis AUMONT , modifié à
Demi-finaliste lors des deux premiers Masters 1000 de l'année, à Indian Wells et Miami, Roger Federer s'est fait voler la vedette par Nadal et surtout Djokovic. Battu par l'un en Floride et par l'autre en Californie, le Suisse semble actuellement un peu distancé par ses deux grands rivaux. Et rien ne dit que le passage à la terre battue, avec un premier arrêt important à Monte-Carlo la semaine prochaine, n'arrange ses affaires.

Demi-finaliste lors des deux premiers Masters 1000 de l'année, à Indian Wells et Miami, Roger Federer s'est fait voler la vedette par Nadal et surtout Djokovic. Battu par l'un en Floride et par l'autre en Californie, le Suisse semble actuellement un peu distancé par ses deux grands rivaux. Et rien ne dit que le passage à la terre battue, avec un premier arrêt important à Monte-Carlo la semaine prochaine, n'arrange ses affaires. "Les demi-finales, c'était un peu le maximum de ce que je pouvais attendre cette année parce que je joue bien mais pas mon meilleur tennis." A l'issue de sa cuisante défaite face à Nadal à Miami (6-3, 6-2), Roger Federer reconnaissait lui-même ses lacunes actuelles. Des lacunes toutes relatives évidemment si l'on jette un coup d'oeil au bilan 2011 du Suisse, vainqueur de 22 de ses 26 premiers matches. Quatre défaites seulement mais quatre défaites qui font beaucoup parler car toutes concédées devant Djokovic (trois fois) et Nadal qu'il n'a en revanche pas encore battus cette saison. Et pendant que le Serbe et l'Espagnol se disputaient deux titres labelisés Masters 1000 en quinze jours, Federer était gentiment relégué au second rang. Questionné durant la même conférence de presse sur sa capacité à regagner des grands titres, en Grand Chelem notamment, l'homme aux 16 Majeurs, qui n'apprécie guère être trop chatouillé, a répondu à sa manière. "A vous de me le dire. Je pense que j'ai produit du bon tennis durant les dix dernières années. Je pense avoir mieux fait que d'autres joueurs. On verra quand j'aurai 36 ou 39 ans combien d'autres Grands Chelems j'aurai été capable de remporter. Je ne peux rien prédire. Je m'amuse sur le court en ce moment et je pense que si je joue bien, je peux en gagner d'autres." A bientôt 30 ans, il les aura en août prochain, Federer ne pratiquera peut-être plus jamais le tennis qui lui a permis de régner en maître sur la planète tennis, entre 2003 et 2007 notamment. La question aujourd'hui est plus de savoir s'il a encore les moyens de faire au moins jeu égal avec les deux meilleurs joueurs actuels sur quinze jours. Djokovic: "Il ne va pas abandonner comme ça" Assurément oui à en croire Djokovic qui, après son quatrième titre de l'année empoché dimanche, refusait de faire passer l'Helvète pour un has been. "Je ne pense pas que Roger soit distancé, avançait-il. Il est toujours là. C'est sûr qu'il veut toujours redevenir n°1 mondial et qu'il a faim de victoires. Il ne va pas abandonner comme ça. Il n'a pas eu le meilleur début de saison possible, mais dans les grands tournois, il était toujours en demi-finale ou en finale. Il sera donc l'un des concurrents à la place de n°1 à la fin de l'année." Aujourd'hui relégué à 4 320 points de Nadal, lequel doit en défendre 5 000 d'ici la fin de Roland-Garros, Federer, qui n'a pas atteint la finale des quatre dernières levées du Grand Chelem, semble lui revoir ses ambitions à la baisse. "Pour moi, confie-t-il, quand tu es dans les quatre premiers mondiaux, tout va bien". Une déclaration quelque peu bluffante pour un joueur qui n'a plus été classé au-delà de la troisième place mondiale depuis le 7 juillet 2003. S'estimant "très solide lors des derniers six à neuf mois", "Roger" aspire désormais à retrouver le pied terrien avec les grosses échéances à venir. "Honnêtement je me réjouis, je suis bien mentalement. Je suis impatient de jouer le tournoi de Monte-Carlo. Je vais y atterrir directement et m'y préparer au mieux pour la saison sur terre. Je veux mieux faire sur cette surface." Une surface qui ne lui a jamais été très naturelle mais qu'il a su, au fil des saisons, apprivoiser au point de s'adjuger Roland-Garros il y a deux ans. Ce qui ne permet pas pour autant d'annoncer qu'il s'agit de la période de l'année la plus propice pour rivaliser avec Nadal, voire Djokovic.