Federer: "Impatient d'être en 2012"

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Jean-Baptiste BARETTA , modifié à
Roger Federer a remporté dimanche le Masters de Londres en dominant en finale Jo-Wilfried Tsonga (6-3, 6-7, 6-3). Une sixième victoire au Masters, un record, qui ne le laisse pas indifférent. Le Suisse est désormais tourné vers 2012, avec d'autres objectifs à remplir comme les Jeux Olympiques et la Coupe Davis qui manquent à son palmarès.

Roger Federer a remporté dimanche le Masters de Londres en dominant en finale Jo-Wilfried Tsonga (6-3, 6-7, 6-3). Une sixième victoire au Masters, un record, qui ne le laisse pas indifférent. Le Suisse est désormais tourné vers 2012, avec d'autres objectifs à remplir comme les Jeux Olympiques et la Coupe Davis qui manquent à son palmarès. Roger, que ressentez-vous après avoir remporté votre sixième Masters ? C'est très spécial pour moi. Je suis fier de mes records. J'aime ce sport plus que n'importe qui. Gagner six Masters ça me fait énormément plaisir. J'apprécie beaucoup l'histoire du tennis et avec ma 100e finale, c'était un peu le scénario rêvé. J'ai essayé de bien récupérer après mes victoires à Bâle et Paris, de passer les matches de poule sans encombre. Et maintenant, c'est devenu réalité, c'est l'un de mes plus grands accomplissements. Un sentiment incroyable. Pour moi, c'est une fin de saison magnifique. Je n'avais jamais terminé si fort. Je pense que j'ai bien joué. Jo aussi. Est-ce que j'aurais pu l'emporter plus facilement ? Je pense que oui. J'ai eu le match dans mes mains. J'ai eu mes chances durant le jeu décisif. J'ai failli avoir un double break au troisième set. C'était difficile. Mais finalement, je m'en suis sorti. Ma joie, comme vous pouvez l'imaginer, est très grande. La façon dont vous avez joué ces dernières semaines fait-il de vous le meilleur joueur du monde ? Non, ce n'est pas important pour moi. J'ai vraiment très bien joué ces dernières semaines et ici aussi, à Londres. Cela me donne beaucoup de confiance pour 2012. Ce que j'ai accompli ici va me permettre d'aborder la prochaine saison dans de bonnes conditions. Je pense que la plupart des joueurs sont déjà tournés vers 2012. Je suis vraiment fier de cette fin de saison et je suis impatient d'être en 2012. Quel est votre principal objectif l'année prochaine ? L'or aux JO ? Je n'ai pas une feuille où je note ce que je dois encore accomplir. Chaque tournoi que je joue est une priorité pour moi. Les Jeux Olympiques, c'est encore loin. Là, je suis très fatigué. Mais bien sûr que j'ai envie de revenir trois fois à Londres l'an prochain (pour Wimbledon, les JO et le Masters, ndlr). Il faudra bien jouer ici l'an prochain. Mais cela serait injuste pour les autres tournois de dire que les JO sont ma première priorité parce qu'il y a d'autres échéances avant cela. Mais je ne veux pas rater les Jeux Olympiques, c'est sûr, j'espère être en bonne santé quand ils auront lieu. Remporter un Grand Chelem serait aussi spécial pour vous, n'est-ce pas ? Bien sûr que je veux encore gagner des titres en Grand Chelem. J'ai raté plusieurs occasions de le faire cette saison et l'an dernier aussi. Je serai en bonne position pour le tenter. Mais je ne serai pas le seul. Novak a été le joueur de l'année en 2011. Une personne capable de remporter 40 victoires d'affilée mérite ce titre. Murray a très bien joué lui aussi cette année et il sera dur à battre l'an prochain. Rafa est lui toujours une menace sur les gros tournois. Les autres joueurs seront tous très difficiles à battre aussi. Je m'attends à une saison difficile l'an prochain. Des matches serrés comme ceux de ce soir, vous en avez aussi perdu cette saison... Le mental a beaucoup joué. Mais parfois, c'est simplement que le joueur d'en face joue juste mieux que vous. Jo a joué mieux que moi à Wimbledon. Pareil pour Nadal à Roland-Garros et pour Djokovic à l'US Open. Mais quand je perds beaucoup de matches serrés, je dois me poser des questions. Mentalement, je me sens mieux maintenant après avoir pris six semaines de repos, elles m'ont fait du bien. Ce n'est pas possible de rester positif toute l'année. Des doutes, on en a toujours mais je pense les avoir dépassés en cette fin de saison. Vous n'avez plus perdu depuis l'US Open. Cette défaite à New York (il avait perdu en demi-finale contre Novak Djokovic après avoir eu deux balles de match, ndlr) est-t-elle le regret de votre saison ? Non, ce n'est pas mon plus gros regret cette saison. Ce n'était pas une finale. Je suis plus déçu par ma défaite en finale de Roland-Garros contre Nadal. J'avais joué un match monstrueux contre Novak à Roland-Garros et je savais que j'étais sur la bonne route. Ça aurait été un énorme accomplissement de battre Rafa en finale de ce tournoi. C'est pourquoi j'ai plus de regrets sur ce match-là. Après ma défaite contre Djokovic à New York, j'ai su bien réagir puisque je n'ai plus perdu de match depuis. Et je suis fier de cela. Pensez-vous au tennis pendant vos vacances ? Quand je me suis arrêté pendant six semaines après le barrage de Coupe Davis, je n'ai pas regardé de tennis du tout. Je ne savais même pas parfois qui avait gagné le tournoi de la semaine précédente. En vacances, quand je suis allongé au calme, j'essaie de faire le bilan, de voir ce qu'il y eu de bien ou pas dans ma saison et ce que j'ai envie d'accomplir. Prendre du repos, c'est nécessaire pour chaque joueur mais certains n'en prennent pas assez.