Elena: "Hâte d'y être"

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Propos recueillis par Yannick SAGORIN , modifié à
S'il décrit Petter Solberg comme un gamin devant son nouveau jouet, Daniel Elena n'est pas le dernier à être excité par la saison WRC qui s'ouvre ce week-end en Suède et par la DS3 que les ateliers de Citroën ont mis entre les mains de son alter ego Sébastien Loeb. Pour le septuple champion du monde, toute autre issue qu'un huitième sacre semble aujourd'hui inimaginable. Quant à 2012, tous les espoirs restent permis...

S'il décrit Petter Solberg comme un gamin devant son nouveau jouet, Daniel Elena n'est pas le dernier à être excité par la saison WRC qui s'ouvre ce week-end en Suède et par la DS3 que les ateliers de Citroën ont mis entre les mains de son alter ego Sébastien Loeb. Pour le septuple champion du monde, toute autre issue qu'un huitième sacre semble aujourd'hui inimaginable. Quant à 2012, tous les espoirs restent permis... Comment se sent-on à la veille d'une neuvième saison pleine en WRC ? Motivé comme au premier jour ? Encore plus ! C'est un nouveau challenge qui s'ouvre à nous, avec une nouvelle voiture qui plus est. On se doit de conserver notre titre et on a hâte d'y être pour voir où on en est, vérifier si l'on a bien travaillé en amont. En termes de motivation, on est à bloc, comme d'habitude. Avez-vous le sentiment de repartir à zéro avec cette nouvelle réglementation et cette nouvelle voiture ? Comme toujours, on repart sur une copie blanche en début de saison, et c'est valable pour tout le monde. On sait qu'on a une belle voiture à disposition, une quatre roues motrices qui promet. Maintenant il y a tellement de facteurs en jeu... Par exemple, on repasse en pneus Michelin, avec un moteur 1600 et sans le différentiel piloté. Cela demande des efforts d'adaptation. Mais de toute façon, on va rapidement voir si notre travail porte ses fruits. Quel regard portez-vous sur cette fameuse DS3 ? Je la trouve très sympa ! Elle a une bonne bouille en plus. Et que dire des sensations ! Ça bouge, c'est vivant, ça fait un peu plus de bruit, en somme c'est un joli jouet et on s'amuse bien avec. Le Père Noël nous a gâtés ! Maintenant, on en saura plus sur son véritable potentiel à partir du Portugal. Ce sera encore prématuré au Mexique car il s'agit aussi d'un rallye très atypique, peu représentatif de ce qu'on va retrouver tout au long de la saison. On parle beaucoup de l'adaptation du pilote à une nouvelle voiture, mais qu'en est-il pour un copilote ? Pour ce qui est des notes, pas de souci. Le système reste le même, qu'on roule en 2 CV ou avec une DS3. Par contre, c'est vrai qu'il faut se faire à l'ergonomie dans l'habitacle. On a dû faire pas mal de modifications car la voiture est plus courte que la C4 et nos baquets sont plus proches l'un de l'autre. En fait, on a réaménagé le bureau... Ce week-end vous débutez la saison en Suède, un défi toujours difficile à relever. Vous sentez-vous armés pour refaire le coup de 2004 (victoire de Loeb) ? C'est un rallye atypique, le seul sur glace dans la saison, où les conditions météo jouent un rôle prépondérant. Or aujourd'hui, les prévisions ne sont pas bonnes pour nous. De la neige est attendue dans la nuit de jeudi à vendredi et vu qu'on ouvre la route dans la première étape, ça risque d'être compliqué. Nos poursuivants vont pouvoir trouver le grip dans nos traces, donc ça s'annonce difficile. On verra bien... "Pourquoi ne pas continuer en 2012 ?" Quand on regarde le calendrier, avec de nombreux rallyes historiques au programme et notamment le retour de la Sardaigne, de l'Argentine et de la Grèce, on a le sentiment que la saison 2011 est taillée pour vous... Non, pas plus pour nous que pour les autres. Déjà, il y a un rallye asphalte de moins par rapport à l'an passé. Il n'en reste que trois. Après, effectivement, il y a le retour au calendrier de rallyes qu'on n'a pas courus depuis un moment. Ce sont certes des courses où on a souvent été performants mais nos concurrents apprécient également ces terrains-là. Avez-vous un terrain de prédilection comme Sébastien Loeb que l'on sait particulièrement à l'aise sur asphalte ? Non, moi je m'amuse sur tous les revêtements. Cela dit, j'aime beaucoup la terre, pour les sensations. Parce que ça glisse ! Quels seront vos plus sérieux rivaux cette saison ? Nous-mêmes ! Tout le monde veut notre tête, alors avant de penser à la concurrence, il nous faut déjà rester concentrés et motivés en toutes circonstances. Ensuite, il y a "Seb 2", notre équipier (Sébastien Ogier, ndlr), qui est en pleine progression et en pleine confiance. Latvala a fait une grosse saison l'an dernier et l'année précédente, c'était Hirvonen. Il ne faut pas oublier non plus Petter Solberg, heureux comme un gamin d'être au départ de cette nouvelle saison avec une DS3 entre les mains. Officiellement, on peut dire qu'il y a cinq pilotes qui peuvent se battre pour la gagne à chaque rallye. Cela sans parler de la mécanique, qui suivra ou pas... Voyez-vous une alternative à un huitième sacre à la fin de la saison ? Non, ça nous est impossible. On ne court pas après le huitième titre mais on veut tout simplement conserver notre couronne. Tout le monde veut notre tête, et nous on veut la garder. Mais attention, chaque année les gens croient que c'est facile pour nous, qu'on enfile les championnats comme on enfile des pâquerettes (sic). Je ne dirais pas que c'est de plus en plus dur mais chaque saison est différente, et ça n'a jamais été évident. Il a toujours fallu batailler, que ce soit contre Solberg, contre Grönholm ou contre Hirvonen. Et 2012 dans tout ça ? Je n'en sais rien... il faut demander à Seb (Sébastien Loeb, ndlr) ! Tant qu'il est motivé, tant qu'on s'éclate, on continue. Le jour où il décidera de s'arrêter, j'arrêterai aussi. Le facteur déterminant, c'est le plaisir. Si on prend du plaisir encore cette année, pourquoi ne pas continuer ?