Dusautoir: "Une classe au-dessus"

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Propos recueillis par Sylvain LABBE, , modifié à
A peine plus apaisé qu'avant de défier l'Angleterre, Thierry Dusautoir, à la veille de disputer sa deuxième demi-finale de Coupe du monde face au Pays de Galles samedi, à l'Eden Park, ne cache pas son respect pour le niveau de jeu produit par son adversaire depuis le début du tournoi. Et si les Bleus ont pour eux l'expérience de ce genre de rendez-vous, le flanker tricolore mesure aussi le risque de relâchement qui rôde toujours autour du XV de France.

A peine plus apaisé qu'avant de défier l'Angleterre, Thierry Dusautoir, à la veille de disputer sa deuxième demi-finale de Coupe du monde face au Pays de Galles samedi, à l'Eden Park, ne cache pas son respect pour le niveau de jeu produit par son adversaire depuis le début du tournoi. Et si les Bleus ont pour eux l'expérience de ce genre de rendez-vous, le flanker tricolore mesure aussi le risque de relâchement qui rôde toujours autour du XV de France. Thierry, comment vivez-vous cette semaine de préparation avant une nouvelle demi-finale de Coupe du monde ? Elle est plutôt positive. On a maintenant une certaine expérience de ce genre de matches ; en sachant qu'après une belle performance, on ne sait jamais si on sera à nouveau à la hauteur de l'évènement, c'est toujours la difficulté qu'on a à préparer ce genre de matches. Justement, vous le dites : vous avez pour vous l'expérience de ces demi-finales, vous en avez joué une certains d'entre vous en ont joué deux, les Gallois aucune. Est-ce que cela peut constituer un avantage ? Je pense que le véritable baromètre, c'est le niveau des équipes et le niveau que produit chaque équipe depuis le début de la compétition. De ce point de vue, les Gallois sont une classe au-dessus, tout simplement parce qu'ils sortent d'une poule qui était la plus relevée de la compétition, ils ont perdu d'un point (16-17) face aux Sud-africains au terme d'un match de très haut niveau, ils ont su battre et sortir des Irlandais très en forme. Ils ont des matches auxquels ils peuvent se référer, nous en revanche, on n'en a beaucoup moins, donc c'est pour moi vraiment le baromètre le plus important. Même si on a plus l'habitude de jouer ces matches-là, aujourd'hui, on va jouer contre une équipe qui est très en forme vraiment. " Les Gallois ont joué un rugby magnifique " Après un parcours pour le moins cahoteux pour parvenir jusqu'à cette demi-finale, dans quel état d'esprit se trouve le capitaine que vous êtes à 24 heures de l'évènement ? Je suis déjà très heureux pour l'équipe, qu'on ait réussi d'atteindre ce niveau de compétition, mais comme je l'avais dit la semaine dernière, c'était un peu une autre compétition qui recommençait au niveau de ces quarts de finale ; on a réussi tant bien que mal à se qualifier pour ces phases finales, on a saisi notre chance la semaine dernière et il faut continuer à profiter de l'opportunité qu'onj a réussi à s'offrir, donc on continue à rester concentré sur le prochain objectif. Avez-vous la sensation qu'à la différence de 2007, le groupe n'a pas accuse le même relâchement qui avait été fatal face à l'Angleterre ? En 2007, on avait sorti la meilleure équipe au monde (les All Blacks défaits 20-18 à Cardiff, ndlr), ils étaient les grands favoris de la compétition à l'époque. Même si on a battu l'Angleterre, aujourd'hui, je ne pense pas que l'Angleterre faisait partie des favoris de la Coupe du monde 2011. De ce point de vue, les choses sont un peu différentes et la semaine l'a été tout autant. Etes-vous étonné de voir le Pays de Galles évoluer sur cette compétition à ce niveau de jeu ? Non parce que ça fait déjà quelques années qu'ils produisent un jeu plein d'enthousiasme, ils ne se posent pas trop de questions lorsqu'ils rentrent sur le terrain avec énormément d'envie. Sur ce qu'on a pu voir du Pays de Galles sur ce début de Coupe du monde, franchement, ils ont joué un rugby magnifique ; pour moi, les deux équipes que j'ai trouvé les plus impressionnantes, ce sont l'Afrique du Sud et le Pays de Galles, donc pour moi, c'est tout à fait normal de les retrouver en demi-finales. " Les demi-finales sont des matches compliqués " Est-ce que ce d'une certaine manière ce match est plus compliqué à préparer que le quart de finale face à l'Angleterre ? D'une manière générale, les demi-finales sont des matches compliqués, des matches qu'il faut absolument gagner, dans lesquels il faut tout donner, et même si on les gagne, on sait qu'il reste une étape encore derrière. Que ce soit les demi-finales que j'ai eu à jouer en championnat ou en Coupe d'Europe, ce sont des matches très difficiles à jouer. Alors évidemment, pour une Coupe du monde, c'est amplifié, mais comme je le disais, c'est une grande chance que d'être là aujourd'hui, il faut qu'on soit capable de la saisir. Les deux nations du Sud semblent arriver un peu au bout du rouleau. Est-ce une source de motivation ? Ou est-ce que vous ne vous concentrer que sur ce match ? C'est vrai que les deux équipes qualifiées dans l'autre partie du tableau ont montré des signes de faiblesse. Mais aujourd'hui, je ne sais pas si l'équipe de France est en position de critiquer le jeu de ses adversaires ; ceci étant dit, on a une opportunité d'aller en finale de Coupe du monde. Tout est possible pour nous, c'est ce en quoi ce match est difficile à jouer. Parce qu'il recouvre toute la pression qu'on peut avoir pour la suite: il ne restera qu'un match et on sait qu'on est vraiment capables de réaliser l'exploit recherché à ce moment-là. Comme c'est le cas de cette équipe du Pays de Galles.