Dusautoir: "Je commence à avoir l'habitude..."

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Propos recueillis par LAURENT DUYCK , modifié à
Voici les réactions des joueurs du XV de France à l'issue de la défaite concédée face à l'Australie:

Voici les réactions des joueurs du XV de France à l'issue de la défaite concédée face à l'Australie: Thierry Dusautoir (capitaine du XV de France): "Ce n'est pas un sentiment facile à expliquer. Malheureusement, je commence à en avoir l'habitude entre la tournée d'été et ce match. En première mi-temps, on était dedans, on sort à égalité (13-13). S'il y a quelque chose à expliquer, c'est peut-être ces deux essais en début de seconde mi-temps qui nous mettent KO. Après l'équipe lâche petit à petit, ce qui donne ces essais australiens... Ils ont joué sur le même tempo tout au long du match et on a fini par sombrer mais on a surtout sombré mentalement sur cette deuxième mi-temps. Même s'ils nous étaient supérieurs ce soir, il n'y a rien à dire là-dessus, on aurait pu s'éviter une telle différence au score et une telle raclée à l'arrivée. On aurait dû s'accrocher. On ne peut pas dire qu'on a été présents tout au long de la partie." Dimitri Yachvili (demi de mêlée du XV de France): "On est en état de choc. C'est dur à digérer. On est passés complètement à côté pendant 40 minutes. C'est difficile à expliquer, je n'étais pas sur le terrain. On a lâché collectivement. A la mi-temps, on est présents, ensuite on s'effondre. On en a un peu parlé pour chercher les solutions." Guilhem Guirado (talonneur du XV du France): "On est dans le flou, je ne peux pas donner de réponses à chaud. Il faut regarder le match à la vidéo. A chaque fois, on défendait, c'était dur. On a eu très peu le ballon. A 16-27, on tenait encore le match. Après..." Nicolas Mas (pilier du XV de France): "Collectivement, on est sortis du match. C'est comme ça. Il faut qu'on bosse pour sortir la tête de l'eau. Physiquement, on tient. Mais on a lâché collectivement. Cet essai de pénalité n'a pas pesé sur le match car on a eu très peu de mêlée par la suite. On est tous dans le même bateau. Il faut relever la tête. Je n'ai pas de bilan à faire... C'est dommage parce que ce groupe travaille bien." Jérôme Porical (arrière du XV de France): "Ce n'est pas moi qui vais vous donner les réponses parce que je ne les connais pas. Je ne sais pas... On est dans le match et à un moment donné, on n'y est plus et on prend 40 points. Sans savoir pourquoi. Ce sont de bons joueurs, on a pu le voir, mais je ne comprends pas comment on a pu perdre le fil du match. On a été débordés en défense. Cette défaite est encore plus dure que celle concédée en Argentine. Parce qu'on est en France, qu'on prend 50 points. Ça fait mal." Fulgence Ouedraogo (troisième ligne du XV de France): "On est dépités. On a honte d'avoir sorti un match comme celui-là devant notre public. On est déçus d'être passés au travers et d'avoir réalisé une deuxième mi-temps aussi catastrophique. On n'a rien montré. On va baisser la tête, ça va être une période très difficile pour nous, mais on va rester unis, on va travailler pour le prochain Tournoi et pour la Coupe du monde. Et je suis sûr que l'équipe de France a les capacités de montrer un meilleur visage. Je n'arrive pas à trouver les mots pour expliquer une déroute comme celle-là. On aurait pu parler de technique ou de stratégie si on avait perdu de 10 ou 15 points, mais là, c'est un naufrage collectif. Et c'est compliqué de trouver une explication. Sur une demi-heure, on a été pris... Pour prendre autant de points, c'est que sur le terrain on a démissionné, qu'on n'était plus aussi présents en défense. On ne s'est pas accrochés. Il ne faut pas oublier tout ce qu'on a fait jusqu'à présent, on a gagné le Grand Chelem... Ce soir, on a pris une gifle. Et ça doit nous donner envie de retourner au travail et d'être encore plus forts pour les échéances à venir." Julien Pierre (deuxième ligne du XV de France): "On fait 50 minutes correctes. Après, on est complètement dépassés, physiquement, tactiquement. C'est un gros coup de massue. On savait qu'ils pratiquaient un rugby extraordinaire, qu'ils mettaient beaucoup de vitesse dans leur jeu. Mais on a commencé à les regarder jouer et à subir. Il y a très peu de déchets dans leur jeu. Tous les week-ends dans le Super 14, ils pratiquent ce même rugby. Ils arrivent à faire des rucks à deux, nous, on ne fait jamais ça dans le championnat de France. Il va falloir trouver des solutions contre ces équipes-là. Mentalement, c'est dur, mais il va falloir rebondir, il y a d'autres échéances à venir. Il ne faut pas baisser les bras. Il faut qu'on honore ce maillot." Damien Traille (ouvreur du XV de France): "Là, c'est la chute totale après avoir relevé la tête contre les Fidji et l'Argentine. C'est le mal français... Mais on espère que cette claque permettra de relever la fierté de tous pour le Tournoi qui arrive et pour la Coupe du monde. Pour moi, c'était inespéré d'être appelé sachant ma longue absence en raison de mes blessures. C'était une satisfaction d'être là, à un nouveau poste, avec un nouveau système de jeu. Il y a eu du bien, du moins bien. Je savais très bien qu'en me lançant ce défi, je serais ciblé, je serais critiqué... Je ne fais pas attention à ça. J'ai un plan en marche, retrouver du temps de jeu et des repères collectifs."