Dumoulin: "Une réaction d'orgueil"

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Propos recueillis par Benoît CONTA , modifié à
Toujours invaincu en championnat, Chambéry affronte Kiel, samedi, dans le cadre de la 8e journée de Ligue des champions. Poussifs ces derniers temps et humiliés à l'aller, les Savoyards, à l'image de leur gardien, Cyril Dumoulin, espèrent que ce match leur permettra de relancer définitivement la machine. Le portier ne sera en revanche pas animé d'un quelconque sentiment de revanche, après sa non-sélection pour le Mondial.

Toujours invaincu en championnat, Chambéry affronte Kiel, samedi, dans le cadre de la 8e journée de Ligue des champions. Poussifs ces derniers temps et humiliés à l'aller, les Savoyards, à l'image de leur gardien, Cyril Dumoulin, espèrent que ce match leur permettra de relancer définitivement la machine. Le portier ne sera en revanche pas animé d'un quelconque sentiment de revanche, après sa non-sélection pour le Mondial. Cyril, peut-on considérer que cette reprise est difficile ? Vu les résultats, oui. Même si on empoche trois victoires, ce sont trois matches gagnés à l'arraché, avec les tripes. C'est clair qu'on balbutie encore dans notre jeu. Avez-vous craint la défaite face à Nîmes ? Je pense sincèrement qu'il y avait une crainte, mais qu'on n'avait pas peur en même temps. Quand on voit qu'ils nous tiennent, qu'ils reviennent, on a toujours peur que ça ne passe pas mais il se dégage de cette équipe une sérénité qui fait que les fins de match tournent en notre faveur. On ne panique pas, on ne s'affole pas. On garde l'esprit clair, on reste serein pour mettre les bons ballons au fond. Pour le moment, ça nous a réussis dans le money-time. La défense est-elle le noeud du problème ? C'est vrai que la défense n'est pas encore bien en place, avec notamment Xavier (Barachet) qui est fatigué, Bertrand (Roiné) qui est blessé. Ils faisaient partie d'une ossature qui était plutôt stable de ce point de vue. On doit désormais composer autrement. La défense, ce sont beaucoup de réglages et forcément ça met un peu de temps à se mettre en place. "Le genre de match qu'il nous faut pour élever notre niveau de jeu" Dans ce cadre, est-ce le bon moment d'aborder un match face à Kiel ? Il n'y a pas vraiment de bons moment pour affronter une équipe comme Kiel. C'est une équipe qui est au-dessus de nous. Maintenant, c'est aussi un match où l'on a un peu moins de pression pour se lâcher vraiment et trouver nos réglages. On sait que si on trouve les réglages face à eux, ils fonctionneront contre tout le monde. Donc travailler sans avoir une grosse pression du résultat, c'est une bonne chose. Même si c'est clair qu'on ne joue pas ce match pour perdre. Et c'est peut-être le genre de match qu'il nous faut pour élever notre niveau de jeu car on a un peu trop tendance à s'adapter à l'adversaire. Est-ce un avantage pour vous d'affronter Kiel, qui a encore quelques blessés comme Andersson ou Narcisse ? Il n'y a jamais de bons moments pour les affronter, mais moins il y a de grands joueurs à affronter, mieux c'est. On préfère jouer Kiel sans Kim Andersson et sans Daniel (Narcisse), qu'avec eux mais après on verra à la fin du match si ça change quelque chose, mais c'est mieux de les jouer maintenant que dans deux mois. Avez-vous toujours en tête le match aller, quand vous aviez perdu de douze buts (23-35) ? Sur le match aller, on en veut plus à nous-mêmes qu'à nos adversaires. On était passé à côté de notre match. Plutôt qu'une revanche, on attend surtout une réaction d'orgueil. On veut leur montrer que ce match était une erreur. Votre victoire face à Barcelone peut-elle servir de référence ? C'est un peu le même genre de match. On arrive sur le terrain avec pas trop de chances de gagner et puis finalement on finit par le faire. On ira avec cette envie de renverser des montagnes. "Cette envie de prouver, elle est quotidienne" Personnellement, avez-vous un sentiment de revanche, puisque vous avez quitté le groupe juste avant le Mondial ? Il n'y a pas de revanche. C'est une logique que je suis amenée à accepter sur la sélection de Claude (Onesta). Elle a fait ses preuves depuis longtemps même si elle me dessert puisque c'est toujours moi qui reste sur le carreau. Maintenant, il faut savoir faire la part des choses. Ce que je fais en club n'a rien à voir avec ce que je fais en équipe de France. N'y a-t-il un besoin de prouver sa valeur ? Cette envie de prouver, elle est quotidienne. L'équipe de France passe par ce qu'il se passe en club. La première personne à qui j'ai envie de prouver c'est à mon coach. Il y a également mes partenaires, afin qu'ils apprennent à avoir confiance en moi. Forcément sur des matches comme ça, on a envie de se faire remarquer mais il ne faut pas non plus se tromper d'objectif, comme le dit d'ailleurs Claude. Si on attend ce genre de matches pour se faire valoir soi-même, on met en danger l'équipe. Il faut se dire que ce sont les résultats de l'équipe qui nous feront briller, plutôt que l'inverse. Est-ce que ça aide de vivre cette situation avec Cédric Paty et Grégoire Detrez qui sont un peu dans le même cas ? Oui, ce sont des personnes avec qui je m'entends très bien. Ça aide de pouvoir parler de ces choses-là plutôt que de ruminer dans son coin, et de se poser plein de questions. Avec eux, on a forcément plus d'échanges et ça aide à mieux comprendre, et à mieux accepter les choses. Pour finir, y a-t-il une priorité donnée à la Ligue des champions ou au championnat ? Le club a tendance à dire qu'il faut tout jouer à fond. Nous, sincèrement, si on devait choisir, ce serait le championnat. Car si c'est pour disputer un huitième européen et tomber sur un gros et ne pas voir plus haut... est-ce que c'est plus intéressant ? Je pense qu'inconsciemment, on a une priorité sur le championnat. On est en train de vivre de belles choses et on a envie que ça continue. On a envie d'y croire. Ce n'est pas pour autant qu'on délaisse la Ligue des champions. Mais si on devait avoir une priorité, c'est le championnat car c'est par lui qu'on rejouera la Ligue des champions l'an prochain.