Djokovic et l'usure de la victoire

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Par François Quivoron , modifié à
Avant le Masters de Londres, la rédaction dresse le portrait des huit qualifiés. Novak Djokovic aborde le tournoi sans certitude sur le plan physique et mental. Ces dernières sorties ont confirmé une certaine usure, conséquence logique d'une année exceptionnelle sur le plan des résultats. Mais il a un statut à défendre en Angleterre, avant de se tourner vers la saison 2012, celle de la confirmation.

Avant le Masters de Londres, la rédaction dresse le portrait des huit qualifiés. Novak Djokovic aborde le tournoi sans certitude sur le plan physique et mental. Ces dernières sorties ont confirmé une certaine usure, conséquence logique d'une année exceptionnelle sur le plan des résultats. Mais il a un statut à défendre en Angleterre, avant de se tourner vers la saison 2012, celle de la confirmation. Numéro un mondial pour la première fois de sa carrière, dix titres dont trois tournois du Grand Chelem (Open d'Australie, Wimbledon et US Open) et cinq Masters 1000, la saison 2011 de Novak Djokovic a frôlé la perfection. Invaincu durant les cinq premiers mois de l'année, le Serbe a enregistré sa première défaite contre Roger Federer à Roland-Garros. Depuis, il n'a perdu que trois fois, dont deux sur abandon (contre Andy Murray à Cincinnati et Juan Martin Del Potro en Coupe Davis). Son bilan de 69 victoires et seulement quatre revers le place parmi les invincibles, comme John McEnroe en 1984 et Roger Federer en 2005 et 2006. Derrière ce tableau de chasse impressionnant se cache une étonnante métamorphose intervenue au tournant de l'année 2010. Dans le sillage de sa victoire en Coupe Davis avec la Serbie en décembre, Djokovic s'est transformé en machine à gagner, transcendé par une confiance inébranlable et façonné par un comportement ultra professionnel. Rafael Nadal a même pris les traits de sa victime préférée puisque l'Espagnol a perdu six finales en 2011 face au nouveau boss du circuit. Mais à force de tutoyer les sommets, l'usure s'est peu à peu immiscée dans la mécanique parfaitement huilée de Djokovic. Une alerte à Cincinnati, une autre en Coupe Davis, puis il a contracté une douleur à l'épaule à Bâle, avant de déclarer forfait pour son quart de finale à Bercy contre Jo-Wilfried Tsonga. Il découvre ainsi l'exigence de la perfection et la gestion de ses efforts qu'il doit appréhender au mieux, d'autant qu'il a joué plus de 70 matches cette saison. Cette longue année, pleine de succès pour le Serbe, trouve son épilogue la semaine prochaine lors du Masters de Londres. Vainqueur de l'épreuve en 2008, il débarque en Angleterre sans grande certitude quant à sa condition physique et à son niveau de jeu. Marian Vajda, son entraîneur, avait reconnu il y a quelques jours à Bercy que Djokovic n'était pas à 100% de ses moyens, ses déplacements moins précis au POPB en étaient l'illustration. Comme son attitude sur le court, entre agacement et nonchalance, qui témoigne d'un réel essoufflement mental en cette fin de saison. Au mieux, il lui reste cinq matches avant de couper, de se ressourcer, avant de se tourner vers la nouvelle année. Peut-être la plus dure, parce qu'il devra confirmer.