Dix pièges à éviter pour gagner le Tour

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TOUR - Europe1.fr a listé dix pièges à éviter pour tout candidat potentiel à la victoire.

On a coutume de dire : "le Tour ne se gagnera pas aujourd'hui mais il peut se perdre". Epreuve cycliste la plus exigeante au monde, la Grande Boucle réclame une attention de tous les instants et requiert certaines qualités pour éviter les mauvais plans. Europe1.fr a listé, de manière plus ou moins sérieuse, les dix principaux pièges à éviter pour gagner le Tour. Andy, si tu nous lis.

Le départ de sénateur. 122e à 1'09". Tel fut le classement d'Andy Schleck l'an dernier sur le prologue à Amsterdam, soit une perte sèche de 42" sur Contador en 8 kilomètres. La veille de l'arrivée, il n'en a perdu que 31 entre Bordeaux et Pauillac, sur un chrono de... 52 kilomètres. Pour éviter les regrets, le cadet des Schleck va devoir répondre présent dès le premier jour de course. Une chance pour lui, il n'y a pas de prologue mais une étape en ligne. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faudra pas être attentif...

Le saut de chaîne. Le cyclisme, ce n'est pas qu'une histoire de gros mollets et de fréquence cardiaque. Il faut aussi prendre soin de sa monture. Pour l'avoir peut-être oublié l'an dernier dans le Port de Balès (changement de braquet trop violent ? dérailleur trop fragile ?), Andy Schleck l'a payé d'un débours de 39 secondes à l’arrivée de l’étape. Soit exactement l'écart qu'il y eut entre Alberto Contador et lui à l'arrivée du Tour.

Le coup tordu. Oscar Pereiro a déjà gagné un Tour de France. Pour tous les favoris du Tour, cette simple information peut avoir valeur d'avertissement. Le 15 juillet 2006, le peloton fait relâche et laisse 30 minutes à un groupe dans lequel a pris place le coureur de la Caisse d'Epargne, alors 46e du général à 29 minutes. Ce solide équipier s'empare du Maillot Jaune et termine deuxième du Tour avant d'être déclaré vainqueur après le déclassement de Landis. A noter que depuis cette victoire surprise, les Espagnols sont invaincus sur le Tour (Pereiro 2006, Contador en 2007, 09 et 10, Sastre en 2008).

Le coup de bordure. Tour 2010. De retour sur le Tour après un an d'absence, Alberto Contador reçoit une leçon d'un autre revenant (d’encore plus loin), Lance Armstrong. Dans un virage avec vent de côté, le Texan profite de sa bonne position pour se faire la belle avec les HTC-Columbia de Mark Cavendish. Résultat : 41 secondes de perdues pour Contador. Sur son compte Twitter, le septuple vainqueur de l'épreuve explique que l’Espagnol a encore "beaucoup de choses à apprendre". Après le vent, un beau vent.

Le coup de trop. On ne parle plus ici de bordure mais d'alcool. Souvenez-vous du 20 juillet 2006. Ce jour-là, Floyd Landis éclabousse le Tour, et pas de son talent, en parcourant 150 kilomètres en tête (dont cinq difficultés) et en remportant l'étape avec plus de cinq minutes d'avance sur Carlos Sastre. Cela valait bien une soirée arrosée et quelques verres de whisky. C’est en tout l’excuse que le coureur prendra pour expliquer son contrôle positif à la testostérone effectué le soir-même et qui lui fera perdre le Tour. Attention, l'alcool nuit gravement à la crédibilité.

La viande intoxiquée. Sur le Tour, il faut faire attention à ce qu'on mange. Quantité, qualité, apports nutritionnels, tout est mesuré ou presque. Malheureusement, on ne mesure pas encore le taux de clenbutérol dans les pièces d'aloyau. Contador l'a appris à ses dépens lors de la deuxième journée de repos du Tour 2010. Suspendu deux ans en raison d'un contrôle anormal, l'Espagnol a vu sa victoire mise en ballotage. Présent cette année, il a décidé, pour prévenir tout risque, de devenir végétarien.

La fringale. C'est encore une question d'alimentation. En l’occurrence ici de sous-alimentation. Sur Paris-Nice 2009, Contador avait été cloué au sol dans la montée vers Fayence. Sur le Tour, la fringale la plus légendaire fut celle de Miguel Indurain dans la montée vers les Arcs, en 1996. Ce jour-là, le quintuple vainqueur de l'épreuve abandonne quatre minutes à Bjarne Riis et tout espoir de remporter une sixième Grande Boucle. Et rend le cyclisme des années 1990 un peu plus humain…

La carte familiale. Ils ont changé d'équipe. Mais ils sont toujours ensemble, inséparables. Andy et Frank Schleck vont une nouvelle fois tenté de faire vaciller Alberto Contador. Mais est-ce une force d'être si proches ? Psychologiquement, c'est une certitude. Mais tactiquement, c'est plus discutable. L'un n'est-il pas tenté de changer de tactique s'il voit l'autre moins bien ? Par ailleurs, en 2009, la fratrie Schleck avait dominé l'étape reine du Tour mais le "à toi, à moi" mené contre Contador n'avait rien donné...

Les gestes d'amitié. On ne va pas être aussi catégorique que Bernard Hinault mais pour gagner un Tour, il faut être un peu tueur dans l'âme. L’an dernier, Andy Schleck et Alberto Contador expliquaient se respecter, s'apprécier. Lors de l'arrivée au Tourmalet, à deux jours du final à Paris, le Madrilène avait placé sa main sur l'épaule du Luxembourgeois, sollicitant sa poignée de main. Pas sûr que cette année, le plus si jeune Schleck accepte cette proximité physique qui est aussi soumission psychologique.

La chute. La liste des coureurs qui ont laissé filer le Tour sur une chute est longue : Luis Ocana, Joseba Beloki, Alex Zülle, Tyler Hamilton (bon, on exagère un peu). Sur le Tour, la chute est le danger majeur à éviter. Entre la nervosité des premières étapes, les descentes sinueuses, les conditions météo parfois difficiles et, à l'occasion, les pavés (Franck Schleck peut témoigner), les risques sont partout et l'attention doit être maximale. Lors de ses sept victoires consécutives sur le Tour, Armstrong n'a jamais chuté lourdement. Le résultat de la chance, mais aussi d’un sens certain du placement. Pour être un "boss" et gagner le Tour, il ne faut rien laisser au hasard.