Deschamps: "Je suis solide"

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Alexandre Sarkissian , modifié à
Interrogé principalement sur l'affaire Gignac, l'entraîneur de l'OM n'a pas tenu à s'attarder sur la question, mais ne s'est pas dérobé sur la situation de son équipe. Deux jours avant de recevoir le PSG, alors que ses joueurs restent sur deux défaites, Deschamps n'a pas non plus botté en touche sur sa situation personnelle en cas de mauvais résultat dimanche.

Interrogé principalement sur l'affaire Gignac, l'entraîneur de l'OM n'a pas tenu à s'attarder sur la question, mais ne s'est pas dérobé sur la situation de son équipe. Deux jours avant de recevoir le PSG, alors que ses joueurs restent sur deux défaites, Deschamps n'a pas non plus botté en touche sur sa situation personnelle en cas de mauvais résultat dimanche. Que s'est-il passé avec André-Pierre Gignac ? Il s'est passé ce qu'il s'est passé. Une décision a été prise, ça été acté, point. Ce qui m'intéresse, c'est le match qui nous attend dimanche. Gignac a-t-il un avenir à l'OM ? Ce n'est pas d'actualité. C'est peut-être votre actualité mais moi, ce qui m'intéresse, c'est dimanche. Cela a-t-il perturbé le groupe ? Le groupe travaille, il prépare le grand match de dimanche pour faire en sorte de répondre présent, car c'est chez nous. Et ce sont des matches aux saveurs particulières. Le clash avec Gignac intervient un peu après votre différend avec José Anigo ? Dans quel état d'esprit êtes-vous ? Je suis évidemment très déçu quand les résultats ne sont pas là. Je m'investis beaucoup au quotidien pour faire en sorte d'avoir les meilleurs résultats et quand vous me prenez mercredi après l'Olympiakos, je suis très déçu, mais dès le lendemain matin, je suis regonflé à bloc, j'ai évacué. Je pense à ce qui nous attend et les matches qui viennent. J'ai toujours été dans cet état d'esprit. C'est la deuxième exclusion d'un joueur en quelques joueurs (après celle de Chris Gadi, ndlr). Avez-vous le sentiment d'avoir repris la main sur votre groupe ? Je ne vais pas rentrer pas dans ce débat-là, là n'est pas la question. Les décisions ont été prises, je les prends dans mon domaine par rapport à ce qui peut se passer au quotidien. "J'espère qu'on sera à la hauteur" Le groupe se fissure-t-il ? A partir du moment où on n'a pas les résultats qu'on devrait avoir, c'est compliqué partout, pour tout le monde, pour l'entraîneur, surtout dans un club médiatique comme l'OM. Ça ne sert à rien de revenir sur ce qui s'est passé car on ne pourra pas le changer. Il faut regarder devant. La mise à l'écart concerne un joueur offensif, un secteur où votre équipe n'est pas performante en ce moment. Avec le départ des frères Ayew à la CAN, cela ne vous oblige-t-il pas à recruter au moins un attaquant ? Je n'ai pas d'avis là-dessus, ce n'est pas le moment, on parlera du mercato en décembre ou en janvier. Après, libre à vous d'anticiper, je ne suis pas dans cette optique aujourd'hui. Comment rebondir dans cette situation ? L'équilibre est fragile, même quand ça marche bien, c'est le haut niveau. Jusqu'à preuve du contraire, on a encore toutes nos chances de nous qualifier pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions. Certes, on va à Dortmund, mais on n'est pas éliminés. En championnat, on connaît la situation, on affronte un des favoris au titre et tous les ingrédients sont réunis pour qu'il y ait ce grand match, j'espère qu'on sera à la hauteur. Préparez-vous ce match dans les pires conditions ? Il n'y a pas de pires conditions. On peut toujours connaître pire, ça peut être mieux, c'est comme ça. Les avant matches de ces rencontres sont toujours animés. Nous, on a eu ce match en Ligue des champions, ce qui a écourté la semaine. N'est-ce pas un peu trop usant à Marseille actuellement ? Je ne connais pas une situation d'entraîneur où ce n'est pas usant. Ça use forcément, mais c'est mon métier, ma passion, je sais à quoi m'attendre. Des fois, il y a des bonnes périodes, des fois de moins bonnes. Y a-t-il urgence car le stade est de plus en plus vide ? Il sera plein dimanche, mais je n'occulte pas le fait que les résultats conditionnent le nombre de spectateurs, c'est sûr. C'est aussi le cas de beaucoup de clubs. Et venir voir un match de foot, ça coûte aussi de l'argent et on ne peut pas l'oublier non plus. Il y a une crise, tout est lié. C'est un ensemble de choses. "S'il y a des mauvais résultats je suis le responsable" Cet OM-PSG est-il le match de la dernière chance pour jouer quelque chose en championnat ? C'est un match important et un peu plus car il y la situation, et puis c'est Paris, ce que ça représente, dans la ville, pour les supporters. Ce n'est pas un match ordinaire. La dernière chance ? Non. On a l'opportunité de jouer un bon match contre une belle équipe. La situation comptable ne s'est pas arrangée avec la défaite contre Montpellier. Comme chaque année, c'est particulier. Qui a le plus de pression aujourd'hui ? Antoine Kombouaré ou vous ? La pression est là, on vit avec, c'est la définition même du métier. Etes-vous un entraîneur heureux à Marseille ? Quand mon équipe ne gagne pas, je ne suis pas heureux, je suis profondément déçu. Avec les années, j'essaie de relativiser, mais ça me prend au fond de moi, j'ai toujours eu cette haine viscérale de la défaite. Je suis bien obligé de l'accepter. Vu nos résultats, je ne peux pas dire que je suis heureux et épanoui. C'est le métier, je le répète. Peu importe où l'on soit, et un peu plus ici. Je me passerais bien de tout élément perturbateur. Comment remobiliser vos joueurs ? Ils le sont, je vous l'assure, c'est loin d'être morne plaine. Ça fait partie de la vie, il y a des moments plus ou moins agréables, mais il y un objectif commun. Après, c'est comment faire pour s'imposer. Y a-t-il encore de la cohésion dans le groupe ? (Un blanc) Oui... après... oui, pourquoi ? Peut-on parler de clans ? On a eu l'impression mercredi que personne voulait jouer avec Gignac ? C'est votre avis, je ne vais pas commenter ça. On a aussi l'impression que votre message ne passe plus bien. Vos joueurs vous écoutent-ils ? Oui, ils écoutent. Après, on peut interpréter, je ne vais pas empêcher ça. Des fois, on veut et on n'y arrive pas. La tête commande et des fois, le corps ne suit pas toujours. Avez-vous le sentiment de jouer votre place sur ce match ? Ça fait partie de mon métier d'entraîneur, moi comme les autres. A partir du moment où j'accepte ce métier, s'il y a des mauvais résultats, je suis le responsable. Après, vous savez ce qui se passe... Ça peut arriver à tout moment, ça aurait pu arriver à mon collègue Tonio (Antoine Kombouaré, ndlr) alors qu'il est premier avec 30 points. Et c'est arrivé à d'autres comme Capello au Real alors qu'il était champion. Ce ne sont pas toujours les mauvais résultats qui en sont la cause. La situation est compliquée pour le club, pour moi, bien sûr. Ce n'est pas mon intérêt personnel qui prédomine. "Je ne suis pas jaloux" Comment jugez-vous le PSG ? Ils sont premiers, ils ont pris des points. Heureusement pour eux, malheureusement pour nous, ils n'ont pas eu de match de Ligue Europa, alors que d'habitude, c'est le cas. Personne n'aurait misé sur une victoire de Nancy mais ça arrive. Ils ont des joueurs de talent, ça c'est sûr. Le PSG version Qatar, ça fait envie ? Pour un club comme Paris, c'est important d'avoir des moyens et des joueurs de qualité. Le fait qu'il y ait beaucoup d'argent, c'est bien aussi pour la Ligue 1. Plus il y a de grands joueurs, de moyens dans le foot français, mieux c'est. Mais je ne suis pas jaloux, ce n'est pas un sentiment qui m'anime. Quelle est la clé pour battre le PSG ? Il est capital d'être très fort défensivement, car les quatre de devant sont capables de faire très mal, surtout s'ils ont des espaces, ils sont dangereux sur des attaques rapides. Je ne pense pas qu'on aura le PSG qui a joué Nancy et Bordeaux. Je souhaite en tout cas que l'on ne fasse pas la prestation de mercredi, si on veut espérer un bon résultat, forcément. Je ne vais pas penser que l'on sera comme mercredi. Votre attaque est-elle émoussée ? Loïc Remy n'était pas à l'entraînement ce matin (vendredi)... Rémy avait la permission de ne pas s'entraîner pour raisons personnelles. Oui, c'est l'accumulation de matches, peut-être, ce qui explique qu'on a du mal à mettre de la pression sur l'adversaire, pour d'autres raisons aussi. Certainement qu'avec un peu plus de fraîcheur, ce serait mieux. Je n'ai pas de remèdes miracles pour retrouver de la fraîcheur en quelques jours. La fraîcheur, c'est aussi dans la tête. J'essaie également de répartir les temps de jeu. On vous sent un peu fataliste... Fataliste... Ne vous inquiétez pas, je suis là, je suis solide.