"Des performances extraordinaires"

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Benoît Conta , modifié à
Les Mondiaux d'haltérophilie organisés en France, à Disneyland, se sont terminés ce dimanche. L'occasion pour Lionel Gondran, directeur technique national, de faire le bilan de la compétition. Alors que l'évènement a eu un gros succès, notamment chez les athlètes, le DTN se satisfait également des performances des Tricolores, et notamment de Benjamin Hennequin, médaillé d'argent en -85kg.

Les Mondiaux d'haltérophilie organisés en France, à Disneyland, se sont terminés ce dimanche. L'occasion pour Lionel Gondran, directeur technique national, de faire le bilan de la compétition. Alors que l'évènement a eu un gros succès, notamment chez les athlètes, le DTN se satisfait également des performances des Tricolores, et notamment de Benjamin Hennequin, médaillé d'argent en -85kg. Lionel, quel est le bilan de ces Mondiaux, au niveau institutionnel ? C'est un bon résultat. Apparemment toutes les délégations étaient très contentes du concept. Déjà par le lieu, Disneyland. On a voulu que toutes les délégations soient au même endroit. Ça fait bien longtemps que tout le monde n'avait pas été logé sur un site aussi compact, pour se voir, etc. Ça doit faire dix ou quinze ans qu'il n'y a pas eu ça à un seul endroit, avec les délégations réunies. On a été félicité pour la qualité de la nourriture, des chambres d'hôtel. Et la grosse satisfaction, c'est que la tribune était pleine tous les soirs. Même dans des pays comme la Turquie l'année dernière, il n'y avait pas autant de monde. Nous, on avait une tribune de 1500 spectateurs, tous les soirs c'était plein, avec une ambiance d'enfer, ça chantait, ça criait, ça encourageait. Le concept mettait vraiment la fête aux premières loges. Ça a vraiment donné un rendu spectaculaire à une discipline qui le mérite. D'un point de vue sportif, vous avez décroché trois quotas olympiques chez les hommes, c'était votre objectif ? Oui. C'était un objectif difficile, car on avait beaucoup de points de retard, après les Mondiaux de l'an passé. Au final, il ne manque que dix points pour gagner quatre places. Et dix points, c'est une 18e place en Championnat du monde. Quand on pense que l'an passé Vencelas Dabaya a bullé... On rattrape le retard de l'an passé, avec un ensemble de performances extraordinaires. Et c'est rare que je dise ça. Il y en a vraiment qui m'ont surpris, comme Bernardin Matam, Giovanni Bardis, Kevin Bouly, et forcément Benjamin Hennequin. La médaille d'argent de ce dernier est-elle la cerise sur le gâteau ? J'avais dit avant la compétition que la cerise serait le bienvenu, mais que je me contenterai du gâteau. Voilà, j'ai désormais les deux. Ces bonnes performances sont-elles porteuses d'espoirs de médaille pour les Jeux ? Oui, car les Jeux Olympiques sont plus faciles que les Mondiaux, car c'est contingenté. Il y a des quotas par rapport aux nations. Aux Jeux, les meilleures nations peuvent engager six athlètes, et il n'y a que six ou sept pays qui peuvent engager six athlètes. Ça sera donc plus abordable. Benjamin Hennequin fait donc deuxième aux Mondiaux, et il m'a dit après sa compétition « Je suis dégoûté j'aurais dû être premier ». Il veut reprendre tout de suite l'entraînement, et les Jeux, c'est clair, il veut les gagner. "On peut faire un spectacle avec cette discipline" Y a-t-il d'autres espoirs de médailles ? Moi je pense que Dabaya a repris de la confiance, même s'il finit 13e. Il est encore loin de ses records, mais il a passé un cap. Aux championnats d'Europe en Turquie au mois d'avril 2012, il sera déjà performant je pense. Chez les femmes, le bilan semble plus contrasté... C'était prévu. Ça fait deux ans que les filles courent après un quota, et iront le chercher aux championnats d'Europe. Après nos deux meilleures filles ont accouché il y a un an et demi, celles qui avaient constitué le noyau dur pour Pékin. On a toujours été comme ça avec les filles, sachant qu'au niveau des quotas c'est encore pire, car il y a 18-19 nations qualifiées, et l'Asie truste les douze premières places. Pour conclure, que peut-on souhaiter à l'haltérophilie française en 2012 ? Qu'on continue de parler de nous, comme on a pu le faire pour ces Mondiaux. Qu'on ait une médaille aux Jeux, pour avoir les projecteurs sur nous. Je pense qu'on va renouveler des opérations comme le judo, type Grand Prix de Paris. Il faut qu'on fasse un grand évènement pour que les gens n'oublient pas que c'est un sport spectaculaire, qu'on peut faire un spectacle avec cette discipline et que ça peut plaire. Avec un objectif pour avoir de nouveaux adhérents ? C'est lié. Ce sont les médias au final, qui font la promotion de notre sport, soit par les résultats, soit par les évènements. Après on peut susciter des vocations si on touche un maximum de jeunes. Mais déjà, si on va dans une école et que l'on demande s'ils connaissent l'haltérophilie, les gamins ne connaissent pas. Il faut donc d'abord que l'on se fasse connaître, puis que l'on se structure. Si on est structuré, et que personne ne connaît, ça ne sert à rien. Donc, nous à la Fédé, on a ce plan de se faire connaître, de faire de l'évènementiel, et dans le même temps de structurer les clubs, former les cadres. Ça se met en place doucement.