Dans un dernier effort

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François QUIVORON , modifié à
Le Tour de Lombardie conclut samedi une saison éreintante, commencée il y a neuf mois en Australie. Fatigués, les coureurs puisent dans leurs réserves avant de s'octroyer un peu de repos. Mais dans seulement trois semaines, les groupes d'entraînement reprennent en prévision de la saison 2012. Philippe Gilbert, double vainqueur sortant, vise un triplé inédit depuis Fausto Coppi, à la fin des années 1940.

Le Tour de Lombardie conclut samedi une saison éreintante, commencée il y a neuf mois en Australie. Fatigués, les coureurs puisent dans leurs réserves avant de s'octroyer un peu de repos. Mais dans seulement trois semaines, les groupes d'entraînement reprennent en prévision de la saison 2012. Philippe Gilbert, double vainqueur sortant, vise un triplé inédit depuis Fausto Coppi, à la fin des années 1940. De l'Australie à l'Italie, du Tour Down Under au Tour de Lombardie, la saison 2011 s'est étirée sur neuf mois. Neuf mois à parcourir le monde à la recherche de victoires et de précieux points pour assurer une nouvelle licence World Tour. La Classique des feuilles mortes, dernier grand rendez-vous de l'année, rassemble les principales formations du circuit mondial, dont les coureurs sont pour la plupart à bout de forces, voire pour certains déjà la tête aux vacances. Avec en moyenne 90 jours de course dans les jambes, ils puisent dans les dernières ressources restantes avant de relâcher la pression dès dimanche, ou lundi pour ceux qui participent au Chrono des nations. Mais le break accordé par les directeurs sportifs ne dure que trois petites semaines. Dès la fin du mois de novembre, des groupes d'entraînement vont se former pour préparer la saison 2012, et notamment les classiques. Pour la plage et les cocotiers, il faudra repasser. Au lieu de quoi, les préparateurs physiques concoctent à chacun un programme spécifique. Et le foncier y tient une bonne place. Rien d'une partie de plaisir donc. L'allongement du calendrier, avec des courses sur tous les continents, a modifié les méthodes d'entraînement, pour permettre aux coureurs d'être compétitifs sur une période plus longue. De là découle une certaine lassitude, dont a témoigné Thomas Voeckler dans les colonnes de L'Equipe de vendredi: "La saison se fait longue, j'ai dû prendre quatre ou cinq kilos depuis le Tour... Dans ces conditions, je ne peux rien faire d'autre que du rapiéçage. La condition n'est plus là. Samedi, en Lombardie, il n'y aura pas de miracle." Gilbert: "Tout le monde est fatigué après une longue saison" Même constat pour Philippe Gilbert. Le Belge, assuré de terminer en tête du classement World Tour, sent les jambes lourdes. "Je commence à ressentir le contrecoup du Tour de France, reconnaît Gilbert, interrogé sur la RTBF. Depuis lors, j'ai surtout participé à des courses d'un jour, et ça commence à me marquer. Je sens aussi une différence avec ceux qui ont disputé la Vuelta, comme Nibali, Van Avermaet, Moreno... Ils ont plus de fraîcheur dans les jambes que moi, mais tout le monde est fatigué après une longue saison." Double vainqueur sortant du Tour de Lombardie, il vise un triplé inédit depuis Fausto Coppi, à la fin des années 1940. Seuls les coureurs avec encore un peu de jus ont une chance de briller entre Milan et Lecco. Greg Van Avermaet en fait partie, après sa victoire à Paris-Tours le week-end dernier et sa deuxième place jeudi sur le Tour du Piémont, remporté par Daniel Moreno. "Les meilleurs se retrouveront automatiquement devant au sommet des cols, assure Gilbert. Je suis certain que j'ai une chance de l'emporter, et je ferai tout pour." L'an passé, le coureur de l'équipe Omega Pharma-Lotto avait écoeuré la concurrence, dans des conditions dantesques. Cette année, c'est dans un dernier effort qu'il achèvera une saison exceptionnelle.