Coupet: "Finir en beauté"

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Propos recueillis par Guillaume BARDOU , modifié à
A 38 ans, Grégory Coupet s'apprête à retrouver Lyon dimanche au Parc des Princes, trois ans après son départ de l'OL. Relancé en tant que titulaire par Antoine Kombouaré, le portier parisien se confie sur les objectifs de fin de saison du PSG, son envie de laisser le club au sommet avant de raccrocher. Une ambition qui passe par une victoire face à son ancien club, dimanche lors de la 31e journée de Ligue 1.

A 38 ans, Grégory Coupet s'apprête à retrouver Lyon dimanche au Parc des Princes, trois ans après son départ de l'OL. Relancé en tant que titulaire par Antoine Kombouaré, le portier parisien se confie sur les objectifs de fin de saison du PSG, son envie de laisser le club au sommet avant de raccrocher. Une ambition qui passe par une victoire face à son ancien club, dimanche lors de la 31e journée de Ligue 1. Grégory, vous-attendiez vous il y a deux mois à jouer ce PSG-Lyon ? Ah non, pas du tout ! Ce n'est que du plaisir pour moi. Le scénario actuel n'était pas du tout anticipé et c'est vrai que c'est plutôt bénéfique pour moi. Comment vous sentez-vous personnellement ? Vous vous attendiez à finir la saison sur le banc et vous voilà de retour sur le terrain... Imaginez ce bonheur ! Ce n'est que du bonheur... J'ai plutôt de bonnes sensations. Je ne me mets pas de pression insoutenable. Je trouve mes performances plutôt honorables, correctes. J'espère apporter au groupe une certaine autorité derrière. A mon stade, je m'impose toujours une pression pour mon égo, mon orgueil personnel mais quoi qu'il arrive, pour moi, dans un mois et demi, c'est fini. Donc je déguste et j'ouvre grand mes oreilles, mes yeux tout en m'imposant plus de pression pour essayer de finir en beauté. Quoi qu'il arrive, vous pouvez nous assurer qu'il s'agit de votre dernière saison... Oui, oui, oui, c'est sûr ! Je vous garantis que c'est fini (rires) ! Même si Paris peine à recruter un gardien ? Ah dans ce cas là, je les aiderais à en trouver un (rires)! C'est un grand objectif que de laisser ce club en Ligue des Champions. Ce serait une grande fierté de venir au Parc la saison prochaine et de me dire : "J'ai participé à ça"! J'espère que cette ambition là, tout le monde l'a. "On a prouvé par le jeu qu'on était capable de battre tout le monde" L'an dernier, le club avait pourtant réussi à prolonger Claude Makelele... Vous ont-ils sondé en ce sens ? Moi c'est vraiment fini ! Ils ne m'ont pas sondé, ils le savent... Jouer face à Lyon n'est pas un match comme les autres pour vous après avoir évolué durant onze ans à l'OL. Vous êtes bien placés pour cerner les qualités de cette équipe lyonnaise, que faut-il redouter le plus dans cette équipe ? Ce qui est redoutable chez eux, c'est leur faculté de savoir gérer ces moments là. Face à Caen, j'ai noté un manque chez nous au niveau de la maitrise du jeu. Lyon est plutôt mieux armé dans ce domaine. On est face à un adversaire qui n'est pas totalement irrésistible cette saison, essayons de croire en nos chances. Sur le papier, Lyon est meilleur partout, notamment sur le plan du budget. Mais sur une rencontre, tout est envisageable et ce match est chez nous en plus... D'autant que vous les avez éliminé en Coupe de la Ligue, fourni un bon match à aller (2-2, avec deux buts de Hoarau et Gomis en fin de match, ndlr), Lyon n'a plus gagné en plus au Parc depuis 2007, le PSG a-t-il trouvé la solution face à l'OL et quelle est cette clé ? Jamais deux sans trois, c'est ça ? C'est vrai qu'il faut se réfugier dans le positif dans ce cas là (rires) ! Ça tient à nous, on n'a pas à avoir de trouille particulière. On est respectueux par rapport à Lyon mais ambitieux. Je crois qu'il faut continuer à jouer, on a prouvé par le jeu qu'on était capable de battre tout le monde, notamment Lyon. Mais ça doit leur donner une envie de revanche importante. Je crois qu'on est en passe de vivre un grand moment, une grande soirée. C'est ce que tout le monde attend et nous, en tant qu'acteur, on a la volonté de faire un grand match. "Tout le monde est à portée de tir" Qui a le plus à perdre sur ce match ? Lyon, je pense. Les ambitions lyonnaises sont affichées depuis longtemps et sont obligatoires même si j'estime qu'en jouant à Paris on doit toujours viser le haut du tableau. Maintenant, c'est vrai que le scénario de la dernière journée a apporté beaucoup d'espoir chez nous avec la possibilité de revenir au premier plan. C'est presque inespéré pour nous. On va jouer ce match là avec un peu moins le couteau sous la gorge même si, puisqu'il s'agit d'un match à domicile, on se doit d'avoir cette ambition de gagner. Après, si Lyon doit être meilleur que nous, qu'ils le prouvent mais le principal pour nous est de ne pas passer à côté, s'investir, donner... Lyon est au dessus mais sur 90 minutes, l'investissement de chacun peut faire la différence. On a de quoi rivaliser individuellement et collectivement. A nous de le montrer... Ce match sent tout de même le quitte ou double pour le PSG. En cas de défaite, la Ligue des Champions s'éloignerait vraiment... Bien-sûr. Et cette ambition de la Ligue des Champions est effective. Ce match là fait donc partie des grands rendez-vous de la saison. Mais, on revient presque de loin. Si on retourne deux, trois journées en arrière, on était quand même mal placé pour envisager vivre ce match contre Lyon avec l'ambition de revenir là haut. Le scénario de la dernière journée a tout relancé, Lille a fait un faux pas, Marseille aussi, Lyon également la semaine précédente, ça nous a été profitable. Pourquoi ne pas envisager maintenant de faire une série de victoires ? Je pense qu'on a les capacités individuelles, il faut maintenant qu'elles se mettent au service du collectif pour qu'on vive quelque chose de beau... Faire une série comme vous le dites, cela veut dire aller vers quelle direction, jusqu'à quelle position ? Le plus haut possible ! On verra à la dernière journée. Dans ce domaine là, il n'y a pas de limites à avoir mais, au contraire, que de l'ambition. On est épargné par les blessures en ce moment. Il n'y a que "Giul" (Giuly, ndlr) qui a un petit souci et, encore, j'imagine que le simple fait de jouer Lyon peut le motiver et anesthésier sa douleur. Tout le monde est à portée de tir. "J'ai une grande admiration pour Claude Puel" Même Lille ? Bien sûr ! Nous, on a fait un mauvais mois de mars. Pourquoi eux ne feraient-ils pas un mauvais mois d'avril ? Personne n'est à l'abri. C'est dur quand on est chassé. La place de Lille, je l'ai eu pendant quelques années. Être chasseur, tu as quelque chose en ligne de mire, c'est génial. Quand tu es chassé, tu as chaud aux fesses, ce n'est pas évident. A Lille, il y a un gars comme Mika (Landreau, ndlr) qui a connu ça avec Nantes devant Lyon, donc j'imagine qu'il peut intervenir et parler au groupe. Mais ce n'est pas facile à gérer. Comment expliquez-vous les résultats de Lyon et leurs résultats inconstants ? On va dire qu'on sent peut-être moins l'impression de rouleau compresseur qu'il y avait à l'époque. Quoi qu'il arrive, c'est un club fort, notamment dans la tempête. J'ai une grande admiration pour Claude Puel, il fallait tenir les commandes et il les a tenus. Je leur souhaite le meilleur après Paris, tout le monde sait que j'adore ce club. Mais est-ce que vous avez l'impression qu'il y a moins de talent à Lyon aujourd'hui qu'à l'époque où vous y étiez ? Je ne crois pas. Il y a peut-être moins de leadership. C'est peut-être ce qu'il manque, des guides. Ils en ont avec Cris, Réveillère, Toul' (Toulalan, ndlr). Maintenant, ont-ils la possibilité de l'être, la volonté aussi ? Ce n'est pas facile, il faut une force de caractère. Je ne sais pas ce qu'il se passe au sein de groupe mais je pense qu'ils ont des joueurs d'exception. Le coup de sang d'Hugo Lloris à la fin du match face à Nice (2-2) lors de la 29e journée vous a-t-il surpris ? J'ai trouvé ça très sain. Je pense qu'Hugo a le mérite de faire les saisons qu'il fait, avec un niveau de performance élevé. C'est sans doute l'un des meilleurs gardiens au monde. Il est légitime pour ça. Cet excès est la preuve qu'il est en train de digérer le fait qu'il devient ce qu'il est. Il a une aura, une notoriété qui lui donne cette légitimité de ne pas accepter la médiocrité ou le laisser-aller de ses coéquipiers. Je pense qu'il se met une grande pression. Je connais son entraîneur, Joël Bats. Il a en plus des capacités athlétiques et mentales au dessus du lot...