Collet, un an après...

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Par Thomas Pisselet , modifié à
Le 17 novembre 2010, Vincent Collet était licencié de Villeurbanne. Un an et une médaille d'argent glanée à l'Euro 2011 avec l'équipe de France plus tard, celui qui entraîne désormais Strasbourg recroise l'Asvel, samedi soir lors de la 8e journée de Pro A. Un match forcément particulier pour lui, d'autant que Tony Parker et Ronny Turiaf seront en face.

Le 17 novembre 2010, Vincent Collet était licencié de Villeurbanne. Un an et une médaille d'argent glanée à l'Euro 2011 avec l'équipe de France plus tard, celui qui entraîne désormais Strasbourg recroise l'Asvel, samedi soir lors de la 8e journée de Pro A. Un match forcément particulier pour lui, d'autant que Tony Parker et Ronny Turiaf seront en face. Le match Strasbourg-Asvel sera particulier pour Vincent Collet. Parce que lui, le sélectionneur de l'équipe de France masculine, sera face à son homologue des Bleues, Pierre Vincent. Parce qu'il devra trouver des solutions pour contrer deux joueurs, deux stars, qu'il a dirigés cet été à l'Euro 2011: Tony Parker et Ronny Turiaf. Mais aussi parce qu'il sera opposé samedi soir lors de la huitième journée de Pro A à Villeurbanne, un club qui l'a marqué dans les deux sens du terme. De ses trente mois passés à la tête de l'Asvel, entre avril 2008 et novembre 2010, Vincent Collet garde évidemment de bons souvenirs et notamment le titre de champion de France remporté en 2009. Mais il a aussi mis du temps à digérer son éviction, qu'il jugeait sévère il y a encore quelques mois, lorsqu'il a décidé de s'engager avec la SIG. La fin pour le nouvel entraîneur alsacien d'une période de doutes à laquelle la Green Team n'était pas innocente. Bien au contraire. "J'ai morflé, c'était vraiment hard""J'ai été coupé sur le premier match de coupe d'Europe contre Göttingen, vainqueur de l'Eurochallenge 2010, qui ensuite a fini premier de la poule et premier ex-aequo de son groupe au Last 16, se souvenait-il dans BasketNews en juin dernier. La première chose qui vient, c'est la blessure, et puis les doutes sur sa compétence. J'ai morflé les premiers mois, c'était vraiment hard. C'est arrivé tellement tôt dans la saison, avant que l'on joue les deux derniers du championnat, Poitiers et Vichy. On venait de récupérer Matt Walsh. J'imaginais qu'on allait les battre et que ça permettrait de démarrer." Mais Gilles Moretton, le président villeurbannais, n'avait à l'époque pas été très patient avec son coach, à la tête d'une équipe assez bancale bâtie autour de joueurs pour certains difficiles à gérer. "En fait, la très grosse pression, je l'avais ressentie la semaine précédente contre Orléans et on avait gagné, ajoutait Vincent Collet. Après, j'ai eu un passage où ça m'a permis de me reconstituer, de réfléchir. Tu es plus rationnel vis-à-vis de ce qu'il s'est passé. Tu remontes. Le fait de revenir dans ma maison au Mans m'a remis dans un environnement qu'on apprécie.""Gagner serait un formidable exploit" C'est requinqué et ambitieux qu'il a donc entamé la préparation de l'Euro 2011 avec les Bleus. Une sélection qu'il a guidée en Lituanie jusqu'en finale, perdue par les Bleus contre l'Espagne. Difficile ensuite, avec une médaille d'argent autour du cou, de se replonger dans l'univers anonyme de la Pro A. "Il y a forcément un contrecoup mais là, c'est un autre challenge, explique-t-il dans les colonnes de l'hebdomadaire. Il ne faut pas comparer. Je suis bien conscient du privilège d'avoir à coacher cette équipe de France. Mais ce nouveau challenge est excitant aussi. En club, il y a la notion de construire quelque chose, d'aider des gens à avancer. Ça me plaît aussi." A Strasbourg, Vincent Collet a pris en main un groupe articulé autour de... trois joueurs, Aymeric Jeanneau, Ricardo Greer et Abdoulaye M'Baye, qu'il a complété avec notamment trois Américains, Lavoy Allen, Justin Harper et Chris Oliver. Des recrues qui se sont vite adaptées, en témoigne l'actuelle sixième place de la SIG avant de recevoir l'Asvel de Tony Parker et Ronny Turiaf. "On va préparer cette rencontre comme d'habitude, en sachant que c'est surtout une forte équipe que l'on va affronter au-delà des deux joueurs NBA, qui ont tous les deux beaucoup d'impact, explique-t-il sur le site du club. Depuis qu'elle a intégré Ronny, l'Asvel est une autre équipe. Et puis Tony a pris davantage les choses en main. Ils seront largement favoris. Gagner serait un formidable exploit, mais on va essayer." C'est aussi, pour lui, un challenge personnel.