Clermont se fait respecter

Deux partout. Battu à deux reprises à Colombes cette saison, Clermont a signé une deuxième victoire en quelques jours face au Racing, cette fois-ci en Top 14 en ouverture de la 17e journée (31-15). Arrachée de haute lutte, à l'issue d'un match nourri par la rivalité entre les deux équipes, cette victoire, bonifiée qui plus est, permet aux champions de France en titre de passer devant l'équipe francilienne au classement.
Deux partout. Battu à deux reprises à Colombes cette saison, Clermont a signé une deuxième victoire en quelques jours face au Racing, cette fois-ci en Top 14 en ouverture de la 17e journée (31-15). Arrachée de haute lutte, à l'issue d'un match nourri par la rivalité entre les deux équipes, cette victoire, bonifiée qui plus est, permet aux champions de France en titre de passer devant l'équipe francilienne. On ne sait pas à qui profite le crime mais certainement pas au jeu. L'échange de bonnes paroles en début de semaine entre Jean-Marc Lhermet, le directeur sportif de l'ASM, et Pierre Berbizier, le manager du Racing, prise de becs un poil pathétique que les présidents des deux clubs, René Fontès et Jacky Lorenzetti, ont tenté de minimiser avant le match (voir par ailleurs), n'a eu qu'une conséquence: pourrir le début des retrouvailles entre Clermontois et Auvergnats qui, depuis le barrage très controversé de la saison dernière, ne se quittent plus. Plus encore que la chamaillerie entre Parra et Fillol, qui s'en sont sortis avec un cocard d'un côté et un nez cabossé de l'autre, on regrettera cette triste accumulation de ballons perdus et de passes mal assurées, résultat d'une tension exacerbée, dans le premier quart d'heure de cette première affiche de la 17e journée. Fallait-il cette vaine polémique pour nourrir ce choc de prétendants aux phases finales ? Pas sûr... "Des outils probants, notamment l'analyse vidéo, permettent de décortiquer certaines stratégies ou même des comportements de joueurs. Et il y a de moins en moins de temps entre les rencontres. On risque de se neutraliser un peu", avait prédit Aurélien Rougerie. Longtemps indécise, la rencontre a fini par basculer dans le camp des Auvergnats, aussi intransigeants à domicile qu'inefficaces à l'extérieur (une seule victoire... à Bourgoin depuis le début de la saison). Un succès bonifié (31-15) qui, au soir de cette 17e journée, opposera un peu plus ces deux équipes, à égalité au classement et seulement départagées aux confrontations directes à l'avantage des champions de France en titre. Le Racing fait illusion Si proches qu'il aura fallu attendre un quart d'heure de jeu pour voir Parra, plus réaliste que Bergamasco, préposé au but dans les rangs franciliens malgré la présence de Hernandez, ouvrir le score sur pénalité sur l'une des premières apparitions de son équipe dans le camp adverse (16e, 3-0). Parra-Fillol, le match continue et cette fois-ci le demi de mêlée international prend l'avantage, poussant son homologue francilien à la faute, ce qui vaut un carton jaune à ce dernier et trois points de plus pour le premier (20e, 6-0). Un festival d'approximations accompagne ce début de match et c'est sur une nouvelle erreur, une touche perdue par le Racing, que l'ASM fait la différence. Au large, Rougerie accélère et trouve en relais un Malzieu "moins performant sans ballon que ballon en mains" pour Marc Lièvremont, qui l'a oublié pour le Tournoi des VI Nations, mais capable d'offrir un ballon propre à Canale pour le premier essai du match (29e, 11-0). Le trou est fait. Mais Steyn, à plus de 50m (30e), puis Bergamasco (36e), suite à une bousculade entre Pierre et Dellape qui, vu le contexte, pousse M. Poite à renvoyer les deux hommes sur la touche pour dix minutes, et enfin Hernandez d'un drop (37e) permettent au Racing de tenir le score à la pause (11-9). Mieux, l'équipe francilienne passe provisoirement devant grâce à un nouveau drop de son ouvreur argentin (43e) avant la réponse sur pénalité de Parra (45e, 14-12). Et met clairement sous pression l'ASM après une nouvelle pénalité de Bergamasco, validant la bonne tenue de sa mêlée (55e, 14-15). Marcel-Michelin ne retient pas son souffle longtemps. A la sortie d'une touche, Debaty, malgré un léger contact avec Lapandry, file dans l'en-but, un essai validé avec l'aide de l'arbitrage vidéo, qui ne manquera pas de nourrir la défiance de Pierre Berbizier envers les instances (57e, 21-15). Une nouvelle pénalité de Parra met l'ASM à l'abri (63e, 24-15), mais le champion de France ne s'en contente pas et va chercher le bonus offensif grâce à une belle inspiration de son demi de mêlée, qui envoie Lapandry à l'essai (78e, 31-15). Deux partout, les deux équipes sont à égalité dans leurs confrontations directes cette saison. Rendez-vous en phase finale pour la belle ?