Citroën, titres et châtiments

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Par Guillaume Bardou Br De Sports.fr strong font color "steelblue" Et sur Twitter a href "http://twitter.com/#!/G_bardou" target _blank @G_Bardou /a /font /strong , modifié à
Le huitième titre de Sébastien Loeb n'a pas apaisé toutes les tensions au sein de l'équipe Citroën. Le bilan de fin de saison 2011, prévu mercredi au siège de l'entité sport du groupe à Satory, devrait surtout donner la tendance de 2012 et aboutir au départ de Sébastien Ogier mais aussi du directeur, Olivier Quesnel. Le fruit d'une année emplie de tensions où la guerre interne a fait rage entre les deux pilotes français.

Le huitième titre de Sébastien Loeb n'a pas apaisé toutes les tensions au sein de l'équipe Citroën. Le bilan de fin de saison 2011, prévu mercredi au siège de l'entité sport du groupe à Satory, devrait surtout donner la tendance de 2012 et aboutir au départ de Sébastien Ogier mais aussi du directeur, Olivier Quesnel. Le fruit d'une année emplie de tensions où la guerre interne a fait rage entre les deux pilotes français. On a connu joie plus collective chez Citroën pour fêter un titre mondial. Non, la lassitude ne s'est pas installée avec un huitième sacre consécutif pour Loeb. L'année 2011 a été tellement éprouvante pour les nerfs des hommes de la marque aux chevrons que les tensions sont tout simplement apparues sur le podium protocolaire où un homme est demeuré curieusement absent des photos de groupe. Olivier Quesnel, le directeur de Citroën Racing, est en effet resté en retrait (volontairement ?), loin, bien loin des effusions et accolades auquel nous avait habitué le duo Fréquelin-Loeb. Le tout récent octuple champion du monde n'a jamais eu la même complicité avec lui qu'avec Fréquelin, l'homme qui l'a fait débuter en championnat du monde avec Citroën, le menant à ses premières couronnes mondiales. Et leur relative distance s'est transformé en froid pesant à mesure que le nouvel homme fort prenait le risque de faire pencher la balance en faveur d'Ogier, héritier désigné. Quesnel visait l'avenir, préparait l'après-Loeb. La prolongation d'Ogier l'hiver dernier allait dans ce sens, visant surtout à ne pas le laisser filer chez le rival Ford. Mais à viser loin, celui qui dirige aussi le programme en Endurance de Peugeot a obscurci le présent. Sa mésentente avec Sébastien Loeb est devenue un secret de polichinelle, l'Alsacien n'ayant pas accepté qu'on sacrifie ses intérêts en Grèce au profit de son jeune coéquipier. Confronté aux envies de départ de son pilote vedette, la direction de la marque au Chevron a repris la barre cet été pour sauver la maison, le poids publicitaire et marketing de Loeb étant trop important à l'heure où PSA traverse en plus une zone de turbulences. Les dirigeants ont finalement obtenu la prolongation pour deux ans de Loeb mais celui qui se dirigeait vers un huitième titre mondial a négocié seul avec la direction, une indiscrétion révélée par Le Figaro en août dernier. Un cruel désaveu pour Quesnel. Le départ inéluctable d'Ogier avec qui Loeb ne se voit plus collaborer pourrait donc signer aussi la fin du mandat du patron. La réponse pourrait intervenir mercredi lors de la présentation du bilan 2011 à la presse. Tensions à prévoir... Ogier, l'assurance Ford ou le pari Volkswagen ? Et Ogier dans tout ça ? Ne voulant de toute façon pas se résigner à un rôle de numéro 2, fort de ses quatre victoires en rallye cette saison, le Haut-Alpin va tenter de monnayer ses talents ailleurs. Tout d'abord dans un probable jeu de chaises musicales l'envoyant chez Ford quand Hirvonen prendrait sa place à bord de la DS3. Encore faut-il que le constructeur américain accepte de remettre la main à la poche pour financer une nouvelle saison au team M-Sport qui le représente en WRC. Là-dessus, rien n'est encore fait, les Américains s'interrogeant sur la nécessité d'investir dans un programme où la firme française leur taillent des croupières depuis cinq saisons et les débuts de la C4. La structure de Malcolm Wilson dispose jusqu'au 12 décembre pour faire connaitre sa décision. L'autre option serait de rejoindre Volkswagen qui a tant courtisé Loeb au printemps. Problème, la marque allemande a encore besoin de temps pour préparer son arrivée et ne sera présente que sur quelques manches en 2012 avant de jouer le titre la saison prochaine. Le dilemme est de taille entre jouer la sécurité sans l'assurance d'être performant ou faire l'impasse sur une saison complète à 28 ans pour devenir le fer de lance du nouveau riche de la discipline. Pendant ce temps, Citroën devra de son côté repenser sa stratégie. Car, même en alignant Hirvonen nettement moins charismatique et talentueux, la firme française joue de nouveau la carte Loeb à fond. Un atout qui devrait tirer sa révérence en 2013, laissant un gros doute sur la poursuite d'un programme rallye débuté à plein temps en 2003. Dix ans plus tôt...