Cissé: "Je ne lâcherai pas"

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Propos recueillis par Régis AUMONT , modifié à
De retour en équipe de France pour la première fois depuis le fiasco sud-africain, Djibril Cissé, appelé pour pallier le forfait de Karim Benzema, n'a jamais cessé d'y croire. Le nouveau joueur de la Lazio, trentenaire depuis août, est heureux de reprendre le fil de son histoire avec les Bleus et soulagé de ne pas être resté sur l'échec du Mondial 2010. Le voilà prêt à saisir sa chance.

De retour en équipe de France pour la première fois depuis le fiasco sud-africain, Djibril Cissé, appelé pour pallier le forfait de Karim Benzema, n'a jamais cessé d'y croire. Le nouveau joueur de la Lazio, trentenaire depuis août, est heureux de reprendre le fil de son histoire avec les Bleus et soulagé de ne pas être resté sur l'échec du Mondial 2010. Le voilà prêt à saisir sa chance. Djibril, vous y croyiez encore à l'équipe de France ? Je l'ai toujours dit, je l'ai assez dit. J'y croyais toujours et j'y crois toujours. Dans quel état d'esprit étiez-vous après cette annonce ? Un mélange. Je me disais: "c'est quoi cette blague ?" Et, en même temps, c'est de la satisfaction parce que j'attendais ça depuis longtemps. Je n'étais pas trop sûr mais quand on m'a appelé pour organiser mon voyage, là, c'était devenu plus concret. Cela semble vous faire autant d'effets malgré l'attente... L'équipe de France, je m'y suis attaché dès le début et c'est dur d'être là et de la regarder sans en faire partie. Le fait de revenir, ça me fait du bien. L'équipe de France, ça a toujours été particulier pour moi. Je l'ai toujours dit. Et c'est bien d'être là. Est-ce une histoire bizarre qui vous lie ? Ça doit faire neuf ans, en années c'est long mais des sélections, je n'en ai pas beaucoup. J'ai eu beaucoup de hauts, beaucoup de bas, enfin plus que de bas que de hauts... Mais je reste toujours attaché à l'équipe de France. A aucun moment vous n'avez eu la tentation de lâcher ? Non, jamais. Ce n'est pas dans mon tempérament de baisser les bras et de lâcher prise. Quand j'ai envie de quelque chose, je donne tout. Et si vraiment arrive un moment où tu sens que tu ne peux plus, d'accord. Mais là, je sens que je peux encore, donc je ne lâcherai pas. "Les buts ils ne rentrent pas tout seul..." N'était-ce pas dur de marquer autant de buts et de ne pas être sélectionné ? Je ne suis pas bête non plus. Il y a des explications. Quand on m'explique les choses, je peux comprendre. C'est vrai qu'en Grèce, ce n'était pas le championnat le plus difficile du monde, mais les buts ne rentrent pas tout seul quand même. C'est vrai que quand les autres attaquants évoluent dans les plus grands clubs anglais, espagnols et français, c'est difficile de rivaliser. Quand on voit Karim (Benzema) au Real, quand on voit la saison qu'a faite Kévin (Gameiro) à Lorient avant de signer à Paris, Guillaume (Hoarau) à Paris, Loïc (Rémy) à Marseille. Ce sont des gros clubs. Ce sont des championnats plus huppés que le championnat de Grèce. Mais j'ai été patient et j'ai travaillé sans rien dire. C'est aussi pour cela que vous êtes allé en Italie ? En bonne partie, oui. Pour avoir une visibilité et un accès un petit peu plus ouvert en équipe de France. Vous ne regrettez donc pas de ne pas avoir été en Chine ? Non, je ne pouvais pas. Je ne joue pas encore pour l'argent. Pensez-vous pouvoir vous intégrer au système de Laurent Blanc ? Oui, je pense pouvoir m'adapter. Mais il y a un peu une hiérarchie qui a été établie. Il faut faire avec. Comment voyez-vous ce passage chez les Bleus ? Pas comme un dépannage. Si on a fait appel à moi, c'est que le sélectionneur pense que je peux aider l'équipe et que je peux amener quelque chose. Si je peux prendre la place, je la prendrais. Je suis un compétiteur, je suis venu là pour montrer que je pouvais aider l'équipe. "L'Afrique du Sud ? Toujours une amertume. Mais ça passera..." C'est encore tôt mais avez-vous le temps de vous rendre compte d'un changement d'ambiance avec Laurent Blanc, d'un système de fonctionnement ? Non, ça n'a pas trop changé. C'est vrai qu'il y a beaucoup de nouvelles têtes. Je reconnais Eric (Abidal), Pat (Evra)... Il y a quelques joueurs que je connais mais pour la majorité, ce sont beaucoup de nouvelles têtes pour moi. Je parlais hier avec Samir (Nasri), on discutait de M'Vila. En 2002 (année de sa première sélection, ndlr), il avait 12 ans (rires). Je ne suis pas vieux mais... Franchement, ça fait bizarre. Est-ce que pendant tout ce temps vous vous disiez qu'il ne fallait pas que ça se termine sur l'Afrique du Sud ? Oui. C'était un de mes souhaits, je ne voulais pas finir comme ça. Ce n'est jamais bon de finir sur un échec. Que vous en reste-il ? Toujours une amertume. Mais ça passe, ça passera plutôt... Est-ce que vous regrettez ? Non, pas du tout. C'est une expérience de plus dans mon sac. J'aurais préféré que ça se termine mieux, mais bon il faut faire avec. VIDEO