Cheveux courts, idées longues

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Europe1 Sport , modifié à
Marc Lièvremont a de la suite dans les idées et a choisi de reconduire dans leur totalité les vainqueurs de l'Angleterre (19-12) pour affronter le Pays de Galles samedi, à l'Eden Park, en demi-finales de la Coupe du monde. Toutefois, certaines incertitudes liées à la présence notamment de Dimitri Yachvili, d'Imanol Harinordoquy ou de Julien Bonnaire, conduisent le sélectionneur tricolore à composer un banc provisoire de neuf éléments, où le jeune Jean-Marc Doussain fait son apparition.

Marc Lièvremont a de la suite dans les idées et a choisi de reconduire dans leur totalité les vainqueurs de l'Angleterre (19-12) pour affronter le Pays de Galles samedi, à l'Eden Park, en demi-finales de la Coupe du monde. Toutefois, certaines incertitudes liées à la présence notamment de Dimitri Yachvili, d'Imanol Harinordoquy ou de Julien Bonnaire, conduisent le sélectionneur tricolore à composer un banc provisoire de neuf éléments, où le jeune Jean-Marc Doussain fait son apparition. Alors que certains étaient sans doute encore prêts il y a peu à l'enfermer à Médrano, Marc Lièvremont a choisi de garder le cap. Avec son nouveau look de GI -à la moustache s'est ajoutée une coupe de cheveux paramilitaire, conséquence d'un nouveau pari perdu, qui pourrait ne pas être le dernier...- le sélectionneur tricolore a donc reconduit comme un seul homme les vainqueurs de l'Angleterre (19-12) sans crainte de voir le syndrome Laporte 2007 lui péter à son tour à la figure. "Ça fait partie de notre réflexion, reconnaît malgré tout le coach des Bleus. Il y a des comparatifs, mais il faut se souvenir du match particulièrement dingue qu'avaient dû livrer les Français pour battre les Blacks (victoire 20-18 en quarts de finale), de certains joueurs, qui avaient été particulièrement secoués, je pense à Serge Betsen et certainement du fait que physiquement les joueurs n'avaient pas suffisamment récupéré." Qu'on se le dise, Lièvremont, dont certains doutent toujours autant de la compétence, a révisé ses classiques, la douche froide face à l'Angleterre en demi-finales il y a quatre ans (14-9), y compris, et s'est renseigné sur la question: "Pour en avoir parlé à pas mal d'anciens, il y avait eu, comme souvent dans cette situation, une démobilisation ou un excès de confiance avant de jouer l'Angleterre, qui n'avait pas forcément été brillante en matches de poule jusque-là. C'est donc là à mon sens le principal danger." Pour ce qui est de la dimension physique et la fraîcheur de ses joueurs, Lièvremont ne semble en revanche pas inquiet: "On a quand même beaucoup tourné sur les deux matches de préparation, ainsi que sur les deux premiers matches (de la phase de poules) ; les intensités n'ont jamais été extrêmement élevées. J'ai toujours trouvé mes joueurs très frais, mis à part quelques contusions comme c'est le cas cette fois-ci, et donc tous ces arguments ont compté." Au passage, "on peut reprocher tout ce qu'on veut à Bernard Laporte, ce n'est jamais évident de modifier en profondeur un quinze qui n'a pas démérité [...] Et puis, même si l'affectif compte énormément dans ce type d'aventures, je crois que je n'aurais pas hésité, si j'avais pensé que modifier la composition d'équipe par rapport aux caractéristiques de l'équipe galloise pouvait nous rendre meilleurs. De la même manière que je n'hésiterai pas à changer le banc, même si les joueurs rentrés en jeu face à l'Angleterre m'ont donné satisfaction." Le banc, c'est bien là que se situe la clé de cette composition. Lièvremont: "Yachvili jouera..." En le composant provisoirement de neuf éléments, Lièvremont se laisse du temps pour récupérer une demi-douzaine de joueurs (Yachvili, Rougerie, Harinordorquy, Servat, Bonnaire et Dusautoir) qui, quoi qu'il en dise, ne sont pas en mesure d'assurer normalement la préparation de cette demi-finale en ce début de semaine. A commencer par le plus incertain d'entre eux, Dimitri Yachvili (contusion cuisse gauche), qui pousse le staff à tenir en alerte Jean-Marc Doussain, prêt à figurer sur sa première feuille de match dans cette Coupe du monde, même si Lièvremont se veut confiant: "Je pense qu'il jouera. Il sera ménagé au moins jusqu'à jeudi, mais il jouera." Créditée d'une énorme performance face aux Anglais, la troisième ligne tricolore affiche aussi ses points de suspension avec les incertitudes concernant Imanol Harinordoquy (dos) et Julien Bonnaire, dont la nature de la blessure n'a pas été précisée. Là encore, la sérénité est de mise: "Je pense que les deux seront présents", avance encore Lièvremont, pour lequel "en termes de stratégie, par rapport à notre banc, quand bien même ces trois joueurs pourraient démarrer, la présence d'un troisième ligne de rupture par rapport au jeu gallois est envisagée aussi." Le portrait craché d'un Fulgence Ouedraogo, le seul "toasty" capable de forcer sur des considérations tactiques les portes de ce groupe qui, pour l'heure, reste fermé à double tour. Un groupe que Lièvremont s'attache à garder sous la plus haute pression. Même si comme il le dit, "je ne peux pas inventer le conflit là où il n'y en a pas. Je vais juste essayer de continuer à responsabiliser mes joueurs et être exigeants avec eux au quotidien. [...] Le risque avant cette demi-finale, c'est de tomber dans une certaine autosatisfaction. Depuis trois ans, on vient de battre trois fois le Pays de Galles et partir de ce constat, c'est déjà commencer à perdre. " Tout est dit. Le XV de France: Médard - Clerc, Rougerie, Mermoz, Palisson - (o) Parra, (m) Yachvili - Harinordoquy, Bonnaire, Dusautoir (Cap.) - Papé, Nallet - Mas, Servat, Poux. Remplaçants (à choisir parmi): Szarzewski, Barcella, Pierre, Picamoles, Ouedraogo, Doussain, Trinh-Duc, Marty, Heymans.