Chelsea, à quitte ou double...

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LAURENT DUYCK , modifié à
Bientôt trois ans après leur affrontement en finale de la compétition, décidé aux tirs au but à l'avantage des Red Devils, Chelsea et Manchester United se retrouvent mercredi en quart de finale aller de la Ligue des champions. L'occasion pour le club londonien, qui court toujours après la consécration européenne, d'exorciser ce douloureux souvenir... et de sauver sa saison.

Bientôt trois ans après leur affrontement en finale de la compétition, décidé aux tirs au but à l'avantage des Red Devils, Chelsea et Manchester United se retrouvent mercredi en quart de finale aller de la Ligue des champions. L'occasion pour le club londonien, qui court toujours après la consécration européenne, d'exorciser ce douloureux souvenir... et de sauver sa saison. Il y a un peu plus d'un mois aujourd'hui Chelsea battait Manchester United en Premier League (2-1). Mais à l'heure des retrouvailles mercredi à Stamford Bridge, la petite musique de la Ligue des champions ramènera les Blues à des souvenirs plus lointains et beaucoup plus cruels. C'était en 2008 et le club londonien, enfin capable de se hisser en finale d'une compétition devenue la quête obsessionnelle de Roman Abramovich, avait, après tant de désillusions, la Coupe aux grandes oreilles à portée de bras. Ou plutôt du pied de John Terry, le capitaine courage de Chelsea, promis à la gloire éternelle au moment de conclure une séance de tirs au but insoutenable. La suite est connue : le défenseur central anglais glisse et dévisse, emportant dans sa chute les rêves de consécration européenne de tout un club. Bientôt trois ans après, cette finale de Moscou accompagnera les protagonistes de ce quart de finale 100% anglais de la Ligue des champions. "Nous avons une grande rivalité domestique mais la Ligue des champions, c'est différent. Nous sommes impatients d'y être. La plupart de ceux qui étaient à Moscou sont toujours là, je pense qu'ils s'en serviront comme une source de motivation", reconnaissait à l'heure du tirage au sort David Barnard, le secrétaire général de Chelsea. "Nous avons trop de fois été les dindons de la farce." Ancelotti joue gros "Chelsea mérite de la gagner", abonde Carlo Ancelotti, l'entraîneur des Blues qui rappelle que le club a également été sorti douloureusement à deux reprises des demi-finales, par Barcelone en 2009 sur un but à la dernière minute d'Iniesta, par Liverpool en 2007 sur un but "qui n'en était pas un" de Luis Garcia. Pour autant, celui qui a gagné le trophée à quatre reprises avec l'AC Milan, deux fois en tant que joueur (1989 et 1990) et à deux autres reprises en qualité d'entraîneur (2003 et 2007), ne veut pas faire de ce sentiment de revanche un levier à l'heure d'affronter Manchester United. "Il faut donner du sens au passé", relativisait-il à l'annonce de cette affiche. "Les joueurs peuvent se souvenir qu'ils ont perdu contre Manchester United en finale mais on peut aussi leur rappeler qu'ils les ont battus la saison dernière et qu'ils ont gagné le titre. Le passé, c'est le passé." Et pourtant, c'est bien dans les statistiques passées, celles qui rappellent que les Blues n'ont plus perdu à domicile depuis neuf ans face à Manchester United toutes compétitions confondues, plus que dans la menace supposée de ses attaquants, que Chelsea puisera sa confiance à l'heure de faire face au Red Devils. "Nous entrerons en pensant que c'est un avantage parce qu'en cas de bon résultat nous pourrions être en bonne position", avoue Petr Cech, conscient que cette compétition est désormais la seule à même de sauver la saison de Chelsea, déjà relégué à 11 points (avec un match en retard) de MU en Premier League. "C'est dommage de ne pas être là où nous l'espérions en championnat, mais nous sommes à notre place en quart de finale de la Ligue des champions et j'espère que nous pourrons aller plus loin." Carlo Ancelotti l'espère plus que tout autre, lui qui rêve de prolonger l'aventure à Chelsea mais sait déjà qu'une saison sans titre, après le doublé championnat-coupe réussi la saison dernière, pourrait lui être fatal. "J'ai dit à mes joueurs que nous avions 450 minutes pour le faire et je crois qu'on peut le faire." 450 minutes, soit cinq matches sans prolongation... ni même séance de tirs au but.